Mgr Pierre d'Ornellas, Archevêque de Rennes, présidentdu groupe de travail de l'Église catholique sur la bioéthique, déclare dans Ouest-France :
"Les États généraux [de la bioéthique] peuvent être une vraie chance s'ils sont menés de façon loyale, et s'il est dit clairement où en est la science. […] En lisant les rapports parlementaires, on constate que beaucoup ne veulent pas qu'on instrumentalise l'être humain. Ils tirent la sonnette d'alarme à propos de l'eugénisme. Catholiques, en accord avec les données scientifiques, nous disons que l'embryon humain est un être humain. […]
Permettez-moi une évidence grossière : je ne peux pas tuer quelqu'un pour lui prendre son coeur, alors que, si j'avais son coeur pour une transplantation, j'empêcherai un autre de mourir, et ce serait formidable ! Sans respect des critères scientifiques de la mort, il peut y avoir une tentation, en fin de vie, de l'abréger pour pouvoir prélever des organes. Que ce soit au début ou à la fin de la vie, on ne peut jamais instrumentaliser l'être humain.
Benoît XVI souhaite que la France fasse preuve de « sagesse » dans la révision de ses lois de bioéthique. Est-ce le cas ?
Sagesse, oui, par certains côtés, par exemple quand la loi dit très clairement que la recherche sur les embryons est interdite. Mais, les dérogations ne brisent-elles pas cette sagesse ? Il me semble que le rapport Léonetti a de la sagesse en nous engageant dans le respect « absolu » de l'être humain. La France perdrait la sagesse si elle cédait à des sirènes prométhéennes, au militantisme ou à la pure émotivité."
MJ