L'Union des Familles en Europe réagit au discours de politique familiale de Nicolas Sarkozy :
"La France, modèle envié en Europe ? Oui, après la guerre, la France avait la politique familiale était la plus généreuse d'Europe. C'est fini : aujourd'hui, la France n'occupe plus que la 8ième place en Europe avec 2,6 % de son produit intérieur brut consacré aux dépenses sociales en faveur des familles. Les pays les plus actifs sont le Danemark avec 3,88 %; Le Luxembourg avec 3,7 %; l’Allemagne 3,29 %; la Suède 3,14 %; la Finlande 3,1 %; l'Islande 3,02 et la Norvège 2,89% (Sources EUROSTATS) En y ajoutant les aides fiscales et sociales destinées spécifiquement aux familles, l’État français consacre 61,2 milliards d’euros soit 3,4% du PIB à la politique de la famille et non pas 5% comme le déclare mensongèrement les ministres.
Il y a effectivement un « consensus » entre les hommes politiques relativement à la politique familiale :
- depuis 1995, sous les gouvernements Juppé, Jospin, Raffarin, Villepin et Fillon, l’effort de l’État en faveur des familles a baissé de 8 milliards d’euros : le moyen le plus consensuel ayant été de laisser les prestations familiales systématiquement décrocher par rapport aux salaires. L Jospin s’était d’ailleurs fait condamner par le Conseil d’État en 1996. Sitôt au pouvoir, la droite a fait voter une loi annulant cette condamnation.
- de droite ou de gauche, tous les gouvernements s’entendent pour piller la politique familiale au bénéfice des dépenses de retraite : entre 2001 et 2010, par exemple, la branche famille de la Sécurité Sociale a dû prendre en charge les majorations de retraite de l’assurance vieillesse (soit une perte de recette de 4 milliards) : la Droite avait formé un recours devant le Conseil Constitutionnel contre cette disposition initiée par L Jospin. Arrivée au pouvoir, elle l’a maintenue et amplifiée.
Une fécondité rassurante ? Oui, la France est, avec l’Irlande, le pays dans lequel la fécondité est la plus élevée. Mais, à y regarder de plus près, on observe ceci : 58% des naissances concernent des premiers enfants ; l’âge des mères ne cesse de reculer ; il n’y a que 4,4% de naissances de rang 4 ou plus (contre 6,1% en 1998) Conclusion : la fécondité actuelle ne tient pas aux familles nombreuses. Nous sommes très probablement en face d’un phénomène de rattrapage : de très nombreuses jeunes femmes ont retardé la naissance de leur premier enfant et s’y mettent tardivement. Cela signifie qu’elles n’auront qu’une faible descendance et que le « rebond » n’est que provisoire. La Suède a connu pareil phénomène en 1980 pour retomber ensuite.
Pour l’UFE, les « cocoricos » en matière de politique familiale sont tout à fait déplacés."