Lu sur Conflits :
Les six nouveaux membres de ce bloc revêtent une importance économique et géostratégique pour eux-mêmes et le reste du monde. Il est utile de passer en revue les caractéristiques de ces nouveaux arrivants et, par anticipation, des futurs admis.
Les BRICS ont réussi, malgré quelques péripéties, à organiser, les 22 – 24 août, son 15e sommet en Afrique du Sud. C’est l’un des événements majeurs depuis la fin de la 2e guerre mondiale dont nous verrons plus clairement avec le temps les répercussions de longs termes.
Ce sommet a été l’occasion d’un travail intensif entre les membres au plus haut niveau et a fourni la feuille de route menant à une nouvelle étape dans le développement des BRICS notamment en termes de partenariat pour un multilatéralisme inclusif, une croissance mutuellement accélérée et le développement durable, tout en favorisant un environnement de paix et de développement ainsi que le développement institutionnel des BRICS (Cf. la Déclaration de Johannesbourg II).
Les membres des BRICS se sont mis d’accord pour accueillir dans le groupe l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Éthiopie, l’Égypte, l’Argentine et les Émirats arabes unis. De plus, la porte reste grande ouverte : des dizaines de pays supplémentaires pourraient rejoindre le bloc plus tard. Cet élargissement constitue un grand pas en avant dans le développement des BRICS mais aussi dans la transformation du monde.
Il est important de constater quantitativement que les BRICS pèsent maintenant plus lourds dans le monde : 29% du PIB, 46% de la population, 43% de la production pétrolière et 25% de l’export des produits. Il est encore plus crucial de voir les raisons sous-jacentes pour lesquelles les nouveaux membres ont été choisis. Cette analyse nous aidera à sentir les grandes ruptures à venir.
Regardons la carte du monde ci-jointe pour saisir la signification profondes des choix. Elle nous montre de façon saisissante la nouvelle situation du monde. Les membres BRICS actuels sont en rouge, les six nouveaux en gris et les candidats en orange.
L’importance des six nouveaux membres
L’entrée de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Iran va amener à 43% la part des BRICS dans la production pétrolière mondiale. Résumer cette expansion en « BRICS + OPEC » est à peine une exagération. Cela va renforcer considérablement l’influence de ce bloc. C’est un euphémisme de dire qu’ils auront plus de voix au chapitre, ils vont en réalité déterminer les orientations de ce marché.
Il est prévisible également que les achats du pétrole peuvent s’exécuter dans une plus large mesure en devises nationales entre les membres des BRICS et sans être obligés de passer par les US dollars. Ainsi tout le système financier américain sera touché à la base via l’affaiblissement des pétrodollars.
L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes Unis sont des centres financierspuissants et des hubs commerciaux au carrefour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe.
Avec la présence des BRICS dans le Golfe Persique et sur les deux rives du détroit de Hormuz, le passage y sera nettement plus sécurisé.
L’Egypte réduirait considérablement les inquiétudes liées à la sécurité du Canal de Suez, l’un des cauchemar des managers de supply chain dans le monde.
L’arrivée de l’Iran ajoute aussi une pièce déterminante pour former, avec, la Chine, la Russie et, un peu plus tard, les pays de l’Asie centrale dont certainssont déjà candidats, un ensemble stratégique dans le Heartland défini dans la théorie de Halford Mackinder et longuement examiné par Zbigniew Brzezinski dans son fameux ouvrage « Le Grand Echiquier ».
La surveillance et les capacités d’intervention dans le Golfe d’Aden seront largement renforcées avec l’Ethiopie dont la capitale Addis-Abeba est depuis 2002 le siège de l’Union africaine, l’un des centres d’influence de la nouvelle Afrique. Sa proximité avec Djibouti et d’autres pays de la région est aussi un élément constitutif pour l’équilibre dans la corne d’Afrique de l’Est.
En tant que producteur majeur de l’lithium, l’Argentine a entre ses mains une carte majeure pour le développement de l’énergie verte dans le monde sans parler de ses atouts dans l’agriculture. Main dans la main avec le Brésil, cela fera tache tuile en Amérique du Sud.
Nous n’avons pas vu de pays asiatique dans la liste cette fois-ci, sauf l’Iran. Compte tenu que la Chine et l’Inde sont déjà membres clés, l’Asie peut attendre la prochaine fournée.
Sous réserve que l’Indonésie rejoigne les BRICS, elle renforcera encore l’importance des BRICS en Asie, notamment en sécurisant davantage le passage de Malacca. Les richesses sous ses sols vaudraient son pesant d’or.
La présence du Vietnam apaiserait les tensions dans la Mer de Chine Méridionale et encouragerait la conclusion et la signature du « Code de conduite » dans cette mer qui voit passer la moitié des flux commerciaux mondiaux.
En guise de conclusion
Les avantages que les BRICS peuvent obtenir grâce à l’expansion sont multiples : il donnera plus d’accès aux ressources naturelles (pétrole, gaz, minéraux…), aux marchés, aux investissements. Le supply chain mondial serait également plus sécurisé. Les BRICS auraient plus d’influence dans la gestion des affaires du monde, en ayant plus de voix au chapitre et plus d’atouts sur la table de négociation. Va bientôt naître un système financier plus équilibré et prenant plus soins des pays dans le besoin. En un mot, avec les six nouveaux membres, les BRICS ont plus d’atouts pour progresser vers son objectif de construire un monde multipolaire et plus juste.
Les BRICS gagnent de plus en plus en influence. Désormais, le G20 et les sessions importantes de l’ONU verront des réunions de préparation des BRICS en termes de pré-alignement interne entre les membres.
