Le week-end dernier s'est tenue une convention intitulée « Avons-nous besoin de l’école catholique ? ». Exrait de l'interview dans La Croix du secrétaire général de l'enseignement catholique, Éric de Labarre :
"Du milieu des années 1970 au début des années 1990, la sécularisation a profondément affecté le fonctionnement de nos établissements, qui ont eu tendance à se rapprocher, par un mimétisme délibéré, du modèle public (…)
En 1996, la Lettre aux catholiques de France voulait faire de l’enseignement catholique une école de la proposition de la foi chrétienne. Des pas ont été faits dans cette direction. Mais, pour des raisons historiques, il reste difficile d’aborder les questions religieuses sans être accusés de prosélytisme. Or il ne peut pas y avoir d’évangélisation sans proposition explicite de la foi, dans le respect de la liberté de conscience des enfants et de leurs familles (…)
cette offre éducative, parce que nous sommes une école catholique, est forcément fondée sur le christianisme (…) Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les évêques sont aujourd’hui infiniment plus attentifs à l’école catholique qu’ils ne l’étaient il y a vingt ou trente ans. À l’époque, pour évangéliser, une bonne part de l’épiscopat privilégiait les aumôneries des établissements publics. Or, aujourd’hui, là où elles existent, ces aumôneries ne sont fréquentées que par les enfants de catholiques convaincus (…)
Les évêques savent, désormais, que nos établissements, ouverts à tous, offrent un terrain d’évangélisation bien plus vaste. Il ne s’agit pas de tomber dans la caricature d’une école catholique réservée aux catholiques. Mais d’entendre les attentes d’un certain nombre de parents qui cherchent chez nous des outils qu’ils n’ont pas eux-mêmes pour élever leurs enfants dans la tradition chrétienne. Nos établissements doivent à la fois instruire, éduquer et proposer la foi."
sycomore
En somme, M. de Labarre, à la veille de quitter son poste, avoue que l’école catholique n’est plus “catholique” depuis les années 1970 !
Cela fait donc plus de 40 ans que cela dure. Un seul évêque, Mgr Catenoz à Avignon, a essayé de redresser le courant durant cette période en supportant avec courage tous les affronts possibles de la part de ses collègues. Comment croire que cela va changer ?
Le premier test sera de savoir bientôt si l’Enseignement catholique s’opposera ou non officiellement, comme il se devrait de le faire, à diffuser la théorie du gender dans ses écoles.
Morlez
Elève de l’enseignement catholique tout au long des années 70, je pense aujourd’hui avoir profondément souffert de la négligence à l’égard de la foi et de l’enseignement de l’Eglise – l’époque était à cela.
25 ans plus tard, dans le même type d’écoles, mes enfants ont appris que les croisades avaient été d’infâmes expéditions coloniales.
A Pâques et à Noël, nos églises arborent des calicots sur lesquels on peut lire : “accueillir l’autre”. Est-il possible d’aller plus loin dans le fade?
J’aimerais sentir les évêques plus massivement investis dans l’oeuvre sereine d’affirmer la foi confiante d’où naissent naissent les familles, l’instruction concrète et morales, le respect de son pays et la force des intelligences ouvertes.
J’aimerais que l’enseignement de Jean-Paul II soit plus généralement admis par notre clergé, que celui de Benoit XVI ouvre les coeurs, que la conscience de l’incarnation de Dieu nous offre des homélies profondes et compréhensible.
Les catholiques de France disposent d’un trésor pédagogique : alllons-nous le découvrir et le revendiquer ? Je ne crois pas que l’enseignement catholique en meurt, bien au contraire. Les problèmes de gestion, dans un schéma qui handicap, me semblent avoir pris trop de place depuis 4 décennies.
HS
Sans tomber dans la caricature, le choix d’une école catholique et des efforts financiers qu’il implique peut être légitimement motivé par le souci de ne pas exposer d’emblée ses enfants à une majorité indifférente voire hostile et de leur donner la chance de développer leur foi personnelle dans un climat de joie et de paix en cohérence avec l’éducation reçue dans la famille. A cet égard parler de prosélytisme ne serait-il pas caricatural?
Vovo
L’épiscopat français est bien conscient (mais il a mis du temps) que l’enseignement catholique est le dernier grand chantier de jeunes !!!
Travaillant à la pastorale d’un établissement catholique, je peux vous dire que nous mettons le paquet depuis quelques années pour avoir un message parfaitement lisible et explicite ! la tiédeur, c’est fini depuis longtemps et personne ne s’en plaint !!
C’est ainsi qu’on vivra le message de l’évangile.. Dieu vomit les tièdes !!!
L’idéologie du gender (et non la théorie, puisqu’une théorie a un fondement scientifique, ce que n’a pas le “gender” qui est une idéologie : la dictature commence avec le détournement du sens des mots) n’aura pas sa place chez nous !! chaque directeur a son mot à dire et les profs (qu’on ne peut choisir) devront je l’espère, s’aligner…. mais on ne peut “fliquer” chaque prof pour vérifier ce qu’il dit….
Chez nous personne ne s’est encore plaint des dialogues engagés à propos du “mariage pour tous”… beaucoup d’élèves sont pour, quelques uns changent d’avis après ces discussions !
Ça bouge doucement, mais ça bouge dans l’enseignement catholique !
O N L R !