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Tribune libre

L’Eglise menacée et persécutée… mais vivante et debout

L’Eglise menacée et persécutée… mais vivante et debout

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L’agitation et le trouble qu’elle provoque est un des caractéristiques du temps présent. A tout point de vue, dans tous les milieux et dans tous les domaines, l’agitation frénétique, sinon hystérique, semble l’emporter sur la raison.

L’Eglise catholique n’y échappe pas. Des polémiques sont apparues après les propos que le pape a tenus lors de son voyage apostolique en Belgique. Des attitudes, plus d’irrespectueuses, à son égard ont été constatées. La fébrilité de quelques uns cache mal leur envie d’imposer à l’Eglise des « changements » d’attitudes voire de doctrine.

Bien évidement, ce sont les mêmes rengaines qui réapparaissent : la place des femmes dans l’Eglise, les questions sexuelles et l’avortement. Car, comme le dit François, tout est lié.
Il y a un lien étroit, en effet, sur la place des femmes mais aussi celle de l’homme dans la société et dans l’Eglise et les relations entre eux, dans le monde et devant Dieu. Aussi, pour comprendre ce qui nous arrive convient-il de revenir aux origines.

Jésus Lui-même a fait appel aux origines, lorsque, répondant aux pharisiens sur le « droit » de répudier sa femme, Il affirme :

« N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mat 19, 4-6).

Ce que l’on doit recevoir d’une telle affirmation du Fils de Dieu c’est d’abord la souveraineté absolue de Dieu tout puissant créateur de toute chose et de toutes les personnes humaines, voulue par Lui, sexuée. Dieu seul est le maître de la vie qu’Il nous donne « en abondance ». C’est en parfaite adéquation à cette vérité que le saint Père a exprimé son rejet de l’avortement, dans son langage propre qualifiant ceux qui le pratiquaient de « tueurs à gages ». Il y a là une constante de l’Eglise qui est irrévocable. Le monde serait parfaitement inspiré s’il se soumettait à cette Vérité divine et à sa loi d’amour. Car comme le dit encore Jésus au sujet de la loi est parfaitement clair :

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. » (Mat 19, 8-9)

Cette réponse, à l’interrogation des pharisiens : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? » (Mat 19, 7) signifie bien la supériorité de la loi naturelle, elle-même soumise à la Loi de Dieu, sur toute loi humaine. Car la loi (ou les lois) humaine(s) essaye(nt), sans y parvenir, à corriger les défauts des hommes. Mais, ces lois, détachées de leur légitimité originelle, s’opposent à la loi divine. Le « droit » à l’avortement désormais constitutionnalisé, en est l’illustration tragique. L’avortement, dont le nombre ne cesse de croitre, est le crime le plus abominable qui soit. On serait en droit de demander aux féministes, qui semble–t-ils ont pénétré dans l’Eglise, ce qu’elles pensent de cela. L’avortement n’est-il pas à leurs yeux le crime écologique le plus grave ? Le premier environnement dans lequel nous nous constituons et dans lequel nous nous développons, c’est-à-dire le corps d’une femme, n’est-il pas corrompu et souillé par, à la fois les viols et l’avortement ?

Sainte Hildegarde de Bingen (1098–1179), pionnière de l’agriculture biologique et du bien manger, que nous avons redécouverte avec joie, a écrit ceci :

« Dieu a lié la femme à l’homme par le serment de fidélité, qui jamais ne doit être rompu. Ainsi la femme et l’homme forment une harmonie qui ressemble exactement à celle du corps et de l’âme, que Dieu unit. » (Livre des Œuvres divines).

Ce lien étroit, a été gravement perverti par la loi dite « Mariage pour tous » Délibérément le législateur a supprimé le lien conjugal, et ainsi a fait de certains enfants des orphelin de père (PMA) ou de mère (GPA). Sainte Hildegarde prévenait déjà que :

« Quinconce brise ce serment de fidélité et persiste dans son erreur encourt l’exil à Babylone, en une terre de chaos et de sécheresse, en une éternelle jachère qui ne connaît pas la beauté des campagnes verdoyantes et pleine de vie, ni la bénédiction de Dieu. »

La crise écologique n’a pas d’autre source que la crise anthropologique.

Sainte Hildegarde, n’a jamais revendiqué une quelconque place dans l’Eglise qu’elle n’occupait déjà. Elle a servi l’écologie bien mieux qu’une Sandrine Rousseau ! Laquelle à, semble-t-il, fait des émules à l’université de Louvain !

