L’Union européenne veut lever l’embargo sur les armes imposé à la Chine depuis le massacre de 1989. Des Chinois dénoncent cette volonté :
– Les autorités admettent qu’il manque 5 milliards d’euros pour assurer la sécurité dans les mines. Le ministère de l’Education, reconnaît que son budget est gravement insuffisant. Des centaines de milliers d’enfants sont obligés de quitter l’école devenue trop chère, faute de crédits publics. En République populaire, l’école obligatoire n’est plus qu’un vain slogan. Le pouvoir a mieux à faire avec l’argent public.
– Ceux qui s’accrochent au pouvoir et veulent maintenir la dictature du Parti communiste savent que de nouvelles armes ne serviraient qu’à renforcer leur domination. Pour menacer Taïwan d’abord, une île et un peuple qui connaissent déjà la démocratie et la liberté. Pour entretenir un climat de peur, ensuite, parmi 1,3 milliard de Chinois.
– C’est le même régime qui a fait tirer, il y a bientôt seize ans, sur des étudiants et des citoyens désarmés. C’est le même régime, aussi, qui avait donné l’ordre d’utiliser contre eux des balles prédécoupées (dum-dum), interdites par le droit de la guerre, afin de causer des dommages corporels irréparables.
– L’interdit appliqué à la Chine depuis 1989 n’est ni symbolique, ni dépassé, au contraire de ce qu’on vous dit. Si l’on suit Mme Zhang Qiyue, porte-parole de la diplomatie chinoise, l’embargo est «une relique de la guerre froide», une «discrimination politique» qui ne correspond plus aux bonnes relations entre l’Europe et la Chine. Mme Zhang n’ose pas mentionner la cause réelle de l’embargo : le massacre du peuple chinois sur la place Tiananmen, en juin 1989. Quinze ans se sont écoulés, et le régime n’a pas changé.
– Le PC considère toujours les morts et les disparus de 1989 comme des citoyens méprisables et intouchables. Le pouvoir refuse de voir son crime. Si l’Europe levait l’embargo, elle encouragerait la dictature à trahir la justice, la vérité et la liberté.
– "La levée de l’embargo endommagerait gravement l’image de la France aux yeux des Chinois qui s’interrogent. La France, avide d’argent, est-elle encore la patrie de Hugo, Zola et Camus ? Le profit peut ignorer le crime. Les Chinois, eux, n’oublieront jamais", selon Ding Zilin, chef de file des mères de Tiananmen.
"Amis français, profitez bien de votre liberté d’information et de votre droit à la parole. Dénoncez l’acte condamnable qui se prépare en votre nom." Le Salon beige a entendu l’appel des dissidents chinois.