Le dernier numéro de The Economist consacre sa chronique hebdomadaire sur l’Europe (sur abonnement) à remettre en cause la hiérarchie qu’établissent les dirigeants politiques entre les différents problèmes auxquels fait face le continent :
[…] La pierre d’angle de chaque discours sur l’avenir de l’Europe est la mondialisation et comment y faire face. […] Mais le plus grand problème auquel [les Européens et leur état-providence] sont confrontés [existerait] même si les Européens étaient seuls au monde. Le problème, c’est la démographie, le fait que le vieux continent est en train de devenir plus vieux encore. […]
Les pays européens entrent dans trois catégories différentes, selon la gravité que va atteindre leur problème de dépendance [des populations âgées].
Dans la catégorie simplement inquiétante il y a la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Norvège. Tous ont des taux de fertilité relativement élevés; leur taux [d’actifs par retraité] restera bien au-dessus de 2 jusqu’à au-delà de 2050. Dans la catégorie médiane – appelons-la "effroyable" – il y a l’Allemagne et la plupart des nouveaux membres de l’UE, tels que la Hongrie. Ici, le ratio tombera à entre 1,5 et 2. […] Dans la troisième catégorie – la "catastrophique" – se trouvent des états méditerranées tels que l’Italie et l’Espagne. Ils ont conservé les structures familiales traditionnelles plus tard que dans l’Europe du nord – puis les taux de fécondité se sont effondrés. Leurs taux […] tomberont à moins de 1,5 d’ici 2050. […]
L’hebdomadaire veut dédramatiser la situation : l’effet social du vieillissement peut être atténué en reculant l’âge de la retraite. Et il y a la "solution" de l’immigration, mais il en faudrait beaucoup :
Le gouvernement britannique a calculé que pour maintenir [son ratio actuel], le Royaume-Uni aurait besoin d’un million d’immigrés par an pendant les vingt prochaines années.