Au cours de l'audience générale de ce mercredi, le Pape est revenu sur son voyage au Royaume-Uni
"un évènement historique qui a marqué une nouvelle et importante phase dans l'histoire longue et complexe des relations entre ces populations et le Saint-Siège".
A Glasgow, où il a célébré la première messe de son voyage, précisément lors de la fête liturgique de saint Ninian, premier évangélisateur de l'Ecosse, il a rappelé
"l'importance de l'évangélisation de la culture, spécialement à notre époque où un relativisme répandu menace d'obscurcir la vérité immuable de la nature de l'homme".
Benoît XVI a rappelé que lors de sa deuxième journée du voyage, il a rencontré à Londres, le monde de l'éducation catholique à qui
"j'ai rappelé l'importance de la foi dans la formation de citoyens mûrs et responsables. J'ai dit aux nombreux adolescents et jeunes qui m'ont accueilli avec sympathie et enthousiasme, de ne pas poursuivre d'objectifs limités, en se contentant de décisions confortables, mais d'aspirer à quelque chose de plus grand, c'est-à-dire, la recherche du vrai bonheur que l'on trouve seulement en Dieu".
"Lors de ma rencontre suivante avec les responsables des autres religions majoritairement représentées au Royaume-Uni, j'ai rappelé la nécessité d'un dialogue sincère respectant le principe de réciprocité afin qu'il soit totalement fructifère. J'ai souligné, en même temps, la recherche du sacré comme terrain commun à toutes les religions sur lequel nous devons consolider l'amitié, la confiance et la coopération […] la visite fraternelle à l'archevêque de Canterbury a été l'occasion de réitérer notre engagement commun de témoigner du message chrétien qui unit les catholiques aux anglicans. S'en est suivi un des moments les plus significatifs du voyage apostolique: la rencontre au Grand Salon du Parlement britannique où j'ai souligné que la religion ne doit pas être un problème pour les législateurs, mais un facteur qui contribue fondamentalement au cheminement historique et au débat public de la nation, rappelant en particulier l'importance vitale du fondement éthique des décisions dans les différents secteurs de la vie sociale".
"Le point culminant de ma visite au Royaume-Uni a été la béatification du cardinal John Henry Newman, fils illustre de l'Angleterre. Elle a été précédée et préparée par une veillée de prière spéciale la nuit du samedi au Hyde Park de Londres… J'ai voulu proposer à la multitude de fidèles, et spécialement aux jeunes, la figure lumineuse du cardinal Newman, intellectuel et croyant, dont le message spirituel peut se résumer au témoignage que le chemin de la conscience n'est pas un enfermement sur soi-même, mais une ouverture, une conversion et l'obéissance à Celui qui est le chemin, la vérité et la vie".
Benoît XVI a conclu en soulignant que
"ce voyage apostolique m'a consolidé dans une profonde conviction: les anciennes nations d'Europe ont une âme chrétienne qui constituent un tout avec le génie et l'histoire de leurs peuples respectifs, et que l'Eglise ne cesse de travailler pour maintenir continuellement vivante cette tradition spirituelle et culturelle". (source : VIS)
Addendum : Traduction intégrale de l'audience.
trolltetram
J’avoue, je suis un conservateur, et, bien que comprenant la position et les affirmations publiques du saint Père, je ne les approuve pas en mon for intérieur
La déliquescence spirituelle, des catholiques entre autres, participe, à mon avis, de cette affirmation que la “civilisation occidentale et son âme chrétienne” serait la “preuve” de la “vérité du christianisme”.
Je prétends que c’est là un raisonnement inutile: c’est la foi, l’ acceptation de “commandements” d’origine surnaturelle ( divine), et la sensation d’émerveillement, qui fonde la religion chrétienne, pas un quelconque “coup de pub civilisationnel”: c’est, à mon avis, une erreur de l’Eglise, une concession qui ne rapporte, au final, pas grand chose, si ce n’est incertitude et “malpositionnement”.
Cette erreur, les juifs ne la commettent pas, et les zélateurs de Mahomet, hélas pour nous, non plus.
saint Augustin était pourtant lucide, lui qui a dit:
“credo non quod, sed quia absurdum est”
[Comme votre pseudo le suggère, seriez-vous un troll ? Vous critiquez un raisonnement, voire une concesssion, qui n’apparaît pas dans ce post. MJ]
trolltetram
@MJ
non, je ne suis pas un troll ( enfin, j’espère ne pas l’être) ce “surnom” m’ayant été attribué par mon plus jeune fils..
