S’inspirant des principes mis en oeuvre par le Cardinal de Richelieu, la fondation Polémia analyse le problème du nucléaire iranien sous l’angle des intérêts des principaux protagonistes – l’Iran, les Etats-Unis, l’Etat d’Israël – et la France. La conclusion :
"il nous semble que la déconnexion des problèmes intérieurs et extérieurs liés à l’islam, le souci des intérêts légitimes de la France et de l’Europe, la recherche de l’équilibre des puissances peuvent aujourd’hui servir de boussole. […] La politique internationale ne se résume pas à la lutte du bien contre le mal. La vision souveraine de Richelieu, la logique d’équilibre des puissances des traités de Westphalie et de Vienne, la conception européenne traditionnelle du droit de la guerre et du droit des gens doivent redevenir des sources d’inspiration d’une politique étrangère indépendante et équilibrée plus soucieuse des intérêts de la France et de l’Europe que de ceux des autres."
Sancenay
le terme déconnexion me paraît être un mot un peu fort, car il y a nécessairement des connexions mêmes si elle ne sont pas systématiques et toutes unilatérales . “distingo” serait peut-être plus adapté.
Sur le fond la recherche de la Paix , en particulier, commande certainement de rechercher d’autres hypothèses d’analyse que des visions simplistes prétextant d’une confrontation par nature des civilisations.
Pour se positionner ainsi sur la scène internationnale, il serait plus que souhaitable que la France et l’Europe recouvrent rapidement la mémoire de leurs racines chrétiennes qui peut utilement les guider sur des voies aussi équitables que rationnelles, ce qui n’est pas nécessairement incompatible. C’est bien me semble-t-il l’un des message très fort du voyage de sa Sainteté Benoît XVI en Turquie, si ce n’est le principal.Et c’est probablement parcequ’il s’est davantage ,et avec rigueur, adressé de là-bas à l’Europe qu’il a particulièrement bien été entendu par la population turque, contrairement à ce que s’efforçaient de nous prédire nos media aux visions et visées pour le moins déchristianisées voire a-chrétiennes et plus généralement a-religieuses.
Denis Merlin
Si les problèmes politiques sont envisageables sans lien avec les problèmes juridiques (le droit est une science morale), si les intérêts de la France sont seul à envisager, nous sommes dans l’application des théories de Machiavel.
Selon moi, la politique en général et la politique étrangère étangère en particulier, doit avoir pour but ultime la lutte pour le bien commun de l’humanité et contr le mal, c’est-à-dire la guerre et l’injustice.
Autre chose, bien entendu, est de se prendre pour l’incarnation du bien et de voir en ses partenaires (adversaires, ennemis) l’incarnation du mal. Cela ne serait pas bien. Il faut au contraire constamment se remettre en question et “se mettre à la place de l’autre” pour trouver des solutions pacifiques et justes.
C’est la mise en application de la vertu d’humilité, qui est seule apportée par la Christ.
Clément
L’approche analogique de polémia est intéressante mais pêche par de nombreux cotés:
1. Le cardinal de Richelieu gouvernait un état fort.
2. Si dans l’équation de polémia islam = Réforme, alors il demeure un paramètre manquant: les protestants français l’était de naissance et les musulmans de France sont immigrés.
3. De plus les musulmans de France étant importés, la comparaison vaudrait si les protestants de l’époque Richelieu avaient été allemands.
4. Le traité de Westphalie est-il applicable à notre époque? Et à qui? A l’heure où malgré les indépendances accordées à tout va au cours des 50 dernières années l’ONU ne compte que 140 états, où trouvera-t-on les 600 principauté qui decoupaient l’Allemagne à l’époque du cardinal?
5. L’islam a déjà eu deux époques conquérante qui lui ont donné la moitié du monde connu. Pas la Réforme. Et en plus, la catholicité contemporaine n’a rien de comparable sur le plan de la pugnacité avec celle du roi Louis XIII.
