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L'Eglise : Benoît XVI

L’effacement de Benoît XVI intrigue Le Monde

Dans l’édition datée de demain, Henri Tincq affirme que l’effacement du Pape intrigue le Vatican, alors qu’il n’intrigue que les journalistes antipapistes de son espèce…

En effet, "Benoît XVI ne présidera pas (…) la béatification de Charles de Foucauld (…) il fera une brève apparition à la fin de la cérémonie et adressera quelques mots." Pour le journaleux du Monde, "Benoît XVI reste une énigme". Pourquoi donc ? "Voudrait-il souligner sa différence avec son prédécesseur" ? Tincq, pourtant anti-romain, "est dans l’attente de décisions qui sont l’ordinaire de tout nouveau pape : la nomination d’un secrétaire d’Etat (numéro 2), une profonde réforme de la Curie, des changements d’hommes au sommet de l’Eglise, une lettre-encyclique traçant les axes du pontificat, des créations de cardinaux, etc."

"Mais tout se passe comme si Benoît XVI prenait un malin plaisir à faire régner le doute sur ses intentions, à laisser spéculer les observateurs (comme Tincq), qui avaient (trop) hâtivement tracé de lui l’image d’un pape conservateur. Rien ne filtre plus et les "vaticanistes" (comme Tincq) s’ennuient. Le nouveau pape (…) ne reçoit même plus dans sa chapelle privée (…). Le nouveau pape reçoit peu, sauf les évêques en visite à Rome, qu’il écoute longuement. Il réfléchit, écrit, travaille, assurent ses proches, mais de manière solitaire."

En fait, Benoît XVI n’est pas Jean-Paul II, ça nous le savions, mais s’il ne gouverne pas de la même façon c’est parce que la Providence donne à l’Eglise le Pape dont elle a besoin. Jean-Paul le Grand Lui a redonné l’espérance, la visibilité. Benoît XVI veut pour sa part ancrer la foi des fidèles. "Il lui est arrivé d’éconduire courtoisement des "conseilleurs" venus l’entretenir de l’urgence d’une réforme de la Curie ou d’un consistoire de cardinaux."

Mais, insatisfait, Tincq veut continuer à spéculer, à intriguer : "les noms circulent pour la succession du secrétaire d’Etat, le cardinal Angelo Sodano (…) : [le] cardinal Giovanni-Battista Ré", (…) le "cardinal indien Ivan Dias"…"Y aura t-il bientôt une encyclique fondatrice ? Même les plus proches disent l’ignorer. Et Tincq spécule encore sur une possible encyclique, tout en se résignant car, "à la télévision polonaise, le 16 octobre, Benoît XVI avait indiqué que, plutôt que d’attendre de nouveaux documents, les fidèles devaient d’abord absorber tous ceux de Jean Paul II." Et ça, Henri Tincq ne peut l’admettre car, s’il a lu Jean-Paul II, il n’a jamais voulu admettre que le défunt Pape puisse énoncer des vérités universelles, catholiques !

Alors, il poursuit sa lamentable spéculation sur les prochains voyages, lesquels "seront plus rares et brefs."

Bref, l’anticatholique Tincq ne comprend pas que ce Pape si discret, "qui rompt avec les usages de son prédécesseur, attire pourtant les foules. Tout Rome fait observer qu’il y a beaucoup plus de monde aux audiences générales du mercredi ou lors de l’angelus du dimanche que sous la fin du règne de Jean Paul II. Vingt mille personnes descendent chaque jour à la crypte de la basilique Saint-Pierre, où est enterré le pape polonais. Mais cela ne suffit pas à expliquer l’afflux. Les pèlerins se disent conquis par la "simplicité" du nouveau pape."

En fait, Henri Tincq a la mémoire courte : lorsque Jean-Paul II avait été élu, il avait surpris le monde (et pas seulement le journal…) par son style, son verbe. Et c’est un fait : l’Eglise surprend le monde à chaque moment de son histoire. L’élection du Cardinal Ratzinger a surpris, car nos médias n’en voulaient pas, son style surprend car les médias attendent qu’il imite son prédécesseur. Mais les fidèles catholiques, attachés au Souverain Pontife comme à un "doux Christ sur Terre", n’attendent pas du Pape des décisions, même s’il est amené à en prendre, mais qu’il les conforte dans la Foi, comme Notre-Seigneur l’a commandé à Pierre. Et c’est cela que le monde ne comprend pas.

Michel Janva

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2 commentaires

  1. D’après Famille Chrétienne n°1451:
    Benoît XVI aurait achevé sa première encyclique, qui serait en cours de traduction pour une parution avant la fin de l’année. Il s’agirait d’une méditation personnelle d’une cinquantaine de pages sur la mission de l’Eglise dans la société. Elle pourait être publiée le 8 décembre, date de la conclusion du concile Vatican II. Lors de son entretien à la télévision polonaise, le 16 octobre dernier, Benoît XVI avait évoqué les 14 encycliques de Jean-Paul II comme “un patrimoine richissime” mais “pas encore assez assimilé dans l’Eglise”. “Je pense que j’ai pour mission essentielle et personnelle de ne pas promulguer de nouveaux documents, avait-il ajouté, mais de faire en sorte que ces documents soit assimilés, car ils sont l’authentique interprétation de Vatican II”.
    Gageons que le Saint Père continuera à surprendre les maîtres-censeurs du Monde pour notre plus grande joie!

  2. Oui, selon Patrice du Plunkett (Benoît XVI et le plan de Dieu), cette encyclique définirait une théologie de la libération vraiment catholique, comme il l’a laissé entendre cet été aux JMJ en proclamant que toute véritable Révolution de la société ne pouvait se faire sans Dieu.

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