Le pape François, conclue son encyclique « Laudato si » par l’évocation de la vraie place de la Vierge Marie et, dans la Sainte Famille, la place de saint Joseph :

« Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme « enveloppée de soleil, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12, 1). Élevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté. Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Lc 2, 51.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés ».

Le Fiat de Marie, a rendu possible la Révélation par l’Incarnation du Fils de l’Homme, et ainsi le sauvetage de l’humanité toute entière, hier, aujourd’hui et demain. L’écologie politique, voulant faire table rase du passé et militant en même temps en faveur de l’extinction du genre humain (avortement, refus de mettre au monde des enfants, politique de stérilisation forcée etc.) est l’exact contraire de la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

L’encyclique en question évoque bien le rôle des femmes dont l’exemple parfait est la Vierge Marie qui, sans projet d’enfant donne son Oui pour porter l’Enfant-Dieu. Sa cousine Elisabeth recevra, dans sa vieillesse, cette même joie que toutes deux partageront dans la maison de Zacharie. Celui-ci comme Joseph restent discrets mais agissant dans l’ombre de leurs épouses. Car, comme le souligne le pape François dans cette même encyclique :

« A côté d’elle, dans la Sainte Famille de Nazareth, se détache la figure de saint Joseph. Il a pris soin de Marie et de Jésus ; il les a défendus par son travail et par sa généreuse présence, et il les a libérés de la violence des injustes en les conduisant en Égypte. Dans l’Évangile, il apparaît comme un homme juste, travailleur, fort. Mais de sa figure, émane aussi une grande tendresse, qui n’est pas le propre des faibles, mais le propre de ceux qui sont vraiment forts, attentifs à la réalité pour aimer et pour servir humblement. Voilà pourquoi il a été déclaré protecteur de l’Église universelle. Il peut aussi nous enseigner à protéger, il peut nous motiver à travailler avec générosité et tendresse pour prendre soin de ce monde que Dieu nous a confié. »

L’homme et la femme (Joseph et Marie, Zacharie et Elisabeth) enfin (ré) unis l’un à l’autre, selon le dessein originel de Dieu, réalisent leur véritable mission selon la spécificité propre à chacun de leur commune nature.

Au plan sexuel cela se traduit par une double donation : l’homme donne et confie sa semence à la femme pour qu’en son corps elle l’a féconde. La femme confie le fruit de son sein à l’homme en disant à l’enfant : « Voici ton père ! » Echo merveilleux au « Voici ta Mère » que Jean reçoit au pied de la Croix.

C’est ainsi que, au Noces de Cana, la Vierge Marie, s’adressant aux serviteurs, les prie de « Faire tout ce qu’Il (Jésus) leur dira ». Pour Son Eglise, dont Il est la Tête, Jésus instituera Douze Hommes, les Apôtres. A leur tour, en totale fidélité à leur divin Maître, ils choisiront encore des hommes pour le service de la table, ne pouvant pas abandonner le service de la parole :

« Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables.Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole. » (Act. 6, 2-4)

Les femmes, pour leur part, resteront à leur côté. A l’exemple de Marie : « Il n’ont plus de vin ! », les femmes ont vocation de montrer aux hommes les besoins de l’humanité. Telles est leur apostolat : une donation de la vie.

Avec la Résurrection, la Révélation est close car « Tout est accompli » Avec l’Institution de l’Eglise fondée par la Christ sur les Douze Apôtres, l’Institution est définitivement achevée. Le prêtre agissant « in personna christi » lors de la consécration eucharistique est configuré à Jésus en tant que Fils de Dieu (et non pas fille). Celui-ci, crucifié nu sur la croix, exhibe son sexe masculin qui a circoncis selon la prescription de la loi concernant les enfants males. Jésus est le Juif total qui obéit à la loi. Le baptême, reçu par les hommes comme par les femmes, est venu se substituer à la circoncision mais n’a nullement aboli la différence des sexes.

Au péché originel ayant pour conséquence de corrompre les rapports de l’homme et de la femme, introduisant le mal et la division dans le monde, le Christ vient rétablir l’ordre de la Création : l’union de l’homme et de la femme, image de l’union du Christ pour Son Eglise. Homme et femme dans une égale dignité (baptême) mais dans une complémentarité excluant toute confusion de genre, d’attribut, de fonction etc. Le corps de l’homme et celui de la femme, constitué d’une même chair et animé d’une même âme, n’ont pourtant pas la même forme. Le corps de l’homme est constitué pour donner, le corps de la femme pour recevoir. Les neurosciences révèlent que cette différence de formes sont présentent dans le cerveau qui n’est pas exactement le même s’agissant de celui de l’homme et de la femme (« Homme Femme – Ce que nous disent les neurosciences – La Nature a raison : nos différences sont des richesses » Pr René Ecochard – Artège)

