Jean-Guilhem Xerri est l'auteur du dossier paru dans le bulletin du Secrétariat général de la Conférence des évêques de France de septembre dernier sur Le transhumanisme, ou quand la science–fiction devient réalité. Il explique :
"Le transhumanisme est une philosophie qui vise à transformer la nature humaine en s’appuyant sur la technologie. Le début du mouvement transhumaniste remonte aux années 1980 et regroupe des philosophes, scientifiques, mathématiciens et informaticiens, représentés par l’Association internationale de transhumanisme (WTA). L’idée de départ, c’est le constat que la nature humaine est ratée puisque nous tombons malades, vieillissons et mourons. Qu’il faut donc transformer cette humanité. Cette philosophie s’appuie sur quatre techniques qui, après avoir explosé au vingtième siècle, sont devenues suffisamment matures pour converger et devenir très puissantes : les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle et les sciences cognitives. Le transhumanisme passe par trois étapes : l’« homme réparé » d’abord, qui bénéficie de greffes, prothèses ou exosquelettes, l’« homme augmenté » ensuite, dont les performances physiques et mentales sont décuplées, puis l’« homme transformé » : un homme-robot qui vivra plus longtemps, voire ne mourra pas, si l’on en croit les prophéties des transhumanistes."
"C’est le symptôme d’un certain pessimisme, d’une désespérance actuelle sur le sens de la nature humaine. Si le progrès médical qui fait partie de cette philosophie est une bonne chose, le transhumanisme est une spiritualité matérialiste qui ne reconnaît pas l’existence de l’âme au sens chrétien du terme. Leurs penseurs ambitionnent de repousser nos limites biologiques. Ils parlent d’« immortalité numérique » : l’on pourrait transférer les données d’un cerveau dans une machine (on en sera bientôt capable) et pourquoi pas, les transférer à une autre personne. Certes, depuis la Genèse, l’humanité est appelée à une transformation : devenir à la ressemblance de Dieu. Mais cette transformation doit s’effectuer par la grâce, non par la technologie. En fait, le transhumanisme révèle une crise de l’intériorité. Tout cela nous incite à nous interroger sur notre identité profonde. […]"
werther
Oui, transférer la pensée humaine ou sa réflexion ,ou son sens critique etc. dans une machine … Ce n’est pas pour demain ni après demain . n’exagérons rien. Certes c’est un rêve , une utopie, mais sachons garder le réel et œuvrons pour que ce réel soit le plus acceptable et le plus accepté pour le moment. Ce serait déjà pas si mal que cela . car du boulot , il y en a encore plein, afin que les hommes s’entendent entre eux .
Kelkin
Dans un film d’anticipation, ce genre de délire est plutôt sympa en termes scenaristiques, mais constater que certains voudraient que cela existe dans la vraie vie fait froid dans le dos !
Pitch
“l’on pourrait transférer les données d’un cerveau dans une machine (on en sera bientôt capable)”
Du grand n’importe quoi.
Ce genre d’assertion n’est pas de nature à remonter la crédibilité déjà bien entamée de la CEF.
leloom
Les 26-29 mars 2014 à Fribourg en Suisse il y aura un colloque sur le transhumanisme:
http://philanthropos.org/index.php?option=com_content&view=article&id=499&Itemid=363
http://philanthropos.org/index.php?option=com_content&view=article&id=503&Itemid=369
Clovis
Pitch a raison. Quand on sait que “le nombre de connexions cérébrales ( à l’intérieur du cerveau)dont beaucoup sont uniques équivaut au nombre des feuilles d’arbres dans une forêt couvrant 18 fois la surface de la France” (citation extraite du livre de Dominique Tassot ” La revanche du lièvre ou de la portée scientifique de l’Ecriture”, p.77), on voit qu’avec nos machines rudimentaires on est loin du compte!
Francis
Une machine ne sera jamais capable de générer du sens et de contenir des représentations mentales, notamment d’elle même.
D’ores et déjà, nous savons qu’un nombre réel comme Pi ne pourra jamais être informatiquement calculé (on estime qu’avec les ressources de l’univers entier on arriverait à calculer 10 puissance 77 décimales).
Au contraire, on pense que Pi est un nombre univers (il en existe une infinité d’infinité), c’est à dire que dans son développement décimal en base deux (une suite de zéro et de un), il y a absolument tout ce qui peut arriver: la photo que vous venez de prendre, le présent post…
Et on peut penser qu’un être humain est légèrement plus complexe et plus grand qu’un nombre réel…
Alors transférer le contenu du cerveau dans une machine: c’est une blague.
(tiré du livre de JP Delahay sur Pi pour ce qui concerne Pi)
Jean Theis
Francis, vous avez raison quoique je n’y comprenne rien !
zézé
D’un côté “ils” prônent l’avortement, l’eutha nazie et la recherche sur l’embryon humain (alors que les japonais eux, arrivent à faire ces recherches selon d’autres modes) et de l’autre, on nous prolonge, on nous répare, on nous transforme… bizarre ces gens…