Dans Théorie de Jésus, Michel Onfray entreprend de réfuter l’existence historique de Jésus, alors qu’il y a plus de preuve de l’existence du Christ que de celles de Platon, Socrate ou Jules César. Dans Patience dans les ruines, il livre un éloge profond du monastère de Lagrasse, de la messe traditionnelle, du sacré. Dans Le Figaro, Eugénie Bastié souligne ce paradoxe et écrit :
[…] Les catholiques qui le prennent pour un ennemi n’ont rien compris. Il a plus lu la patristique que la plupart de nos évêques. Il est un adversaire qui, par ses doutes, ses piques, son esprit critique acéré, réveille les chrétiens de leur « cela va de soi » conformiste, de leurs agenouillements mécaniques. Il faut toujours, quand on est catholique, préférer Jean Barois, le héros athée et libre penseur de Roger Martin du Gard, à l’abbé de Cénabre qui fait semblant de croire, héros de Bernanos dans L’Imposture. « La question de la grâce… la seule qui soit pour moi », écrit Onfray dans Patience dans les ruines, ajoutant encore dans les dernières pages… « la véritable question est celle de la grâce ». Sont-ce là les mots d’un ennemi ?
« Quaerens me, sedisti lassus » : « Parti à ma recherche, tu t’es assis fatigué. » Simone Weil tenait ce vers du Dies iræ, la prière des morts, comme l’un des plus beaux jamais écrits. Elle trouvait magnifique de songer que ce n’est pasl’homme qui cherche Dieu, mais Dieu qui cherche l’homme, jusqu’à s’en fatiguer. Et quand on lit bien Michel Onfray, on se dit qu’il a semé ces pages comme un Petit Poucet, pour que Dieu le retrouve.
Jeanne
Magnifique et tellement juste.
Riaumont
Sans oublier le lien du Figaro : https://youtu.be/Ef9SYNRywEE
avec l’entretien de Michel Onfray et du P. Michel de Lagrasse, effectivement fort intéressant.
Bernard Mitjavile
Il a peut-être beaucoup lu mais cela ne suffit pas. La très grande majorité des historiens en France comme ailleurs pense que nier l’existence historique de Jésus est une ânerie. Maintenant, il y a des catholiques qui pensent peut-être que c’est un signe d’intelligence.
Garde67
Laissons Michel Onfray poursuivre sa quête spirituelle. Peut-être découvrira-t-il un jour Jésus ? C’est tout le bien que je lui souhaite.
Le danger pour la foi catholique ne vient de ceux qui, pour l’heure, doutent, hésitent et s’interrogent. Il vient des tièdes et des médiocres qui sont parmi nous. Ils sont prêts à toutes les compromissions ou, pour le moins, au relativisme. Il est plus facile d’identifier les ennemis de l’extérieur que de débusquer les “faux” frères de l’intérieur. Au cours de son procès, Jésus le laisse entendre à Pilate par ces mots : “Celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.”
René Clémenti
Pour les catholiques Michel Onfray n’est ni un ennemi ni un allié (en tout cas pas encore…), pour la simple raison qu’il est plein de contradictions (comme nous tous).
Il déplore la fin de la civilisation chrétienne (allié?), mais “en même temps” il y participe par ses railleries (adversaire?).
C’est un anti-libéral opposé, donc, à la marchandisation du corps (allié?) mais “en même temps” c’est un partisan de l’avortement (adversaire?)…
Lisez La Nef des fous I, II, III (IV à paraître en mars prochain), vous y reconnaîtrez la Chronique des cinglés du Salon Beige !
Et reconnaissons que dans son athéisme forcené il raille aussi bien Jésus que Mahomet (j’ai déjà donné les références de quelques exemples dans un autre post du SB consacré à cet auteur), ce que beaucoup d’autres railleurs n’osent pas faire.
Collapsus
En matière de contradictions, la plus belle est celle-ci : il pare la sainte messe traditionnelle de toutes les vertus de transcendance et de sacré mais reniant l’existence de Jésus, il nie de facto la Cène et la Passion qui en sont les fondements.
De même, comment arriver à louer les bons fruits de la chrétienté s’il nie l’existence de NSJC à qui nous devons le nouveau Testament et qui est le fondateur de l’Eglise ? À qui donc devons-nous l’Évangile ?
