Extrait de l'éditorial d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"Par la grâce d’une simple prière lue à la fin de la messe – fait
plutôt inhabituel – le pape a redonné à la famille un horizon qui n’est
pas uniquement matérialiste et sociologique : « Sainte Famille de
Nazareth, gardienne fidèle du mystère du salut : fais renaître en nous
l’estime du silence, fais de nos familles des cénacles de prière…
Renouvelle chez elles le désir de sainteté. »Rappel bienvenu en cette période où il importe de se mobiliser pour défendre, sur tous les fronts, le caractère « sacré et inviolable » de la famille. Cela certes est nécessaire, il ne s’agit pas de nier l’importance du combat temporel.
Mais
il ne faudrait pas en oublier de cultiver avant tout la dimension
d’intériorité et de prière au sein de la famille, comme source de tous
les engagements féconds dans la société. En bon jésuite qui sait que la
prière est aussi action, le pape François a même multiplié les exemples
concrets, recommandant la pratique humble du Notre Père ou du chapelet en famille.Ce qui transparaît de la volonté du pape, c’est que les familles chrétiennes sont appelées à devenir la matrice d’une « classe moyenne de la sainteté », incarnation d’une foi vécue, et non pas désincarnée ou abstraite. Des familles où se vit l’expérience concrète du don de soi et du sacrifice quotidien. Des familles qui sont aussi « moteur de l’histoire
». Car en prenant soin des enfants et des personnes âgées avec amour,
mot qui n’appartient pas au vocabulaire de l’État, elles assurent un
avenir à notre civilisation. « Une société qui abandonne les enfants et marginalise les anciens, prévient enfin le pape, coupe ses racines et assombrit son futur »."