En même temps, le défi est de taille. L’intégration de cette ampleur n’est pas une simple opération d’addition arithmétique. Il faut s’attendre à des réactions chemiques complexes et, voire, parfois violentes. 1+1 pourrait donner plus, il pourrait donner moins également si c’est mal géré.
Les BRICS propose de faire évoluer le monde vers plus de justice et plus d’équilibre entre les pays et les peuples. Pendant qu’ils regroupent les synergies de ses membres en vue de son agenda, les coopérations avec d’autres pays restent indispensables. Nous vivons sur la même planète, notre destin est lié. Johannesburg sépare et relie deux époques : un monde unipolaire va passer le témoin à celui multipolaire. Mais il ne cherche pas à séparer le monde en deux camps. Des confrontations inévitables sortiraient un mouvement vers une plus grande convergence, qui consoliderait les progrès de chaque étape de l’histoire humaine y compris celle qui a commencé en 1945.
Thibaud
Les BRICS sont la plus grande blague de l’histoire. BRIC était déjà une vaste blague mais l’idée de rajouter l’Afrique du Sud, pays en déliquescence totale et au bord de la guerre raciale génocidaire est à mourir de rire.
Le Brésil, dirigé par le communiste Lula à la suite d’un coup d’état est à peine moins pire que l’Afrique du Sud.
La Chine ne fait plus d’enfants et va entrer en récession.
La Russie hérétique s’est lancée dans une guerre inutile qui va exterminer ce qui reste de sa jeunesse pour assouvir son rêve démentiel de Troisième Rome.
L’Inde est de loin le moins pire des BRICS, c’est dire le niveau désastreux.
Le Brésil, dirigé par
LEMOINEBOURRU
Votre commentaire reste en suspens mais je souscris à peu près à tout ce que vous avez commencé à écrire…
J’ajoute que cet article est bourré de fautes et semble la traduction automatique d’un mauvais article en anglais.
Thibaud
Merci. Mon commentaire était complet, je ne me suis pas relu et le dernier segment de phrase devrait être supprimé.
zongadar
Dois-je en conclure que vous préférez le monde unipolaire avec son élite (avec un adjectif au choix) et ses “smarts cities” ?
Thibaud
Non. Dire « je n’aime pas Staline » ou encore « je ne pense pas que le Cambodge soit une superpuissance » ne veut pas dire « j’adore Hitler ».
zongadar
Merci pour cette précision. Les Brics font écho au discours de Trump à l’assemblée générale de l’onu en septembre 2019 ce qui apporte une certaine espérance à pas mal de peuples…et qui correspond aussi au concept chrétien de respect des peuples et des talents qu’ils ont reçus. Alors oui, il y a un sacré mélange de ‘charismes’, c’est aussi cela la pâte humaine.
Thibaud
Les BRICS demeurent une vaste blague dont on nous rabat les oreilles en vain. Ils sont une miette par rapport à la puissance impériale et en proie à des crises effroyables.
Marcos
Il n’y a ni à se désoler ni à se réjouir mais à constater. Si les yankees n’avaient pas saboté le rapprochement européen de Lisbonne à Vladivostok, Poutine n’aurait pas franchi le Rubicon qui le séparait des pays ex-émergents. Pleurer, gémir, ergoter est également lâche. La galère BRICS semble voguer vers une bonne espérance. Lavrov, face au Cap du même nom, en semblait soulagé. Prions pour que la première Rome se montre enfin digne de sa mission divine.
CesarevitchAlexei
Thibault vous habitez sur la lune ?
Thibaud
Je ne comprends pas votre commentaire.
La Chine communiste n’est pas au bord de la récession et de l’hiver démographique après avoir enfermé sa population pendant 3 ans ?
Le Brésil n’est pas dirigé par le communiste usurpateur Lula ?
L’Afrique du Sud n’est pas au bord de la guerre raciale ?
La Russie hérétique n’est pas incapable de prendre Kherzon grâce aux milliards versés par l’Empire américain ?
Et tous ces pays sauf la Russie ne sont pas plus pauvres que la moyenne mondiale en PIB par habitant et ne représentent pas une miette par rapport à la puissance de l’Empire américain ?
Horace
Les BRICS, une autre manière d’impérialisme pour appauvrir les gens par la corruption généralisée et partagée. Bonne chance à cette farce, dont les dirigeants passeront de coups d’état en coups d’états, organisés par des colonels ou des généraux fantoches. Il se passe beaucoup de chose en 50 ans.
philippe paternot
la dédollarisation de l’économie mondiale … les usa ne pourront plus utiliser la planche à billet comme ils l’ont fait depuis des décénies
Marcos
J’ai tenu un stand au premier salon de l’agroalimentaire à Pékin en 1985. Alain Peyrefitte avait déjà écrit son bouquin : “quand la Chine s’éveillera”. J’avoue à l’époque avoir eu du mal à imaginer l’éveil de ce grand pays. Et puis ma fille y a travaillé en 2010 et m’a expliqué. J’ai connu l’Iran du shah, l’Indonésie de Soekarno, etc… Un ferrailleur indien a mis la main sur une grande partie de l’industrie sidérurgique mondiale. Les Iraniens que je considérais comme des arriérés indécrottables fabriquent aujourd’hui des drones militaires performants. Les pays du “tiers monde”, “en voie de développement”, “sous développés”, “émergents”, …, participants de la conférence de Bandoeng dans les années cinquante, ne font plus rire personne de sensé. Ils s’organisent de façon intelligente. Les atlantistes que nous sommes encore ne sont pas obligés de sauter comme des cabris. Mais un peu d’information et de réflexion ne peuvent pas faire de mal.