Monseigneur Alfredo Petit-Vergel, évêque auxiliaire de La Havane, à Cuba, répond aux questions de l’AED :
"La reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis offre-t-elle de nouvelles perspectives à la population cubaine et à l’Église catholique en particulier ?
Nous espérons que ce changement rétablira des relations pacifiques entre les deux nations. Les Catholiques cubains font partie intégrante du peuple cubain. Ils ne demandent pas de privilèges spécifiques. Comme partout dans le monde, l’Église aspire simplement à prêcher l’Évangile de Jésus-Christ.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que la levée de l’embargo légitime un régime niant toujours les libertés fondamentales de son peuple?
Que c’est une analyse erronée de la réalité cubaine dans son ensemble. Le futur nous dira qui a raison.
Les Catholiques cubains bénéficient d’un peu plus de liberté depuis quelques années mais sont-ils marqués par les souffrances vécues sous le régime de Fidel Castro ?
Oui. Les obstacles ont été et restent nombreux. Parmi eux, le manque de prêtres et d’agents pastoraux. Le gouvernement a toujours contrôlé leur nombre, le plafonnant à 400 pour un pays … de 11 millions d’habitants.
L’Église est-elle toujours l’objet d’un strict contrôle gouvernemental ?
Pas à l’heure actuelle.
De quoi a-t-elle le plus besoin en ce moment ?
De moyens pour soigner et nourrir les plus pauvres mais surtout, de prières et de prêtres. Le rôle de l’Église ne se limite pas à l’action sociale. Elle insuffle à la société une dimension transcendante et apprend à vivre le quotidien selon l’Évangile."