Après Berlin et Washington, les hackers chinois s’en sont pris à la France. Francis Delon, secrétaire général de la défense nationale (SGDN) sous l’égide duquel veille la direction centrale de la sécurité des systèmes d’informations, indique :
"Depuis quelques semaines, j’ai l’indication certaine que la France n’a pas été à l’abri d’attaques ciblées […] des traces d’attaque qui ont touché des services étatiques. On peut parler d’affaire sérieuse. […] Je ne suis pas en mesure de dire que ces attaques viennent du gouvernement chinois. La particularité de ce type d’attaques, c’est qu’elles se font par rebonds […] on sait qu’il y avait un site chinois dans la boucle. […] Ce qui me préoccupe, c’est le développement des attaques ciblées par des virus faits sur mesure pour tel ou tel destinataire […] Nous n’avons jamais décelé d’attaques terroristes, mais c’est une possibilité, dans le but d’organiser un immense désordre, qu’il ne faut pas écarter. J’observe que les réseaux terroristes ont su admirablement utiliser l’Internet pour leur propagande et pour des raisons opérationnelles."
De quoi faire penser au dernier film avec Bruce Willis… Patrick Pailloux, chef de la DCSSI, explique :
"Cela fait bien deux ans que nous n’avons pas eu de gros virus planétaire. Aujourd’hui, les virus sont invisibles, silencieux et ne se détectent que par une très grande vigilance."
Les attaques ont commencé après l’élection présidentielle de Nicolas Sarkozy. Les réseaux les plus sensibles de l’Etat ne sont pas reliés à l’Internet, mais isolés. Le SGDN, gestionnaire du système Rimbaud, réseau téléphonique interministériel sécurisé, s’apprête, en octobre, à lancer un réseau identique sur Intranet pour relier les ministères. Mais il ne cache pas son inquiétude pour les entreprises stratégiques du secteur privé.