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France : Politique en France

Les lycéens, déjà ruinés

Jacques Garello écrit à des lycéens qui ont manifesté contre la réforme des retraites. Extraits :

L "Vous avez l’intelligence de penser à vos retraites. Vous avez raison : c’est vous qui paierez la facture, et elle s’alourdira au fil des ans. Vous êtes contre la réforme proposée par le gouvernement : vous avez raison. Mais en revanche je ne comprends pas pourquoi vous êtes opposés à toute réforme, puisque ce qui va vous ruiner c’est le système actuel, or vous ne voulez pas en changer. […] vous me semblez plutôt avoir épousé la cause de la CGT ou de la CFDT ou de FO, ou des syndicats de cheminots, transporteurs, dockers, enseignants, postiers, contrôleurs du ciel, fonctionnaires, etc. toutes personnes qui […] voient surtout un moyen pour eux de vous voler durablement. Car vous allez être volés tout au long de votre vie. […]

Dès que vous serez salarié, on retiendra sur votre paye de paie mensuelle (qui ne sera pas loin du SMIC) environ 200 euros au titre de votre retraite. On en retiendra autant pour ce qu’on appelle l’assurance maladie. Si vous vous imaginez que ces 200 euros sont virés à un compte ouvert à votre bénéfice et dont vous retrouverez le montant grossi dans 40 ans, vous vous trompez : ces 200 euros sont immédiatement engloutis dans la trésorerie de la Sécu, qui en a besoin pour payer la retraite de votre grand père. Vous attendrez l’année 2.020 – ce n’est pas loin – et la ponction passera à 250 euros tandis que votre grand père aura vu sa pension diminuer de 100 euros au minimum. Vous attendez encore vingt ans de plus, et le système aura disparu : votre grand père sera mort après quelques années de précarité, et tous les droits à la retraite que vous avez cru accumuler auront disparu. A ce moment-là on vous donnera peut-être la permission de chercher une autre retraite qu’à la Sécu – mais vous aurez toujours à payer pour éponger la dette de l’Etat, ce qui représentera à ce moment-là environ 2.500 euros par an en impôts supplémentaires."

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13 commentaires

  1. voilà la vérité mais on comprend que tous les affidés fonctionnaires ne veulent pas changer car ils ne pourront plus tondre le privé , ces mêmes fonctionnaires qui ont droit à une retraite par capitalisation déductible des impôts, alors que les autres n’y ont pas droit!
    egalité quand tu nous tiens!

  2. La PREFON permet effectivement aux agents de l’Etat une retraite par capitalisation, mais ce n’est ni plus ni moins qu’un PERP qui existe depuis des années pour les travailleurs du régime général, également déductible des impôts. La plupart des banques et des sociétés d’assurance en proposent, renseignez-vous !

  3. Et encore, M. de Poncins [GARELLO, NDMJ] omet de parler des autres régimes de retraite par répartition:
    ARRCO et AGIRC.
    Ces deux régimes semblables utilisent le système des points si vanté actuellement comme roue de secours par des politiques et économistes.Ceci n’est que poudre aux yeux:
    A ce jour, en incluant tous les prélèvements directs ou indirects (CET, AGFF, APEC) on cotise pour 100 € et 70 € seulement sont inscrits pour la créance du salarié.
    Au sujet des provisions, cela représente à peine 9 mois de versement à démographie constante
    Quant à la valorisation des rentes, on est otage des syndicats et des politiques, sans lien avec l’économie mondiale réelle.

  4. A supposer qu’ils arrivent à trouver un métier plus tard, mais pour cela il faudrait commencer par étudier à l’école au lieu de jouer aux grands dans la rue !

  5. Peut-être feront-ils comme nous: ils la transmettront à leurs enfants !

  6. @ organiste,
    sauf que les perp et loi madelin et consorts pour les privés laissent planer une épée de damoclès au-dessus de la tête de ceux qui osent souscrire parce que quand ils perçoivent les dites rémunérations, ils payent un impôt si lourd qu’il valait mieux aller voir ailleurs, d’ailleurs combien ont cotisé à ce genre de machin?

  7. A l’attention de “chouan 12”
    1) La PREFON, que vous avez semble-t-il dans le collimateur, n’est pas un “droit” des fonctionnaires, mais une possibilité, qui suppose une démarche volontaire, comme tous les PERP; et comme pour tous les PERP, les rentes qui en sont issues sont fiscalisées. Si les rentiers PREFON paient, selon vous, peu d’impôts, c’est sans doute parce que, contrairement aux exemples du privé auxquels vous semblez vous référer, le montant de leur pension civile est loin d’égaler le niveau d’une retraite du privé (comme un traitement de fonctionnaire est très inférieur, à égalité de diplômes et de responsabilités, à un salaire du privé).
    2) Si vous trouvez tellement enviable le statut de fonctionnaire, n’hésitez pas: les concours de recrutement sont annuels; en dépit d’un fort dégraissage des mammouths et autres hippopotames, on embauche chaque année: bienvenue au club?
    3) Merci à Monsieur GARELLO qui illustre avec des données chiffrées parlantes, ce que la plupart de nos concitoyens s’obstinent à ne pas vouloir prendre en compte: la retraite par répartition a été une option généreuse qui a permis aux anciens, pendant le dernier tiers du vingtième siècle, d’avoir une vieillesse incomparablement plus confortable que les générations précédentes. Mais l’argent des “cotisations retraite” n’est pas un bas de laine qu’on remplit… et ça, peu d’adultes (et encore moins d’ados) veulent bien l’entendre.

