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Pays : Etats-Unis

Les candidats à l’investiture républicaine aux Etats-Unis : qui pour affronter Obama ?

Les derniers évènements outre-Atlantique nous imposent de mettre à jour le tableau publié en mai dernier.

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Le problème des Républicains, c'est que celui qui fait la course largement en tête, Mitt Romney, ne paraît pas très fiable aux conservateurs : il s'est fait élire dans le Massassuchetts en se disant notamment pro-choice, même s'il dit avoir changé. Mitt Romney est d'ailleurs le fils d'un ancien gouverneur du Michigan (George W. Romney) qui était un des principaux opposants à la droitisation du parti Républicain dans les années 60. De plus, il mène actuellement dans des sondages face à Barack Obama, mais c'est assez fragile : il y a suffisamment de points d'accroches (dont le mormonisme) pour que les démocrates et les medias le fassent passer subliminalement pour "un peu bizarre", et "pas comme nous" aux yeux de beaucoup d'Américains.

La question, c'est donc "quelle alternative de droite a Romney ?" Sur le papier, cela pouvait être Pawlenty, mais celui-ci n'a pas décollé et il vient d'abandonner. Par défaut, c'est Michelle Bachmann qui a percé, comme on en a eu confirmation samedi dans l'Iowa (elle a eu deux fois plus de supporters que Pawlenty, qui avait pourtant consacré un million de dollars à l'évènement). Le problème, c'est que ni Bachmann, ni Cain, ni Santorum ne sont de vraies alternatives à Romney d'abord, et à Obama ensuite. Aucun n'a, par exemple, été gouverneur, ce qui est presque un passage obligé pour être président (Bush jr, Clinton, Reagan, Carter l'ont été – et Bush Sr, Nixon, Johnson avaient été vice-présidents). Ils souffrent donc d'un manque de crédibilité.

D'où un gros appel d'air pour Rick Perry. Parmi ses points positifs, il est très à droite sur presque tous les sujets (on dit que s'il était désigné candidat républicain, ce serait le plus conservateur depuis Reagan, voire avant). Et son bilan économique au Texas est excellent, notamment pour créer un climat favorable à l'emploi, préoccupation n°1 des Américains. Toutefois, le personnage a quelques défauts, qui pourraient le faire échouer face à Obama :

  • Sa grande marque doctrinale, c'est le droit des Etats vs le gouvernement fédéral. En soi, c'est conforme au principe de subsidiarité, mais parfois cela peut le mettre en porte-à-faux avec les conservateurs chrétiens sur l'avortement ou le mariage (mais il y fait maintenant plus attention). En revanche, il est allé parfois un peu loin dans le nationalisme texan pour un candidat fédéral (une déclaration à moitié sérieuse sur une éventuelle sécession du Texas reviendra hanter sa campagne).
  • Il arrive assez tard dans la course – cela va forcément se voir, et il fera des erreurs. Peut-être découvrira-t-on des choses gênantes dans son passé ou sa vie privée. 
  • Pour les Américains qui ne sont pas du Sud, il y aura quand même un problème difficilement quantifiable: quand on ferme les yeux et qu'on l'écoute, on a l'impression d'entendre Bush jr (alors que c'est au Texas un adversaire de la famille Bush), dont la cote n'est pas complètement remontée. Pour les Américains urbains non-Texans, il dégage un air d'anti-intellectualisme/populisme similaire à celui qui émanait de Bush, et cela peut lui coûter des voix.

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4 commentaires

  1. Je comprends parfaitement la position du Salon Beige vis à vis du libertarianisme. Cependant, je pense que ce courant mérite une analyse plus poussée et moins caricaturale que “isolationniste” (Le figaro) ou “Libertaire”(l’Express).
    D’une part, Ron Paul est médecin Gynecologue et il se déclare pro vie, et pense que la vie commence dès la conception. Sur ce point il est clair, net et précis.
    Sur le mariage homosexuel, sa position et plus ambigue. Il dit tout simplement que l’Etat fédéral n’a pas à légiférer sur ce point et que seuls les Etats ont le droit (ou non) de légiferer sur cette question.
    Comme sur l’avortement, le Docteur Paul se déclare individuellement opposé au mariage homosexuel. Mais il faut bien comprendre sa position qui est tout à fait compréhensible: il a horreur de l’Establishment et pense que ce n’est pas à l’Etat central de décider de ces questions. En outre, sur le mariage homosexuel, il propose même que le mariage ne soit pas célébré civilement, et que seules les Eglises se chargent de cela, un peu comme dans l’ancien régime en France. Donc je ne vois pas où est le problème.
    Du point de vue de l’ecole, il est parfaitement en phase avec le Salon Beige, c’est à dire totale liberté d’education, voire suppression de l’education nationale.
    Enfin sur le plan de la lutte contre la drogue, son programme mérite également une analyse moins tranchée.
    Ron Paul dit que la guerre contre la drogue au sud des USA et au Mexique est totalement inefficace (Ce qui est vrai). En outre, cette guerre coute enormement à l’etat fédéral, donc au contribuable. En outre, une guerre contre la drogue demande une organisation conséquente, donc plus de bureaucratie et donc de corruption.
    Ron Paul déclare que ce n’est pas du ressort de Washington de lutter contre la drogue. Il s’en remet encore une fois aux Eglises, aux associations et à la famille pour lutter contre ce fléau.
    Comme pour l’avortement et le mariage homosexuel, Ron Paul est individuellement opposé aux drogues. Mais il refuse que le gouvernement fédéral impose une quelconque politique dans ce domaine!
    Bref, le libertarianisme est un courant economique et politique très peu connu et compris en France. Notre pays est depuis bien longtemps touché par la social démocratie et l’interventionnisme à outrance de l’etat. C’est pourquoi le programme du Docteur Paul est à des années lumières de ce que l’on a en France.
    Enfin, je ne vois aucune contradiction en étant catholique fervent et libertarien convaincu. Un régime qui se base sur la liberté et la résponsabilité est en parfaite cohérence avec la religion catholique.

  2. Ce serai amusant de placer un tel diagramme sur nos politiciens : on les verrait tous à gauche du diagramme, se répartissant seulement le long de la hauteur gauche selon leur « sensibilité ».
    Cela en dirait plus long que n’importe quel argument : on a un tout très homogène… mais seulement « républicain ».
    Bonne fête quand même aux Français qui ne désespèrent pas !

  3. @ Rom Dyli :
    La position libertarienne est certainement intéressante (et les travaux de Cato, par ex, très utile sur de nombreux débats), mais vous édulcorez les opinions de Ron Paul sur des points “qui fâchent”. Il est par exemple non seulement pour le respect des prérogatives des Etats en matière de mariage, mais plaide pour la “privatisation” complète de ce dernier.

  4. je suis surpris de ne pas voir dans votre tableau Sarah Palin
    elle a été gouverneur de l’Alaska, certes un petit Etat, mais un Etat quand même.
    Et depuis sa démission, elle râtisse le terrain
    [Sarah Palin n’est pas (encore) officiellement candidate. MJ]

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