Mgr Sebastian Francis Shaw, archevêque de Lahore, le plus grand diocèse du Pakistan (450 000 fidèles catholiques) déclare à l’AED :
"[…] Le Pakistan est un pays majoritairement islamique, sa population est d’environ 190 millions de personnes et les chrétiens ne représentent que 2 % de cette population. Nous sommes une très petite minorité, mais en même temps, nous sommes une Église très vivante. La plupart des chrétiens sont très pauvres, mais nous sommes très riches dans la foi. Ils s’intéressent particulièrement à la Parole de Dieu, et il y a des laïcs engagés dans la catéchèse qui aident les jeunes et les couples à vivre la foi avec enthousiasme. Par exemple, cette année de la Miséricorde a été très spéciale. Les Chrétiens du Pakistan sont les champions de la miséricorde. Je me souviens qu’un jour, après la célébration de l’Eucharistie, un couple s’est approché de moi pour que je leur donne la bénédiction. Les époux m’ont dit que mon homélie sur la miséricorde et le pardon les avait beaucoup aidés, qu’ils avaient perdu un fils dans l’attentat du parc Gulsan Iqbal le dimanche de Pâque, et qu’ils pardonnaient au terroriste qui s’était fait exploser dans cet attentat suicide.
Comment jugez-vous cette année 2016 qui s’achève ?
Nous avons passé des moments très difficiles, comme lors de l’attaque terroriste de Gulsan Iqbal, mais les gens récupèrent. L’Année de la Miséricorde a été une grande bénédiction pour toute l’Église et surtout pour l’Église du Pakistan. Nous avons organisé plusieurs réunions de dialogue entre les religions. Nous remercions le Pape pour cette Année de la Miséricorde, pour les prières et le soutien de tant de personnes qui nous ont rappelé qu’au Pakistan, nous ne sommes pas seuls.
Comment sont les relations avec les autres groupes confessionnels ?
C’est le moment de promouvoir plus de dialogue entre les religions, en particulier avec l’Islam qui se développe beaucoup, y compris en Europe. Je suis très fier des bonnes relations avec les représentants des autres religions. Nous avons célébré ensemble des fêtes, ils ont célébré Noël avec nous et nous avons également célébré la fin du Ramadan. Mais pour qu’il y ait un vrai dialogue, il est important que nos jeunes connaissent bien la Parole de Dieu. L’unité entre les chrétiens est également importante. Il est important d’enseigner la Bible aux jeunes, non pour qu’ils la connaissent par cœur, mais pour qu’ils la mettent en pratique avec l’amour du prochain. […]"