Alors qu'il s'agissait de la restauration d'un calvaire descendu en 1967 :
"Saint-Eutrope-de-Born, au cœur d'un triangle Villeréal – Monflanquin – Cancon : 715 habitants, six églises, et trois calvaires dont un qui n'a pas usurpé son nom.
Le 30 novembre dernier, le tribunal administratif de Bordeaux a ordonné la disparition du Christ en croix érigé il y a deux ans à l'entrée du hameau de Saint-Eutrope ; son érection ne répond pas à la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905. […] Aujourd'hui, le tribunal […] reproche [au maire] d'avoir accepté au nom de la commune le don de Pierre Clerc (ça ne s'invente pas) et réclame de l'édile qu'il fasse le nécessaire pour faire disparaître le présent du terrain communal où il a été érigé.
Aujourd'hui âgé de 88 ans, le donateur est un natif de la commune qui vit aujourd'hui entre l'Espagne et le Passage-d'Agen. Avec les années, ses proches le disent de plus en plus attaché à ses racines et désireux de faire profiter de sa fortune. En 2008, il a écrit au maire, lui confiant que son « grand plaisir serait de remettre la croix debout », celle qui se trouvait jadis face à l'école communale où enseignait feue son épouse. L'ancienne croix, dans un tel état de vétusté, a été descendue en 1967, jamais restaurée et d'ailleurs trop abîmée pour l'être. En 2009, la commune a inauguré en grande pompe la nouvelle croix, cadeau qui s'est rapidement révélé empoisonné.
Le recours au tribunal qui vient de sonner le glas à la croix a été déposé par Jeanne Veysset, une Tropéenne domiciliée dans l'école transformée en habitation et, pour l'anecdote, ancienne membre du conseil paroissial. […] [Pour le maire] « Tous les anciens se souviennent de cette croix. Tout le monde l'a connue, tout le monde l'a vue. Elle fait partie du patrimoine rural et la plupart de mes administrés étaient contents de retrouver ce souvenir. » […]
L'histoire ne semble pas tenir son point final. Un appel serait très sérieusement envisagé."