6. Enfin, la France de cette époque était une super puissance alors qu’aujourd’huii elle ne l’est plus.
7. La volonté de puissance de l’islam et son fanatisme sont internationales et transcende les frontières.
Merci de m’avoir lu
Amitiés et bon Noêl
[Merci de cette analyse. Néanmoins, je crois que Polémia se focalise sur l’affaire iranienne et non sur les musulmans de France, en voulant (justement ?) dissocier ces deux problèmes. MJ]
Pef
Je crois que prendre Richelieu comme modéle ou inspirateur politique pour aujourd’hui est assez mal venu; en effet, il a participé à la destruction de l’unité catholique européenne en s’alliant aux protestants et aux turcs pour nuire aux Habsbourg catholiques.
En affaiblissant l’Europe sur son flanc est, il a failli la livrer à l’Empire Ottoman. Alors que Vienne chancelait sous les coups de boutoir turcs, la France poignardait dans le dos ses défenseurs.
De plus, il a largement participé à ‘l’expansion de la Guerre de Trente ans pendant laquelle des atrocités bien pires que la Deuxiéme Guerre mondiale ont ravagé des pays chrétiens; son action a répandu un cauchemar sanglant sur la malheureuse Europe, et préfigure et annonce les grands massacres industriels du XXéme siécle.
Enfin, on sait qu’à sa mort c’était l’homme le plus riche de son temps.
Quelles magnifiques vertus !!!!!!!!!
Le rêve catholique était d’unir et de pacifier l’Europe; Richelieu a été son bourreau et a répandu la haine, le desespoir et la semence des futures guerres civiles européennes.
Denis Merlin
Bien d’accord avec Pef. Voici l’épitaphe du Cardinal de Richelieu, l’homme le plus riche et le plus haï de son temps, même par les Français :
Ci-gît un fameux Cardinal
Qui fit plus de mal que de bien
Le bien qu’il fit, il le fit mal
Le mal qu’il fit, il le fit bien.
(par Isaac de Benserade Gentilhomme normand, académicien 1612-1691)
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pitaphe
C’est cruel, bien sûr et sans doute exagéré à propos de cet homme paradoxal.
En définitive, non, Richelieu n’est pas un modèle de politique.
Pour corser son portrait on peut ajouter qu’il envahit militairement une vallée (La Valteline, au nord de l’Italie) où les troupes du pape, sorte d’ONU de l’époque, tâchaient d’apporter une médiation pacifique et protégaient les populations catholiques.
La France n’est pas sortie moralement grandie de cette gouvernance. Elle s’est fait beaucoup d’ennemis en Europe. Certains ne sont pas encore réconciliés avec nous.
Pascal G.
POLEMIA commet une très grave erreur : déconnecter l’Islam de France de l’islam en général. Cette erreur a un fondement : l’indifférence à la vérité chrétienne, le cynisme machiavélique,et un présupposé favorable pour l’islam, jugé moins dangereux que les Etats Unis. C’est la vieille thèse d’Alain de Benoist et de la Nlle Droite anti catholique.
C’est une position typiquement idéologique. La Nlle droite a toujours, comme toutes les idéologies anti catholiques, préféré l’islam ou le communisme russe au Catholicisme ou à l’Occident.
Cet article exprime implicitement des positions pro syriennes et pro iraniennes, sous le prétexte d’un équilibre du monde : si l’islam minoritaire chiite ou alaouite est la seule voie pour l’équilibre du monde, il serait urgent d’y renoncer tout de suite. Les chrétiens libanais qui sont victimes et otages de ces deux pays me paraissent plus dignes d’intérêt que ce prétendu équilibre qui revient à dire qu’il faut s’entendre avec ces deux pays pour le maintenir.
On pourrait aussi faire entrer la Turquie dans la commmunauté européenne pour limiter l’immigration turque, puis l’Algérie, etc…..
Les idéologues sont souvent déconnectés du réel et parfois connectés à l’islam.