D’un lecteur :
L’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui est chargé de la reconstruction de Notre-Dame aura une quarantaine de permanents. Parmi ceux-ci des salariés de droit privé et des fonctionnaires ou agents publics du ministère de la culture, détachés de leur ministère et payés par l’EPIC.
La masse salariale annuelle sera comprise entre 1 et 2 millions d’euros, prise en charge par l’EPIC qui n’a pour ressources que les dons. Ainsi donc, le Français modeste qui aura fait un réel effort pour donner 50 ou 100 euros, imaginant que son obole se transformera en une portion de pierre ou de poutre de la cathédrale ou bien servira à la rénovation d’un tuyau d’orgue, aura la satisfaction amère de se dire qu’elle pourra atterrir dans la poche d’un fonctionnaire du ministère de la culture. Il est pour le moins étrange que le ministère de la culture ne prenne pas à sa charge les salaires de ses fonctionnaires détachés dont la tâche au sein de l’EPIC relève directement de la mission du ministère au service du patrimoine. Ceci est d’ailleurs tout aussi valable pour les personnels détachés d’autres ministères.
Au-delà de cette anomalie, on peut aussi douter de la nécessité de la création d’un EPIC – consommant en interne une part non négligeable des dons – pour le projet de restauration d’un élément essentiel du patrimoine de la France. Mais peut-être vaut-il mieux que ce projet ne soit pas dans les mains du ministère de la culture ?