Hier soir, lors de la veillée de prière, Benoît a longuement évoqué la figure de John Henry Newman, anglican converti et devenu cardinal :
"À la fin de sa vie,
Newman a pu décrire l’œuvre de sa vie comme une lutte contre la tendance
croissante, qui se répandait alors, à considérer la religion comme une affaire
purement privée et subjective, comme une question d’opinion personnelle. C’est
la première leçon que nous pouvons tirer de sa vie : de nos jours, là où un
relativisme intellectuel et moral menace de saper les fondements-mêmes de notre
société, Newman nous rappelle que, en tant qu’hommes et femmes créés à l’image
et à la ressemblance de Dieu, nous sommes faits pour connaître la vérité, pour
trouver dans cette vérité notre ultime liberté et l’accomplissement de nos
aspirations humaines les plus profondes. En un mot, nous avons été destinés à
connaître le Christ, qui est lui-même « le chemin, la vérité, et la vie » (Jn
14,6).
La vie de Newman nous enseigne aussi que la passion pour la vérité, l’honnêteté
intellectuelle et la conversion authentique ont un prix élevé. Nous ne pouvons
garder pour nous-mêmes la vérité qui rend libres ; celle-ci exige le témoignage,
elle demande à être entendue, et finalement sa force de conviction vient
d’elle-même et non pas de l’éloquence humaine ni des arguments avec lesquelles
elle peut être formulée. […] À notre époque, le prix à payer
pour la fidélité à l’Évangile n’est plus la condamnation à mort par pendaison ou
par écartèlement, mais cela entraine souvent d’être exclus, ridiculisés ou
caricaturés. Et cependant, l’Église ne peut renoncer à sa tâche : proclamer le
Christ et son Évangile comme vérité salvifique, source de notre bonheur
individuel ultime et fondement d’une société juste et humaine.Finalement, Newman nous enseigne que, si nous avons accepté la vérité du Christ
et lui avons donné notre vie, il ne peut y avoir de différence entre ce que nous
croyons et notre manière de vivre. Toutes nos pensées, nos paroles et nos
actions doivent être pour la gloire de Dieu et pour l’avènement de son Royaume.
Newman a compris cela et il a été le grand défenseur de la mission prophétique
des laïcs chrétiens. […]Pour qui regarde avec réalisme
notre monde d’aujourd’hui, il est manifeste que les Chrétiens ne peuvent plus se
permettre de mener leurs affaires comme avant. Ils ne peuvent ignorer la
profonde crise de la foi qui a ébranlé notre société, ni même être sûrs que le
patrimoine des valeurs transmises par des siècles de chrétienté, va continuer
d’inspirer et de modeler l’avenir de notre société. Nous savons qu’en des temps
de crise et de bouleversement, Dieu a suscité de grands saints et prophètes pour
le renouveau de l’Église et de la société chrétienne ; nous comptons sur sa
Providence et nous prions pour qu’il continue de nous guider. Mais chacun de
nous, selon son propre état de vie, est appelé à œuvrer pour l’avènement du
Royaume de Dieu en imprégnant la vie temporelle des valeurs de l’Évangile.
Chacun de nous a une mission, chacun de nous est appelé à changer le monde, à
travailler pour une culture de la vie, une culture façonnée par l’amour et le
respect de la dignité de toute personne humaine. […]Le Christ a besoin de familles qui
rappellent au monde la dignité de l’amour humain et la beauté de la vie de
famille. Il a besoin d’hommes et de femmes qui consacrent leur vie à la noble
tâche de l’éducation, veillant sur les jeunes et les entraînant sur les chemins
de l’Évangile. Il a besoin de personnes qui consacrent leur vie à s’efforcer de
vivre la charité parfaite, en le suivant dans la chasteté, la pauvreté et
l’obéissance, et en le servant dans le plus petit de nos frères et sœurs. Il a
besoin de la force de l’amour des religieux contemplatifs qui soutiennent le
témoignage et l’activité de l’Église par leur prière constante. Et il a besoin
de prêtres, de bons et saints prêtres, d’hommes prêts à offrir leur vie pour
leurs brebis."
Marie
Merci au SB de nous donner ainsi les propos de notre cher Saint-Père au fur et à mesure de son déplacement (et le reste du temps aussi bien-sûr) ! En effet, méditer et étudier ce que dit Benoît XVI est un moyen privilégié pour renforcer notre unité personelle avec le Siège Apostolique et par là même, n’en déplaise à certains, à l’Eglise.
Pour que le message du Christ soit porté à tous les hommes, il faut que les chrétiens soient unis, que nous soyions crédible : pour parler de communion, commençons par vivre l’unité dans la Vérité. Cela ne peut de faire sans “l’homme en blanc”.