Dans Le Figaro Magazine, Mgr Descubes, archévêque de Rouen, répond à Luc Chatel sur le travail du dimanche :
"Redonner toute sa valeur au travail est important, mais en faire l'unique préoccupation ne peut qu'être mutilant pour l'homme et dangereux pour la société. […] [C]ette libéralisation permettra-t-elle au dimanche de demeurer le temps de référence du repos ? Là est la question. Il est important pour une société que le temps, au même titre que l'espace, soit structuré. […] Le dimanche correspond à ce moment où l'on peut véritablement se retrouver pour vivre autre chose en famille, avec des amis, au sein d'associations… Et voilà que l'on veut y faire glisser ce qui peut se faire le samedi. […]
Il est normal que le législateur mette de l'ordre dans la société dont il a la charge, mais il est très délicat de s'attaquer à ce qui a une valeur symbolique. Défendre la liberté personnelle et individuelle peut conduire à faire fausse route. Jusqu'à quel point, d'ailleurs, les conventions collectives seront-elles efficaces ? Si le dimanche devient un jour ouvrable comme les autres, on est en droit de penser que des pressions s'exerceront sur le personnel, en particulier dans les conditions d'embauche, et que les avantages salariaux consentis disparaîtront progressivement, à moins que l'on ait recours à des emplois à temps partiel continuant à renforcer les situations de précarité de bien des familles. […]
[V]ouloir transférer au dimanche ce que l'on pourrait faire le reste de la semaine me laisse sur la réserve. D'autre part, même s'il n'y a pas de lien obligatoire entre la célébration du jour du Seigneur et le repos du dimanche, l'histoire en a montré la cohérence. Le président de la République a rappelé l'importance de retrouver nos racines. En y portant atteinte, je me demande si ce n'est pas une part de notre identité culturelle que l'on met en danger. […]
[I]l y a une profonde cohérence entre la célébration du jour du Seigneur, où nous rappelons la résurrection du Christ, et le repos nécessaire que l'on trouve inscrit, dès les premières pages de la Bible, dans le récit de la création du monde !"
LECLAIR
On ne peut qu’être d’accord avec Mgr Descubes ! Mais l’Eglise pour être cohérente dans son message ne devrait-elle pas remettre en cause ce qu’elle permet depuis presque 40 ans: la Messe anticipée du samedi soir qui a largement contribuée à la désacralisation du dimanche pour en faire un jour comme les autres et permettre de partir en pique-nique ou pourquoi pas d’aller faire des courses en lieu et place de la messe dominicale ? Comme disait mon vieux père, quand on crache en l’air ….
Amédée
Vous êtes génial LECLAIR… comme cela les employés qui sont actuellement contraints de travailler le dimanche ne pourront même plus avoir la messe anticipée du dimanche…
LECLAIR, dans certaines campagnes, les curés disent la messe anticipée à un endroit et la messe du dimanche à un autre…
Avec votre système, les personnes âgées qui n’ont pas de voiture ne pourraient pas avoir la messe un dimanche sur deux.
Combien y-a-t-il de messe du dimanche à 22h en France, à part à Montmartre? Et après sympa, à 23h de prendre les transports en commun pour rentrer dans sa banlieue… surtout en ce moment où la sécurité est à son plus haut niveau… grâce à Nicolas Sarkozy.
LECLAIR
Merci Amédée, vous n’êtes pas la première à me le dire. Ceci étant, depuis fort longtemps déjà, de nombreuses personnes sont conduites à travailler le dimanche, boulangers, médecins, infirmières, pompiers, policiers, militaires, agriculteurs etc. Et cela bien avant la messe anticipée… La société n’en n’était pas moins chrétienne pour autant.
Il est illusoire de croire que les messes anticipées du samedi soir sont fréquentées par des “employés contraints de travailler le dimanche”.
Enfin la grand’messe du dimanche est le plus souvent concélébrée par deux ou trois prêtre alors que de nombreuses paroisses sont privées de messe. Il y aurait de ce côté-là aussi quelques choses à faire.
Bien à vous.
Emmanuel
commencez par aimer l’Eglise avant de la critiquer.
Il me semble que les décisions prises à Rome, le sont avec des considérations autrement plus importantes et profondes que ce que votre remarque laisse entendre. Sans oublier évidemment que l’Eglise rappelle que la messe anticipée est et doit rester une exception. Après, ne jugez pas ce qui y vont mais admettez au moins que certains y aillent parce qu’ils n’ont pas le choix. Et perso, je préfère aller à la messe anticipée que de ne pas y aller du tout, ne vous en déplaise..
Leclair
On perd son calme ?
Il est incontestable que l’instauration de la messe anticipée n’a pas favorisée la pratique religieuse. Désolé de vous avoir froissé en rappelant cette vérité élémentaire. Les faits sont têtus !
Au fait ! Qu’est-ce qui vous permet de dire que je n’aime pas l’Eglise.
Amédée
@ LECLAIR,
Sur la concélébration, nous sommes d’accord. Il serait sûrement souhaitable que les jeunes prêtres et curés du centre ville partent en voiture le dimanche en campagne dire la messe dans les endroits où elle n’est pas dite.
Et que les prêtres âgés qui résident en maisons de retraite (et pour qui cela peut-être un peu plus difficile de circuler en voiture à cause de la fatigue de l’âge) en centre ville viennent, le dimanche, aider les paroisses du centre.
Vu le nombre de prêtres âgés en maisons de retraite, ils ne seraient en charge de la messe dominicale dans les paroisses du centre peut-être qu’un dimanche sur deux… Cela serait plus joyeux, pour eux, que de dire seul leur messe du dimanche dans leur chambre ou leur salle à manger.