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Pays : Etats-Unis

La chute de l’idéologie woke

La chute de l’idéologie woke

D’Anne de Guigné dans Le Figaro :

Larry Fink, le patron de BlackRock, héraut du capitalisme moral, a surpris son monde lors du festival des idées d’Aspen, il y a une semaine, en déclarant qu’il ne parlerait désormais plus d’ESG (soit de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) car ces initiales – qui ont colonisé les rapports annuels de toutes les grandes entreprises ces dernières années en grande partie sous son influence – avaient été « militarisées »par l’extrême gauche comme l’extrême droite.

L’annonce est tout à fait intéressée. Depuis un an, le gestionnaire d’actifs le plus important du monde, avec 10 000 milliards de dollars sous gestion, essuie des tirs de tous côtés. Trop vert pour des États conservateurs comme la Lousiane ou la Floride, trop timoré, ou, pire, jouant double jeu, pour les démocrates progressistes, BlackRock ne cesse d’être pris à partie. Des critiques qui se sont parfois traduites par des retraits de fonds.

Avant ces revers, Larry Fink avait pris avec bonheur la tête de la vague de moralisation du capitalisme, en écrivant en 2018, dans sa lettre annuelle, transmise à tous les patrons de ses participations, que « sans un souci de recherche de sens, aucune entreprise, qu’elle soit publique ou privée, ne peut atteindre l’intégralité de son potentiel ». En invitant, sans doute de très bonne foi, les entreprises à se saisir de sujets politiques, le financier ouvrait la boîte de Pandore de la division.

Il réalise cinq ans plus tard l’ampleur des dégâts, alors que les militants de tous côtés scrutent désormais avec fièvre la moindre prise de parole des chefs d’entreprise pour appeler au boycott au premier « dérapage ». […]

Le marché reprenant ses droits, après ces années d’abolissement de la frontière entre marketing et militantisme, le patronat tente désormais, avec peine, de calmer le jeu. […] Compte tenu du poids de BlackRock, la volonté de retour à l’équilibre de Larry Fink devrait porter des fruits dans les prochaines années. Reste à espérer que les entreprises françaises qui regardaient jusqu’ici avec un mélange de crainte et de fascination les prises de position américaines ne se décident pas à se convertir au mouvement, pile au moment où les Anglo-Saxons en comprennent enfin les dangers.

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