La lutte des sexes qui n’est pas autre chose que la continuation de la lutte des classes marxiste doit cesser. La liberté ne se gagne pas dans la lutte acharnée des uns contre les autres. Elle n’a pas pour but d’obtenir des postes ou des fonctions. La liberté consiste à vivre concrètement ce que chacun : homme ou femme, a reçu et ce qu’il est appelé à vivre par son corps, son âme et son esprit. Le but recherché est la communion des âmes pour forme « une seul chair ».

Contrairement au mensonge du monde : nous naissons homme ou femme. Le sexe, dans lequel nous naissons, n’est pas une construction sociale de laquelle il faudrait « se libérer ». Notre naissance est un don que Dieu nous fait. Dieu sait mieux que nous-mêmes ce dont nous avons besoin. La liberté, qui vient de Dieu, consiste donc à aller jusqu’au bout de notre sexualité afin de rendre grâce dans notre corps de ce don prodigieux de la vie. C’est cette adoration aux pieds de Jésus que Marie-Madeleine accomplira de façon admirable. Sauvé par Jésus, elle se converti et court la première annoncer aux disciples la résurrection de son Bien Aimé. Voilà une belle liturgie propre aux femmes et un beau témoignage de foi.
Cette foi dans le Créateur fait dire à saint Paul :

« Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : Celui qui est juste par la foi, vivra. Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité. En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence. Ces soi-disant sages sont devenus fous ; ils ont échangé la gloire du Dieu impérissable contre des idoles représentant l’être humain périssable ou bien des volatiles, des quadrupèdes et des reptiles. Voilà pourquoi, à cause des convoitises de leurs cœurs, Dieu les a livrés à l’impureté, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont vénéré la création et lui ont rendu un culte plutôt qu’à son Créateur, lui qui est béni éternellement. Amen.
C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes. Chez eux, les femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres ; les hommes font avec les hommes des choses infâmes, et ils reçoivent en retour dans leur propre personne le salaire dû à leur égarement. Et comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une façon de penser dépourvue de jugement. Ils font ce qui est inconvenant ; ils sont remplis de toutes sortes d’injustice, de perversité, de soif de posséder, de méchanceté, ne respirant que jalousie, meurtre, rivalité, ruse, dépravation ; ils sont détracteurs, médisants, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux à faire le mal, révoltés contre leurs parents ; ils sont sans intelligence, sans loyauté, sans affection, sans pitié.
Ils savent bien que, d’après le juste décret de Dieu, ceux qui font de telles choses méritent la mort ; et eux, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. » (Epître aux Romains 1, 17-32)

L’Eglise, soumise au Christ, est infaillible. Sous la conduite de l’Esprit-Saint, elle reste fidèle au Père. Et placé sous la maternelle protection de la Vierge Marie elle est indestructible. Les deux milles ans de son histoire sur la terre atteste que cette soumission est gage de vérité, que sa fidélité est source de fécondité et que dés lors, elle demeure éternelle.

Le discernement est donc plus qu’urgent. Jésus disait déjà à ses disciple :

« Voilà, je vous envoie dans le monde comme des agneaux au milieu des loups ; soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes » (Mat 10,16)

Les hérésies, les erreurs et mêmes les révolutions qui on profondément meurtries l’Eglise n’ont jamais réussies à l’emporter ni à la faire dévier de la route tracée, une bonne foi pour toute par l’Incarnation, la Vie, la Mort et la Résurrection de son Unique Chef : Jésus-Christ Fils de Dieu.

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1 commentaire

  1. « Les femmes, pour leur part, resteront à leur côté. »

    Un petit bémol. Les Saintes Femmes autour de Jésus, centrée autour de Marie, vont devenir le centre de l’éducation religieuse des familles, donnant naissance notamment aux moniales – la « veuve » en araméen est le même mot que celui de moniale. Les veuves (consacrées) vont jouer un rôle tout aussi grand dans la mission apostolique, créant des maisons centrées autour de chaque veuve, permettant rapidement de « faire église » en regroupant les maisons.

    L’explosion de l’Église primitive terrestre, certes soutenue par l’Esprit Saint, doit beaucoup aux petites mains formées par le Christ lui-même (les 72, les 500, les 3000 et les 5000 et évidement toutes les femmes qui vont être accompagnées par le noyau de femmes autour de Marie).

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