Le christianisme ne doit pas être réduit à un ensemble de valeurs partagées par tous, a rappelé le cardinal Giacomo Biffi lors de sa prédication de la retraite au Vatican consacrée à une réflexion sur le grand penseur russe Vladimir Soloviev. Le cardinal Biffi a cité «l’avertissement prophétique» de Soloviev : le christianisme ne peut pas être réduit à un ensemble de valeurs. Ce qui fait en effet le chrétien, c’est la rencontre personnelle avec le Christ.
Dans Les Trois Entretiens, Soloviev présentait l’antéchrist comme pacifiste, écologiste et œcuménique : il convoque un concile œcuménique, et cherche le consensus de toutes les confessions chrétiennes, en concédant quelque chose à chacun. Les masses le suivent, excepté de petits groupes de catholiques, d’orthodoxes et de protestants qui lui disent : «Tu nous donnes tout, excepté ce qui nous intéresse : Jésus-Christ». Ce récit contient pour nous un avertissement : aujourd’hui, nous courons en effet le risque d’avoir un christianisme qui met Jésus, sa Croix et sa Résurrection, entre parenthèses. Certes, faisait-il observer, si l’on se limitait à parler de valeurs partagées, nous serions bien plus acceptables dans les émissions télévisées et dans les salons. Mais ce serait renoncer à Jésus, à la réalité bouleversante de la résurrection.
Il existe des valeurs absolues comme le bien, le vrai, le beau. Qui les perçoit et les aime, aime aussi le Christ, même s’il ne le sait pas, parce que Lui est la Vérité, la Beauté, la Justice. Et puis il y a les valeurs relatives comme la solidarité, l’amour de la paix, et le respect de la nature. Si on les absolutise, en les déracinant ou même en les opposant à l’annonce du fait du salut, alors, ces valeurs deviennent des instigations à l’idolâtrie, et des obstacles sur le chemin du salut. Si donc pour s’ouvrir au monde, et pour dialoguer avec tous, le chrétien mitige le fait salvifique, il empêche la connexion personnelle avec le Christ, et il se retrouve du côté de l’antéchrist.
alain f
Cette analyse, à partir des réflexions de Soloviev, avait déjà été faite en 1999, je pense, de manière magistrale par Mgr André-Mutien Léonard, évêque de Namur, lors de la retraite de Carême qu’il prêcha au Vativcan pour SS Jean-Paul II. Le texte de cette conférence a été publié par la revue “Science & Foi” n°75 (1er trim. 2005)
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PHR
Où trouve-t-on le texte de la prédication ?
Merci
[MJ : http://www.zenit.org/french/visualizza.phtml?sid=103753%5D