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Institutions internationales

Les institutions internationales sont la cible d’ONG et fondations qui peuvent y intervenir et imposer leur idéologie

Les institutions internationales sont la cible d’ONG et fondations qui peuvent y intervenir et imposer leur idéologie

Dans La Nef, Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), pose la question : Institutions internationales : faut-il s’en méfier ?

[…] Le système international des droits de l’homme est marqué par un phénomène de « capture » et de « privatisation ». Les organisations internationales sont des lieux de pouvoirs, mais manquent souvent de ressource financière. Dans le même temps, des fondations privées riches à milliards, en quête de pouvoir, proposent de financer le système. Ces principaux contributeurs sont le plus souvent les fondations néolibérales : Open Society (Soros), Ford, Oak, Gates et MacArthur. Certains États sont également particulièrement actifs, comme les Pays-Bas ou la Norvège, en finançant les institutions bien au-delà des contributions étatiques ordinaires. Généralement les fondations privées proposent des financements pour des thématiques particulières. Il s’agit alors d’une méthode de mise à l’agenda de thématiques qui, autrement, n’auraient jamais émergé.

Le phénomène de capture n’est toutefois pas uniquement financier. D’autres moyens existent, comme la participation au travail des institutions, l’intervention dans la procédure de nomination de leurs membres, et la création d’une bulle idéologique étanche autour de ceux-ci. Cette situation est permise par une forme de corruption qui révèle surtout l’affaiblissement intellectuel, moral et idéologique des personnes qui évoluent au sein des mécanismes des droits de l’homme (juges, experts de l’ONU…) ; cet affaiblissement conduit à l’imposition, par des agents extérieurs, d’un agenda et de thèmes. Tantôt les acteurs des droits de l’homme ne sont pas toujours armés pour détecter et contrer l’influence qu’ils pourraient subir, tantôt ils adhèrent aux messages de ceux qui les influencent.

Objectif : des sociétés ouvertes

Les cours spécialisées dans les droits de l’homme et les institutions internationales sont donc la cible d’ONG et fondations qui peuvent y intervenir aisément et imposer leur idéologie. Pour les néolibéraux, l’enjeu est bien de dissoudre les « sociétés fermées » traditionnelles souveraines en se servant du contentieux international et de l’influence des experts de l’ONU, ou des juges de la CEDH, qui font référence dans le domaine. L’objectif est d’atteindre la « société ouverte ». Cela passe par une homogénéisation culturelle entre les États et donc par un combat contre les spécificités, les traditions et héritages historiques et religieux. Ainsi, on observe, dans les pays de tradition chrétienne, que les litiges portés devant les Cours européennes sont orientés vers l’émancipation des religions, le « droit à l’avortement », l’euthanasie et les droits des minorités sexuelles.

Plusieurs institutions sont victimes de ce phénomène. La CEDH est victime des conflits d’intérêts des juges issus d’ONG financées par la Fondation Open Society. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et ses influents experts sont la cible de quelques États et Fondations qui font émerger de nouvelles thématiques pour quelques centaines de milliers de dollars. Au Parlement européen, les lobbies de l’avortement exploitent l’institution pour se donner une caution morale et délégitimer leurs adversaires. À l’OMS, des militants se drapent sous les voiles de « l’expertise neutre et scientifique » pour imposer la contraception et l’avortement aux États membres. Et au Conseil de l’Europe, les lobbies de libéralisation de la prostitution tentent de faire passer des textes favorables à leur combat. Ces combats semblent lointains, mais finissent par avoir des implications très concrètes dans nos vies.

Dans nos sociétés sécularisées, les « prophètes des droits de l’homme » proclament une mystique du progrès et travaillent à créer une nouvelle morale. Leur discours est souvent jugé attrayant et consensuel par le public. Or, la capture des institutions par ces lobbies est, elle, objectivement condamnable et devrait être un point de vigilance important.

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