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L'Eglise : Vie de l'Eglise

L’échec de la réforme liturgique

L’échec de la réforme liturgique

En publiant le 16 juillet 2021 le motu proprio Traditionis custodes, le pape a rendu la question liturgique d’actualité. Écrivain et essayiste, Cyril Farret d’Astiès un imposant ouvrage de réflexions liturgiques intitulé La Joie de Dieu.

Ces pages sont destinées à toute personne de bonne volonté, à tous ceux que préoccupent le culte rendu à Dieu et la vertu de religion. L’auteur présente à l’appui de quelques réflexions ce que l’Église enseigne depuis des siècles.

En tentant cet éclairage, Cyril Farret d’Astiès ne cherche pas à comparer des attitudes mais à montrer les failles structurelles de la nouvelle liturgie, à partir des textes qui ont édicté sa mise en place et non à partir de ce que l’on appelle communément des abus liturgiques (mais le flou de cette nouvelle liturgie, les permissions accordées et la très grande liberté laissée à l’ordinaire du lieu légalisent en quelque sorte ces abus, comme le montrent les deux exemples de la communion dans la main et de l’entrée des filles au service de messe).

L’auteur demande pourquoi cette nouvelle messe a été instituée et interroge le lecteur : le but a-t-il été atteint ? Sacrosanctum Concilium, la Constitution conciliaire sur la sainte liturgie, demandait à réviser les rites afin de

leur [rendre] une nouvelle vigueur en accord avec les circonstances et les nécessités d’aujourd’hui.

Cette révision doit permettre au peuple chrétien, “autant qu’il est possible“, de facilement saisir “les rites de telle façon qu’ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu’ils signifient”. “Ils seront adaptés à la capacité de compréhension des fidèles“. Quand on voit la perte du sens dans la présence réelle ou dans les fins dernières, on ne peut pas dire que ce soit une réussite. Enfin, au paragraphe 49, la Constitution souligne que l’ordinaire de la messe sera révisé

afin que le sacrifice de la messe, même par sa forme rituelle, obtienne une pleine efficacité pastorale

Au vu de la crise de la pratique, l’auteur demande si cette efficacité pastorale a été atteinte. Manifestement non. C’est pourquoi, 50 ans après la réforme liturgique et alors que les fidèles de la messe traditionnelle sont persécutés, il est temps que l’Eglise fasse un bilan honnête et dépassionné de cette réforme, menée au nom de l’efficacité pastorale avancée par le Concile. Pour l’auteur, la messe est dite :

Cette réforme est un vaste et monumental échec.

Et la multiplication des textes de Rome depuis 50 ans visant à corriger les abus, le dernier date d’il y a quelques semaines, semblent impuissants. L’auteur s’attache par ailleurs à faire découvrir la grandeur d’une pratique antique et vénérable capable de nous ouvrir au mystère, transmettre notre foi, et plus encore, rendre à Dieu un culte qui soit pleinement digne de Lui. Ce qui nous éloigne de la participation “active” voulue et martelée dans le nouveau rite. Face à cet activisme souvent malsain, l’auteur dresse l’éloge de la messe basse :

la messe basse nous montre admirablement que Notre-Seigneur s’est incarné, a souffert, est mort pour chacun de nous, pour nous élever, avec lui, par sa Résurrection, vers des rivages après lesquels nous soupirons dans nos vallées de larmes démocratiques et climatisées. La messe basse c’est le génie du catholicisme parce qu’elle ne veut rien d’autre que Dieu, tout y est pour Dieu, elle se fiche bien d’une assistance, elle ne veut rien nous dire, elle n’explique pas, elle prie. Pas de sermon, pas un gramme de profane, Dieu seul. C’est le génie du christianisme parce que c’est la victoire de ce qui est petit et invisible. C’est la toute-puissance de ce qui semble négligeable.

La joie de Dieu

 

 

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