On parle beaucoup de la minorité de cheminots qui impose la grève (comme une minorité d’étudiants bloque les universités), mais il faut savoir que cette minorité est elle-même divisée, comme en témoigne cet article de Libération. A tel point que les syndiqués de la CGT font figure de gentils garçons à côtés des nervis de Sud. Gare de Lyon, les contrôleurs ont suspendu la grève hier, à l’appel du délégué CGT. Déception à Sud rail :
"Pour nous, pas de négociation sans retrait de la réforme. Donc pas sûr qu’on maintienne l’unité syndicale après la réunion avec la direction".
Au sein même de la CGT, il y a conflit. Dans le hall du siège de la RATP, hier, le responsable de la CGT revenu de la négociation a été sifflé et hué par les même qui ont exclu Chérèque de la manifestation des fonctionnaires. A l’AG centrale, mardi, ils étaient 300, très remontés et partisans d’«actions» (de ce type ?) plutôt que de «rester à attendre devant les barbecues». Ce groupe d’extrémistes est surtout constitué du dernier carré de grévistes-jusqu’auboutistes, pour lesquels la position de Bernard Thibaud "ne passe pas", accusé "d’avoir affaibli le mouvement en acceptant des négociations" et de «CFDTisation». On parle aussi de la succession de Bernard Thibaud, et il semble que la place sera à celui qui saura le mieux composer avec la base dure du mouvement CGT, laquelle est tentée de rejoindre les trotskistes de Sud, qui a progressé aux dernières élections.