Le père Charles Bonin, prêtre du diocèse de Grenoble-Vienne et curé-doyen de cinq paroisses, juriste de formation et ancien commissaire de la Marine, diplômé en droit international public et en théologie dogmatique, vient de publier un ouvrage sur les fins dernières, Faut-il se préparer à la fin des temps ? Espérer à la lumière de l’Evangile.
Partant de certaines angoisses actuelles, crise écologique, conflits internationaux et incertitudes économiques, mais aussi apostasie silencieuse dans l’Eglise et bouleversements sociétaux, l’auteur évoque les discours eschatologiques et le livre de l’Apocalypse, les Évangiles, et les livres prophétiques de l’Ancien Testament. L’auteur aborde la figure de l’Antichrist et la restauration universelle lors de la Parousie.
Parmi les sujets d’actualité, le père Bonin aborde celui de l’euthanasie et le rôle de l’Eglise :
A cintre-courant de la pensée athée, assoiffée de tout contrôler, mais condamnée à l’absurde parce que privée de perspective transcendante, l’Eglise porte un message d’espérance fondé sur l’évènement pascal. le débat sur l’euthanasie se situe aussi dans ce cadre. S’agit-il de contrôler la mort en se faisant maître de la vie, ou d’accompagner la vie avec humanité jusqu’à son terme naturel ? “Regarder la mort en face”, ce n’est pas la provoquer avec une prétention de toute puissance drapée d’hypocrite bienveillance, c’est assumer avec responsabilité et humanité de prendre soin jusqu’au bout. La question de société qui se pose est une alternative entre exclure ou accompagner. Mais accompagner vers quoi et pourquoi ? Quelle espérance si l’on n’a plus la conscience de Dieu et d’un au-delà, si l’on ne voit la mort que comme un terme, une déchéance de vie, et non plus comme un passage “une Pâque) vers une plénitude , c’est à ce niveau que les chrétiens ont un message à donner au monde : celui d’un but ultime à retrouver, sans lequel il n’y a plus de raison d’espérer, ni même de dignité fondamentale humaine. Derrière ces questions de société, il y a, au fond, une grand vie anthropologique et finalement une soif d’espérance où l’Eglise est attendue.