Le récent rapprochement des diplomaties colombienne et venezuelienne pourrait en partie s’expliquer par des découvertes réalisées durant l’analyse du contenu des ordinateurs saisis lors de l’intrusion des forces colombiennes en Equateur, le 1er mars dernier. A cette occasion, Raul Reyes, n°2 des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (Farc), avait été tué. Les disques durs ont permis de découvrir de nombreux échanges entre la guérilla, et les présidents Chavez et Correa.
Le 17 septembre et le 12 octobre 2006, des messages se réfèrent ainsi à une aide financière de 300 millions de dollars qu’aurait fournie la guérilla colombienne au candidat Correa; ce dernier fut élu président de l’Equateur en novembre de la même année.
Un courrier plus ancien fait, lui, allusion à l’aide de 100 000 dollars que les Farc auraient apportée au Vénézuélien Hugo Chavez, en 1992, alors que le lieutenant-colonel putschiste était emprisonné dans son pays. Chavez aurait, en outre, proposé de leur céder gracieusement des quotas pétroliers (courriel du 8 février 2008).
Lorsque Bogota avait accusé "Chavez de financer la guérilla", l’ex-mari d’Ingrid Bétancourt avait répondu :
"on est dans le n’importe quoi avec ces accusations".
Il est temps de laisser Alvaro Uribe continuer son oeuvre d’élimination de cette guérilla communiste, et de cesser de porter les espoirs de libération des otages vers des gouvernements dont les intérêts ne sont plus si clairs que cela.