D'Ivan Rioufol :
"Les prêches des prêtres catholiques sont devenus souvent "incolores, inodores et sans saveur, au point d'être désormais tout à fait insignifiants", vient de dénoncer le cardinal Gianfranco Ravasi, responsable de la culture au Vatican. Selon l'AFP, le cardinal italien a invité les prédicateurs à prendre en compte les nouveaux langages pour capter l'attention des fidèles et aussi à ne pas craindre "le scandale" que crée la parole de la Bible. "Nous devons retrouver cette dimension de la parole qui offense, qui inquète, qui juge", a-t-il affirmé. Il a aussi invité les prêtres à suivre "la révolution dans la communication". Il explique:"L'information télévisée et informatique demande à être incisif, de recourir à l'essentiel, à la couleur, à la narration".
Cet aveu d'un conformisme écclésiastique est évidemment bien tardif, en regard des avancées de la déchristianisation et de la lassitude de nombreux catholiques (dont je suis) face à un clergé pussillanime et politiquement correct, même si je sais qu'il abrite de belles et courageuses personnalités qui oeuvrent le plus souvent dans l'ombre. Cependant, le mea culpa est désormais assumé par l'Eglise et cette contrition est un pas important qui vient d'être franchi. […] Aux prêtres et aux évêques d'être à la hauteur de leur mission, en cessant d'être des robinets d'eau tiède et des enfonceurs de portes ouvertes. Il y a urgence."
Rappelons, par exemple, qu'à Marseille, la prédication de ce curé, qui attire de nombreux et nouveaux fidèles. Mais il y en a d'autres. Hélas, pas assez.