Je vous propose de décomposer:
“Les anciennes nations d’Europe ont une âme chrétienne”
Il me paraît évident que cette affirmation (que je ne conteste pas) a pour effet de rappeler l’osmose qui lie Europe et Chrétienté; mais quelle que soit cette “consubstantialité”, je vous rappelle qu’elle peut être violemment attaquée par des ennemis du christianisme, et qui d’ailleurs ne s’en privent pas; les dernières moutures de ces attaques font appel à ‘limportance de l’Islam dans la civilisation européenne, voire à sa “simultanéité” avec les origines de l’Europe: je n’ai rien inventé.
Cette affirmation, quelle que soit sa véracité actuelle, sera de toutes façon objet de polémique et de violences “politiciennes”.
Je considère donc, que, EN MON FOR INTERIEUR et non publiquement,cette énoncé place l’Eglise sur un plan quasi “séculier”, qui lui a pas mal coûté….
Le Saint Père n’a pas à se réduire à un “haut fonctionnaire européen de Dieu”, mais doit rappeler ( peut-être au fond le fait t’il) le “génie du christianisme”
D’ailleurs, heureusement, nous trouvons plus loin dans le texte:
“[…]de ne pas poursuivre d’objectifs limités, en se contentant de décisions confortables, mais d’aspirer à quelque chose de plus grand, c’est-à-dire, la recherche du vrai bonheur que l’on trouve seulement en Dieu”.
“[…]une conversion et l’obéissance à Celui qui est le chemin, la vérité et la vie”.
je me crois autorisé à reconnaître ce que je pense être une authentique “triade” chrétienne:
-la foi,
-la loi divine et non soit disant “naturelle” ( je crois que c’est sur ce point que nous différons):”l’obéissance à Celui qui est le chemin”,
– l’émerveillement: “vrai bonheur que l’on trouve seulement en Dieu”
Après tout, les chrétiens des premiers siècles étaient loin de pouvoir compter sur une quelconque âme chrétienne nationale: celà ne les a pas empêchés de suivre leur chemin
au plaisir de vous lire
[Justement : entre les chrétiens des premiers siècles et les Etats chrétiens, il y a eu la mission et donc l’incarnation de la foi chrétienne dans l’Histoire. Contrairement aux autres religions que vous citiez, le christianisme est la religion de l’Incarnation et l’on ne peut donc, sans dommage, séparer la nature de la surnature. Le Pape a donc raison de rappeler l’âme des nations chrétiennes, car cela est indissociable. Et de fait, sans âme, notre pays se meurt. La foi n’est pas une virtualité insaisissable, elle s’incarne dans les oeuvres. Pas d’amour sans preuve d’amour, dit-on.
A mon avis, la critique que vous faites, n’a pas lieu d’être, en raison des citations que vous rapportez ensuite. Mais si le Pape rappelle, avec insistance, que la foi doit évangéliser la culture, ce n’est pas une “concession”, mais c’est une conséquence normale. On ne peut pas avoir la foi et ne pas influencer son époque. MJ]
trolltetram
@MJ: pour information..
http://www.bivouac-id.com/2010/09/22/pour-qui-roule-jacques-attali-%c2%ab-lislam-est-une-des-dimensions-de-la-civilisation-europeenne-depuis-lorigine-de-lislam-et-lorigine-de-leurope-%c2%bb/
[Les délires de Jacques Attali -mais il n’est pas le seul- sont bien connus ici. Cela n’en fait pas une preuve.
Sinon, pour proposer des informations, il est préférable d’user du courriel.
MJ]
CV
Ces discours du St Père sont vraiment d’une profondeur extraordinaire. La foi doit être évidemment complétée par une culture chrétienne, et la loi naturelle à laquelle il nous renvoie est le nécessaire complément de la loi divine, afin que l’homme soit “unifié”.
L’église ne cesse de le rappeler, particulièrement JP II dans Foi et Raison, et Veritatis splendor. Le chrétien ne peut faire l’économie d’une vraie formation philosophique, artistique, littéraire, réellement chrétienne, sous peine de faire de l’angélisme, ou de devenir schizophrène.