L’Inde, devenue le pays le plus peuplé de la planète, se place au cinquième rang des puissances économiques mondiales. Son décollage économique est considérable : entre 1991 et 2023, son PIB a été multiplié par près de 14. De nombreuses multinationales investissent dans le pays. Troisième plus grand écosystème de start-up au monde, l’Inde se positionne en tête de liste pour attirer les investissements étrangers. Mohit Anand a été interrogé dans la revue Conflits. Extrait :
Jusqu’en 1990, l’économie indienne fut portée par une politique fermée et socialiste, dont la croissance du PIB était restée inférieure à 4% par an. Par la suite, la croissance du pays s’est stabilisée autour des 6% à 7%, faisant de l’Inde l’une des économies émergentes les plus rapides au monde. Quels ont été les principaux moteurs de la croissance économique indienne ?
Au lendemain de l’indépendance, sous l’égide de Nehru puis de sa fille Indira Gandhi, l’économie indienne était largement isolée du monde extérieur, avec beaucoup de protectionnisme, non seulement pour les entreprises étrangères, mais aussi pour les entreprises nationales et privées.
Le point de bascule a eu lieu en 1991, lors de « la crise de la balance des paiements ». Cette dernière a conduit le ministre des finances de l’époque, le Dr Manmohan Singh (qui est devenu Premier ministre de l’Inde de 2004 à 2014), à prendre une série de réformes économiques connues sous le nom de « Manmohanomics ». Elle s’est concentrée sur trois leviers clés, les « LPM ». La « libéralisation » : le recours aux forces du marché et à la concurrence comme principal moyen d’accroître l’efficacité. Cela s’est fait en réduisant le contrôle de l’État sur l’activité économique et en réduisant les restrictions telles que les droits de douane ou la déréglementation des marchés. Deuxièmement, la « privatisation » : importance du secteur privé en tant que moteur principal de la croissance, désinvestissement des entreprises publiques et réduction du monopole du gouvernement dans plusieurs secteurs. Et troisièmement, la « mondialisation » : ouverture de l’économie au commerce international, aux investissements étrangers et à la technologie, et connexion aux marchés financiers mondiaux.
Le gouvernement a entrepris des réformes fiscales, monétaires et industrielles afin de stimuler davantage la compétitivité de l’industrie nationale. L’emploi et la productivité s’en trouvent améliorés. Par exemple, les réformes du commerce et du taux de change se sont concentrées sur la réduction des droits de douane, la moyenne pondérée des droits d’importation étant passée de plus de 80 % en 1991 à environ 18 % en 2021. Les réformes ont également encouragé la participation nationale et privée à l’économie, en mettant l’accent sur le développement d’infrastructures telles que l’électricité, les routes, les télécommunications, les ports de navigation, les aéroports, etc. Tous ces facteurs ont augmenté le commerce et les investissements étrangers, favorisé l’entrée de nouveaux acteurs qui ont renforcé la concurrence, l’efficacité et la productivité dans plusieurs secteurs et contribué à augmenter l’emploi, les revenus et les dépenses.
Depuis la fin du siècle dernier, les réformes économiques engagées ont permis à l’Inde de s’inscrire dans la mondialisation et d’échapper au sous-développement. Quels sont les grands secteurs économiques dans lesquels l’Inde s’est spécialisée ?
Manmohan Singh est souvent considéré comme le père des réformes économiques de l’Inde qui ont débuté en 1991. Quelle que soit la formation politique au pouvoir, qu’il s’agisse du Congrès ou de l’actuel parti au pouvoir, le BJP, une chose est restée inchangée : le consensus sur la poursuite de la libéralisation de l’économie et la déréglementation des secteurs en vue d’une compétitivité et d’une productivité accrues. Depuis 2014, le gouvernement actuel du Premier ministre Modi a poursuivi le processus de réformes économiques radicales. L’abrogation de 1 400 lois archaïques et de 39 000 obligations au cours des neuf dernières années en est un bon exemple. Les investissements dans les infrastructures, l’énergie et le secteur logistique ont été massivement encouragés. […]
Bernard Mitjavile
Effectivement, réduction des prélèvements publics, construction de bonnes infrastructures, la recette est simple mais trop compliquée pour nos dirigeants qui préfèrent avoir les plus hauts taux de prélèvements au monde et négliger le nucléaire et autres atouts de la France
Gaudete
Il ne faut pas oublier que ce pays même s’il granit est traversé par les persécutions contre les chrétiens mais qui s’en soucie pas notre petit père du peuple.
philippe paternot
mais eux ne nomment pas une américaine à la direction de la concurrence!