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France : Politique en France

Les éléments clés de l’entretien de Nicolas Sarkozy au Figaro

Après le court post de Michel relatif à sa position sur le mariage pour tous et la GPA, voici une synthèse express sur les sujets chers aux lecteurs du Salon Beige. A lire donc en intégralité sur le Figaro, Nicolas Sarkozy, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, dévoile le fruit de deux ans de réflexion. Une interview/programme qui est une déclaration de bonnes intentions. Après, faudra voir les actes…

Sur l'ouverture et le clivage droite/gauche:

"[…] Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des différences culturelles, mais l'on ne construira que sur l'unité de la nation. […] Pour dire à ce pays plus divisé qu'il ne l'a jamais été qu'un avenir commun est possible. Alors, vous savez… la droite, le centre, la gauche, l'extrême droite, l'extrême gauche, tout cela me semble assez déconnecté des réalités du monde d'aujourd'hui.

 Je souhaite évidemment que la nouvelle formation dont je proposerai la constitution soit la plus large et la plus ouverte possible. Au sectarisme de ceux qui nous gouvernent, nous devons répondre par le plus large esprit de rassemblement."

Est-ce à dire que Nicolas Sarkozy est prêt à ouvrir son rassemblement au FN ?

Sur l'exaspération fiscale:

"Ce n'est plus de l'exaspération, c'est devenu une quasi-révolte ! […]. Vous me dites: faudra-t-il les diminuer? La réponse est oui. Non pas pour des raisons idéologiques mais parce que nous n'avons pas le choix. D'abord parce qu'il y a cette colère qui monte chez ceux qui ont le sentiment justifié qu'on leur a confisqué une trop grande part du fruit de leur travail. Ensuite parce que notre bassin de concurrence naturel, c'est l'Europe. Et de tous les pays européens nous sommes celui qui a les impôts les plus lourds".

On ne lui rappelera pas la liste des impôts qu'il a créés ou augmentés durant son mandat.

ISF: 

"La fiscalité du patrimoine – ISF, plus-value, succession – doit être analysée en fonction de ce qui se passe ailleurs pour éviter la délocalisation des personnes et des capitaux, et faire que la France redevienne accueillante pour les inventeurs, les entrepreneurs, tous ceux qui investissent. La France est l'un des très rares pays européens à avoir un impôt sur la fortune. Cela crée-t-il chez nous les conditions d'un déséquilibre qui nuit à la croissance et à l'emploi ? Tout observateur de bon sens ne peut répondre que par l'affirmative."

Organisation du travail, 35h, et travail le dimanche:

"Il faudra travailler davantage et cela ne concerne pas que les 35 heures. Je pense au travail le dimanche qu'il faudra autoriser sous réserve que les salariés soient volontaires et davantage rémunérés."

"Quant aux 35 heures elles-mêmes, nous avons eu un gouvernement socialiste qui a décidé un beau jour qu'on allait travailler 35 heures: position idéologique, brutale, inadaptée à la situation. Grave erreur. Mais faut-il qu'à l'idéologie des uns réponde l'idéologie des autres?" […] Je propose que les entreprises qui voudraient sortir des 35 heures par une négociation interne à l'entreprise puissent le faire, que liberté leur soit rendue de pouvoir travailler davantage."

Nombre de fonctionnaires:

"Il faut revenir au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. Aller plus loin serait prendre le risque de stériliser la pyramide des âges"

Immigration:

"Le problème de l'immigration est un problème central, extraordinairement difficile. […] La France ne peut pas lutter seule contre ces flux. Il faut une démarche commune avec nos partenaires européens. Le principal défaut du traité de Schengen, c'est de supprimer les frontières entre les pays membres sans exiger au préalable une harmonisation des prestations sociales accordées aux immigrés. Du coup, les étrangers viennent en France parce que les prestations sociales y sont plus élevées. J'aurais dû avoir l'idée d'un Schengen II plus tôt".

Réforme du code du travail:

"Evidemment! Il compte quelque 12 000 articles. Plus personne n'y comprend rien."

Gaz de schiste:

"Or nous avons dans notre sous-sol une énergie pas chère, qui a rendu indépendants les Etats-Unis d'Amérique. Je ne propose pas d'installer des derricks partout, mais de profiter d'une énergie disponible chez nous qui n'avons ni pétrole ni gaz."

"Si F. Hollande dissout l'assemblée, que ferez-vous?"

