Benoît XVI a reçu aujourd'hui les membres de l'Académie des sciences sociales et leur a déclaré :
"L'Académie, après avoir examiné les rapports entre la doctrine sociale de l'Eglise et le travail, la démocratie, la globalisation, la solidarité et la subsidiarité, s'est concentrée, cette fois, sur la question de la dignité de la personne et des droits de l'homme, point de rencontre de la doctrine sociale de l'Eglise et de la société actuelle… L'Eglise a toujours affirmé que les droits fondamentaux, en plus et au-delà des différentes formes dans lesquels ils sont affirmés et des différents degrés d'importance qu'ils ont dans les divers contextes culturels, doivent être soutenus et reconnus universellement parce qu'ils sont intrinsèques à la nature de l'être humain créé à l'image et à la ressemblance de Dieu [et] partagent ainsi une caractéristique commune qui les unit et qui exige un respect universel. […] l'ordre éthique et politique qui gouverne les relations entre les personnes trouve ses racines dans la structure même de l'être humain. […]
[L]e message du Christ proclamant que Dieu aime tout homme et toute femme et que tout être humain est appelé à aimer Dieu librement, démontre que toutes et tous, indépendamment de leur condition sociale ou culturelle, sont libres par nature. […] le droit à la vie et à la liberté de conscience et de religion sont au centre des droits qui découlent de cette même nature humaine… Strictement parlant, ces droits ne sont pas des vérités de la foi bien qu'ils soient reconnaissables, apparaissant ainsi en pleine lumière, dans le message du Christ qui manifeste pleinement l'homme à lui-même. Ils en reçoivent une confirmation ultérieure par la foi. La raison en est que des hommes et des femmes, vivant et agissant dans un monde physique comme des êtres spirituels, perçoivent la présence d'un 'logos' qui les rend capables de distinguer non seulement le vrai du faux, mais aussi le bien du mal, le meilleur du pire, la justice de l'injustice… L'action de l'Eglise dans la promotion des droits de l'homme est renforcée par une réflexion rationnelle, de telle façon que ces droits apparaissent à toutes les personnes de bonne volonté indépendamment de leur filiation religieuse".