  8. à organiste, sans vouloir polémiquer, je pense que vous n’êtes pas au fait du montant des retraites des petits,des obscurs des sans grade du privé dont je fais partie, qui ont des retraites de misère parce que basées sur les 25 dernières années et non sur les 6 derniers mois. Quoiqu’il en soit comme paraît-il nous sommes tous égaux, nous devrions tous toucher la même retraite du plus haut au plus bas de l’échelon, car à la retraite nous avons tous les mêmes besoins, et là ce serait la vraie justice. Quant à passer le concours je me vois mal à 64 ans me présenter. De toute façon une vrai réforme ce serait départ à la retraite pour tout le monde au même âge ou après tant d’années mais pas avec les disparités qui existent!

  9. @ Chouan 12, n’oubliez pas que si vous avez une petite retraite sans autre revenu(s), vous pouvez demander le “minimum vieillesse” qui est aujourd’hui d’environ 700 et quelques euros. Il vous faut prendre conseil auprès d’une assistante sociale.
    Le Professeur Garello oublie le paramètre “développement” expansion de l’économie, qui paiera une partie des retraites. De plus l’expansion, le développement humain paiera aussi une autre partie, s’il est là bien sûr (d’où l’intérêt commun de la formation morale, entre autres par la doctrine sociale de l’Eglise)
    Le texte de monsieur Garelle est excessif d’ailleurs car personne ne peut prévoir ce qui se passera dans 20 ans. Cela dit, je suis favorable à la rationalisation de la Sécurité sociale, en premier lieu en supprimant les remboursements de pillules, les financements de FIV, les financements des avortements (etc.), toutes institutions qui “plombent” véritablement les retraites indirectement et l’assurance maladie directement. Cela contredit ce que prétend le Professeur Garello.
    [Dans 20 ans on peut prévoir un peu quand même puisque tous ceux qui cotiseront dans 20 ans sont déjà nés. Cela permet de faire le ratio cotisants/retraités. A moins que l’euthanasie ait été instaurée d’ici là…
    MJ]

  10. Il n’y a pas que les statistiques démographiques qui entrent en jeu dans les calculs des retraites, mais également le taux des salaires, les progrès scientifiques et techniques, les flux migratoires, la valeur des flux migratoires (si nous perdons nos cadres ou des ouvriers ou employés formés moralement et techniquement… ou si nous en gagnons), la valeur de l’éducation, les taux d’investissements, l’augmentation ou la diminution de la criminalité et tant et tant d’autres choses complètement inconnues (au demeurant je ne pense pas que l’on sache vraiment prédire la démographie dans 20 ans sur la seule base des statistiques de naissances, mais passons…)

  11. @ C.B. …
    Un traitement de fonctionnaire très inférieur à un salaire de salarié du privé ? Dans quel monde, quel pays ? Aujourd’hui, à diplôme égale on gagne plus dans la fonction publique, sécurité de l’emploi, pensions supérieures et cotisations inférieurs non-prises en compte dans cette comparaison. Mais nombre de fonctionnaires se complaisent dans cette comparaison (qui était valide il y a 20 ans) pour se parer d’un statut de victime illégitime mais tellement sexy dans la France d’après !
    (PS je suis fonctionnaire consulaire ancien fonctionnaire d’État et ancien du privé… probablement bientôt dans le privé à l’étranger !)

  12. savoir la démographie à perspective de 20 ans?
    j’ai un document d’une caisse AGIRC de la rue de Bucarest en date de 1984 qui mentionne par apologie de la répartition face à la capitalisation , que “l’on connait les actifs de 2010 car on sait les naissances de 1980”!
    le ratio prévu est de 4 actifs pour un retraité. ratio en millions en 2008
    retraité: 2.4 actifs: 3.94 soit 1.64
    on est loin des 4/1…
    Avortement+ contraception + sous-mortalité + chômage + travail au noir ont fait le reste.
    Quant aux réversions attention aux spoliations prévisibles à savoir appliquer à l’Arrco et l’Agirc les clauses de la CNAV.
    Il y aura du grognement quant les retraités devront réaliser leur patrimoine immobilier pour pallier la spoliation.

  13. Pardon Couve de Murville est décédé à 92 ans, il a arrêté sa carrière politique à 88 ans.
    Wikipedia dit qu’il est mort de vieillesse, mais je me souviens à l’époque avoir lu qu’il avait été agressé et était mort quelques jours plus tard. Ma mémoire, me jouerait-elle des tours une nouvelle fois ?

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