"Cette décision appartient au président de la République. S'il le fait, il prendra un risque majeur. Les Français peuvent se retourner contre lui en disant: «Ce ne sont pas les députés que nous voulons faire partir, c'est vous.» Donc à sa place, je m'abstiendrais de le faire…" 

Surtout parce que si Hollande dissout, il y a de fortes chances pour qu'une cohabitation nuise à la candidature UMP de la présidentielle suivante…

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6 commentaires

  1. Hollande a tout intérêt à dissoudre d’ici moins d’un an : c’est sa seule façon d’être réélu… Mitterrand avait plus de talents mais pas beaucoup plus de voix mais ça a bien marché pour lui…
    Quant au revenant plein d’idées de droite, on a déjà donné…
    À quoi reconnaît-on un gars de droite en France ? Pendant sa campagne électorale, il a des idées de droite… Après son élection, il a des actions de gauche.
    Sarkozy : non merci. On (en) a déjà soupé !

  2. Franchement, on perd son temps à lire ça! de plus il n’y a aucune conviction, aucune profondeur aucun engagement là-dedans. Heureusement d’ailleurs car les engagements de ce monsieur on sait ce qu’ils valent!

  3. Il y a une question environnementale infiniment plus grave que l’exploitation du “Gaz de schiste”, il s’agit d’une opération en cours que personne ne conteste, à savoir la destruction planifiée des espaces cultivables par des opérations d’urbanisme aux deux-tiers inutiles. Les plus riches terres céréalières de France font actuellement l’objet d’implantations qui ne sont pas productives mais qui au contraire favorisent les importations (Entrepôts logistiques, complexes de loisirs, bureaux à l’horizontale …)
    N’oublions pas que l’agroalimentaire de l’Allemagne et celle la Hollande nous dépassent à ce jour et que la France doit cette année importer du blé de qualité boulangère. C’est un problème excessivement préoccupant et qui, si personne ne réagit, va devenir irréversible !
    Qui en parle ? Pas Sarkosy, pas l’UMP et encore moins Le Pen hélas … C’est pourtant crucial, cela pourrait être comparable, quant aux résultats, à la politique de Staline en Ukraine !
    Les lois peuvent être abrogées… Une terre agricole asphaltée est perdue pour l’éternité !

