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Culture de mort : Euthanasie

Les médecins voulaient le débrancher. Bien portant, il poursuit l’hôpital en justice

Les médecins voulaient le débrancher. Bien portant, il poursuit l’hôpital en justice

Lu sur Gènéthique :

En novembre 2021, Jean-Claude Seknagi, 70 ans, est hospitalisé à l’hôpital Robert Ballanger, en Seine-Saint-Denis. Il souffre d’un grave problème urologique qui dégénère en septicémie. Il est alors admis en réanimation et placé dans un coma artificiel. L’établissement prévient son épouse et leurs trois enfants qu’en cas de dégradation de son état, il ne sera pas pratiqué « d’ ». Il s’agirait pour les soignants d’appliquer la loi dite Claeys-Leonetti de 2016.

Or, cette loi pose deux conditions. La décision doit se prendre à l’issue d’une réunion collégiale ; décision qui doit impérativement prendre en compte la volonté du patient si elle est connue, et à défaut celle de la . En l’espèce, Jean-Claude Seknagi avait toujours indiqué à ses proches son désir de vivre. Il le réaffirme d’ailleurs le 22 décembre 2021, dans un moment de conscience.

Les juges saisis en urgence

Malgré cela, le 21 février 2022, les médecins annoncent qu’ils « débrancheront » Jean-Claude 48h plus tard, en raison de son état de santé qui semble se dégrader. La famille saisit en urgence le tribunal administratif de Montreuil et le 24 février, les juges suspendent la décision d’arrêt de traitement en attendant qu’un expert se prononce sur le dossier. D’ailleurs, entre-temps, l’état de Jean-Claude Seknagi s’améliore. Il sort du coma et est hospitalisé à domicile en septembre 2022. Trois ans plus tard, un de ses enfants témoigne : son père est

« handicapé, oui, mais bien vivant et heureux d’être avec nous sa famille alors que les médecins l’avaient condamné ».

« J’estime que si un malade a décidé de se battre, le médecin doit respecter sa volonté »

Aujourd’hui, la famille saisit la justice pour obtenir une indemnisation de l’hôpital.

« Si nous avons saisi une nouvelle fois la justice, c’est aussi pour que notre histoire serve d’exemple et contribue à informer les gens sur leur droit car je reçois beaucoup de messages de personnes qui vivent ce que nous avons traversé, précise Ilan, un des fils de Jean-Claude. Je ne connais rien en médecine, mais j’estime que si un malade a décidé de se battre, le médecin doit respecter sa volonté. Ce n’est pas à ce dernier de juger ce qui est déraisonnable ou pas et qui doit vivre ou mourir. »

Le tribunal administratif de Montreuil a examiné le mercredi 8 octobre la requête de la famille de Jean-Claude Seknagi contre l’hôpital Robert Ballanger. La décision devrait être rendue d’ici deux semaines.

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