Dans un entretien publié le 24 août par le quotidien de la conférence épiscopale italienne Avvenire, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican, souhaite que soit trouvées « des solutions réalistes » pour un accord entre la Chine et le Saint-Siège, sans relations diplomatiques depuis 1951.
« Les contacts entre le Saint-Siège et la Chine continuent dans un esprit de bonne volonté des deux parties ». « Le cheminement de la connaissance et de la confiance réciproque demande du temps, de la patience et de la clairvoyance de la part des deux parties ».
« Ce qui tient particulièrement à cœur au Saint-Siège, c’est que les catholiques chinois puissent vivre positivement leur appartenance à l’Église et, en même temps, être de bons citoyens et contribuer à renforcer l’harmonie dans la société chinoise entière ».
Concernant la situation des deux communautés catholiques chinoises communément appelées Eglise « officielle » et Eglise « clandestine », il affirme que ne sont pas « deux Églises différentes », mais « deux communautés toutes les deux désireuses de vivre en pleine communion avec le Successeur de Pierre ».
« Chacune d’elles porte avec elle le bagage historique de moments de grand témoignage et de souffrance ». « Le souhait du Saint-Siège est de voir, dans un futur pas trop éloigné, ces deux communautés se réconcilier, s’accueillir, donner et recevoir la miséricorde pour une annonce commune de l’Évangile ». « Le pape François a à cœur que les tensions et les divisions du passé soient dépassées pour pouvoir écrire une page nouvelle de l’histoire de l’Église en Chine. »
Le 4 août, le cardinal John Tong Hon publiait un texte en anglais et en chinois sur le Sunday Examiner et le Kung Kao Po, les deux journaux du diocèse de Hongkong. Intitulé « La communion de l’Eglise en Chine avec l’Eglise universelle », le texte semble s’adresser autant aux catholiques de Chine qu’aux dirigeants chinois. Celui qui a succédé en 2009 au cardinal Zen à la tête du diocèse de Hongkong propose ses réponses aux questions suivantes :
« Pourquoi le Saint-Siège persiste-t-il avec insistance à dialoguer avec le gouvernement chinois plutôt qu’à l’affronter ? Que signifie la communion entre les Eglises particulières et l’Eglise universelle ? Sur quels critères les évêques des Eglises locales en Chine continentale devraient-ils être nommés ? Quel est le rôle de ce qui tient lieu aujourd’hui de Conférence des évêques catholiques en Chine ? Quelle(s) relation(s) cette dernière entretient-elle avec les diocèses ? ».
Sur ces questions, le cardinal Zen ne cache pas son pessimisme. Dans son texte, le cardinal Tong écrit notamment que
« bien que les termes précis d’un accord [entre la Chine et le Saint-Siège] n’ont pas encore été rendus public, nous croyons que le pape François, en tant que protecteur de l’unité et de la communion de l’Eglise universelle, n’acceptera pas un texte qui nuirait à l’intégrité de la foi de l’Eglise universelle ou à la communion entre l’Eglise catholique en Chine et l’Eglise universelle ».
Le 25 juillet, alors que les jeunes catholiques du monde entier se réunissaient à Cracovie pour les 31e Journées mondiales de la jeunesse, à l’aéroport de Pékin, les autorités ont fait stopper un avion qui roulait déjà sur le tarmac pour s’envoler vers la Pologne. Elles en ont fait descendre une cinquantaine de jeunes catholiques chinois pour « violation de la réglementation sur les voyages à l’étranger », avant de les renvoyer dans leurs foyers avec interdiction de parler aux médias.