  4. @ W.I : c’est moins une déclaration de “bonnes intentions” que un programme politique bâtit sur des sondages, qui sera tout aussi respecté que celui de 2007.
    “Je souhaite évidemment que la nouvelle formation dont je proposerai la constitution soit la plus large et la plus ouverte possible.”
    M. Sarkozy se veut – il sait lire les sondages – “rassembleur” et, par cette phrase, entend ramener à lui tous les désespérés du suffrage universel. La Nation ne le préoccupe nullement. Il cherche juste à faire des appels de pieds vers les députés ou sénateurs voire ex Ministres, désireux d’être récompensés par une obole présidentielle.
    Quant à la France, elle est loin d’être divisée. Les Français sont tous d’accord pour virer Hollande sans restaurer Sarkozy.
    “Sur l’exaspération fiscale”
    Au delà de la créativité certaine des élus et de l’ex Président, pour créer des taxes (qui à ses yeux ne sont pas des impôts), pour ne rien dire du choix desdits impôts, souvent déterminés en fonction, non de leur caractère juste et utile, mais de leur seul attrait sur le plan financier…Il faut quand même rajouté que même si le brave Sarkozy était de bonne foi, ce qu’il a fait voter au niveau européen contraindra la France à ne pouvoir réduire ladite pression fiscale. Bien au contraire. Mais bon, c’est une habitude. Les candidats de “droite” sont toujours pour réduire les impôts et la dette. Mais dans la pratique, ils ne font ni l’un ni l’autre.
    “ISF”
    Et bien, paradoxalement, l’ISF n’est pas un monstre absolu pour les investisseurs. Pour la simple raison que notre marché immobilier, par ex, fonctionne différemment.
    Si les Anglais se sont, par ex, installés en masse en Bretagne et si les Suisses achètent des chalets en France, ce n’est certes pas par goût pour l’ISF. Mais bien pour cette possibilité qu’il y a, en France, d’acquérir une maison sur laquelle les descendants payeront des droits, mais bien moindre que s’ils devaient racheter la maison au bout de x temps, comme c’est le cas dans plusieurs pays.
    Les investisseurs, par ailleurs, dénoncent surtout la complexité administrative. Une société comme HBO, par ex, a posé ses valises en Espagne et non en France, pour des raisons certes fiscales mais surtout parce qu’en Espagne, elle n’a eu besoin que de passer par un interlocuteur pour obtenir des subventions, permis, etc. La France compte, elle, beaucoup d’aides publiques, mais si complexes et nombreuses, que les investisseurs peinent à faire le tri !
    “35 h”
    Les Français travaillent, en moyenne, 39 h. C’est un peu moins que la moyenne européenne mais nous compensons par une productivité qui fait le bonheur des investisseurs dont parlait ci-dessus le Président.
    Les 35 h ne sont qu’une règle générale, que l’on peut, via les dérogations actuelles, facilement franchir.
    Par ailleurs, avant de songer à favoriser le travail, peut-être faudrait-il que l’ex président se demande si un chef d’entreprise, dans un contexte où ses carnets de commandes se réduisent, va vraiment faire le choix de recruter ou de procéder à des heures supplémentaires !
    Quant au travail dominical, la loi voté sous sa présidence, instaure des zones qui font que selon la région, on a un salaire équivalent ou l’impossibilité de travailler ce jour. Prôner, aujourd’hui, l’égalité en droits des citoyens devant le travail dominical, c’est donc se moquer du monde.
    “Nombre de fonctionnaires”
    Position ni choux ni chèvre. De surcroit, le souci actuel n’est pas tant le “nombre de fonctionnaires” que le fait que chaque délocalisation a entraîné le maintien des fonctionnaires d’État tout en favorisant le recrutement de fonctionnaires “territoriaux”.
    De la même façon, les intercommunalités ont recruté du personnel, sans que ce soit exigé (dans le même temps) une baisse des effectifs dans les mairies.
    M. Sarkozy sait tout cela. Il sait aussi qu’en prenant une telle mesure, cela coûterait à court terme (en tout cas) très cher à la collectivité (il va bien falloir que ces fonctionnaires soient pris en charge socialement, le temps qu’ils retrouvent un boulot) et politiquement (un foyer sur cinq a un fonctionnaire dans sa famille).
    “Immigration”
    Belle parole, que M. Sarkozy ne saurait mettre en œuvre, car – sans doute l’a-t-il oublié ? – en faisant revoter les Irlandais, il a entériné l’absence d’harmonisation sociale de toute sorte.
    Par ailleurs, ce ne sont pas que des étrangers qui fraudent. Les élus aussi mais là, M. Sarkozy n’en parle pas. Pas plus que du coût pour la France, de l’arrivée massive (normale) de migrants voulant échapper à la guerre menée par des armées occidentales (parfois avec de bons motifs cependant).
    “Réforme du code du travail”
    Affirmation sans fondement. Le Législateur ne se pose pas tant de questions et il existe plus de 12 000 articles dans les traités européens ou/et directives…Que pourtant, le brave M. Sarkozy, n’entend pas pourfendre.
    Au demeurant, si “personne n’y comprend plus rien”, sans doute est-ce parce qu’un certain ex Président a trouvé judicieux de confier aux parlementaires de “simplifier la loi” par des…Lois, abrogeant des articles, mais ne faisant que les énoncer, a le talent fâcheux de ne pas permettre de se situer les choses !
    “Gaz de schiste”
    Le seul véritable intérêt qu’à M. Sarkozy pour le gaz de schiste réside dans la capacité de cette énergie accessible, à restaurer un point de croissance. Les partisans de CETA, TISA ou TAFTA ont aussi les yeux qui brillent aux perspectives d’un traité “ouvrant le marché” et générateur (soit disant) de “milliers d’emplois”.
    Promis juré hein !
    “Si F. Hollande dissout l’Assemblée, que ferez-vous?”
    M. Hollande ne prend aucun risque, en agissant de la sorte. Bien au contraire. Il se condamne certes à un rôle minime (même s’il peut chercher à “briller” à l’international et qu’il lui reste le référendum) mais peut en être récompensés, comme ses prédécesseurs.
    La seule personne qui “risque” quelque chose, en la circonstance, c’est M. Sarkozy lui-même.

  5. “Châteaux en Espagne” …. Mr Sarkozy !

  6. Après le rassemblement bleu marine, voici le rassemblement bleu machin. Au moins, il y a du gaullisme là dedans.

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