D’autre part, on ne peut mettre dans le même pot sa négation d’une croyance, l’islam, et celle de l’existence du fondateur d’une religion, le christianisme.
Meltoisan
Non, ce n’est pas la peine d’indiquer à Michel Onfray qu’il y a des preuves de l’existence de Jésus en tant que personnage ayant existé, ce serait donner des truffes à qui vous savez.
Mais surtout, ce serait perdre son temps et il y a mieux à faire. Ce Monsieur Onfray a tellement écrit que sa production logorrhéique permet de dire, de comprendre, d’interpréter … presque tout et son contraire.
Il vaut mieux s’intéresser à Alain Aspect, prix Nobel français de physique, et à l’objet de ses recherches dont le résultat est si mystérieux … mais bien réel, lu !
Saucet
C’est un âne! Un âne auquel Eugénie donne de l’avoine ! Si Jésus n’avait pas existé, ça voudrait dire que les juifs sont tellement bêtes qu’ils auraient en haine inextinguible un FANTÔME ! Ça s’rait pas un p’tit peu antisemite ça, Onffray ?
philippe paternot
ah bon, vous sous y connaissez surement en aneries pour écrire cela
cadoudal
comment un nietzschéen, un admirateur du “philosophe” de la “mort de Dieu” pourrait-il être un guide pour les disciples de la vraie foi ?
christianlair
Il m’a été donné de dîner chez une amie qui avait invité ce monsieur . Je peux assurer qu’il y a pire que lui en matière de religion catholique , c’est un certain François …qui est tranquillement en train de détruire notre religion…….
fghongrois
Michel Onfray m’a fait l’honneur et le bonheur de me dédicacer “La stricte observance”, fruit de son très court séjour à l’abbaye de la Trappe en 2018 : “Pour Frédéric, cet éloge du sacré qui conduit à l’éternité”. A méditer…
Michel
Michel Onfray est peut-être un bon philosophe, mais sûrement un piètre historien : par exemple, il soutient que De Gaulle n’a jamais déclaré en public : “Vive l’Algérie française !”
… Il oublie seulement le discours à Mostaganem du 6 juin 1958 (la vidéo est sur YouTube)…
Garde67
Sur le cas “Michel Onfray”, je recommande la prudence.
Sa thèse mythologique sur Jésus est battue en brèche par des historiens sérieux qui ont fait un travail d’historiens : Jean-Marie Salamito et Jean-Christian Petifils en particulier. La réalité historique de l’existence de l’homme Jésus a été attestée par de nombreuses sources, historiques et archéologiques. Des historiens et philosophes de l’antiquité chrétienne, païens, romains ou chrétiens, ont attesté de la réalité de Jésus de Nazareth. Michel Onfray n’a pas pris la peine de consulter ces sources. Son manque de rigueur pose un problème sur la sincérité de sa démarche et donc sur l’objectif poursuivi.
Le catholique que je suis, ne prends pas pour argent comptant tous les propos du”philosophe” médiatique.
Le résumé du livre paru en 2014 : ” La contre-histoire de Michel Onfray”, de Jonathan Sturel dit ceci :
“Depuis plusieurs années, Michel Onfray s’offre tous les plateaux télé, la radio et la presse pour dire qu’il est un contestataire et un rebelle. Les médias lui offrent des colonnes et des boulevards et il est régulièrement sollicité pour livrer son avis sur les gens, le monde, la politique, les faits de société. Il réalise l’acrobatie étonnante d’être un incontournable du système médiatique et commercial tout en prétendant combattre ce système. Ce livre a pour objet de disséquer, d’analyser et de démontrer le mythe Onfray,…”
Les catholiques ont-ils nécessairement besoin de Michel Onfray pour asseoir leurs convictions, se faire une idée du monde, combattre les impostures et lutter contre le mensonge ? Jésus est le Chemin, La Vérité et La Vie.
Ydelo
Le titre est un brin racoleur et à côté de la plaque. Y a-t-il beaucoup de catholiques qui ont dit que Michel Onfray serait un ennemi ?
Pour l’instant, celui qui n’a rien compris, c’est M. Onfray. Il se pose des questions sur la religion et c’est tout à son honneur, mais il est à côté de la plaque concernant le personnage du Christ (et donc sa réalité historique).