Anne Ponce dans Pèlerin réagit à l’affaire Sébire :
"A l’annonce de son décès, on avait surtout envie de manifester silence et compassion. Mais on fut pris dans un tourbillon. Il fallait se prononcer ici, maintenant et vite : pour ou contre l’euthanasie, pour ou contre le suicide assisté. Les ministres ont été interpellés, l’opinion publique sondée. Ce cas vient après d’autres tout aussi médiatisés, comme celui de Vincent Humbert. Et, à chaque fois, c’est le même enchaînement : émotion, médiatisation, apostrophes, sommations, culpabilisation. Au bout du compte, cette succession même de cas si particuliers montre les limites d’un débat prisonnier de l’urgence et de l’agitation. De la seule émotion ne peut se déduire une législation.
En la matière, il faut donc réintroduire de la réflexion et de la raison. Il n’est en effet même pas certain que soient ici d’abord en cause des convictions religieuses. Comme l’a souligné Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon : «Les croyants ne prônent pas une autre éthique que l’éthique humaine accessible à tous.» Et dans cette recherche de solutions humaines et raisonnables, on voit bien qu’ouvrir le droit à une personne de donner la mort à une autre au motif de dignité peut très vite devenir extrêmement ambigu. Quant à instaurer un droit à l’assistance au suicide, on en perçoit tout de suite le danger. Comme en témoigne cette affaire, la loi Leonetti, votée en 2005, semble encore peu connue des médecins et des malades eux-mêmes."
Les voleurs de mort de l’ADMD escamotent des faits divers à des fins politiques, tout en ignorant délibérément ce que la médecine peut faire, comme le dénonce le docteur Devalois. Face à ce lobby, il faut faire connaître les soins palliatifs et plaider leur développement, comme le demandent les milliers de médecins qui s’engagent contre l’euthanasie.