Metamag tire quelques premiers enseignements du traitement médiatique du carnage d'Oslo :
"Le premier est justement de ne pas parler trop vite. Dès l’annonce de l’explosion, avant même la fusillade, dont on ignorait la portée, l’Otan, Obama et Sarkozy ont dénoncé. Il est bien évident que, sans le citer, ils désignent alors clairement le terrorisme islamique. Dans les premiers communiqués, la Norvège aurait été visée comme pays membre de l’Otan qui participe aux guerres d’Afghanistan et de Libye, et se protège moins que d’autres. Cela est révélateur d’une psychose et d’une inquiétude des services occidentaux. La menace d’Al Qaïda bien sûr. Mais ils redoutent manifestement, aussi, un terrorisme pour soutenir Kadhafi. Pour le moment, cela ne s’est jamais produit ,pas plus que pendant les guerres de Serbie ou d’Irak.
Le second enseignement est le soulagement idéologique des médias. Dès qu’on a su que l’auteur présumé de l’attentat était un Norvégien, blond et aux yeux bleus, sa photo est apparue partout, avant même que son identité ne soit confirmée par la police. Il n’a pas été longtemps présumé et ses origines raciales ont été plus qu’exploitées, pour bien marteler qu’il ne s’agissait pas d’un attentat islamiste. Les médias, qui refusent la notion d’Européens « de souche », la redécouvrent quand il s’agit d’un terroriste.
Troisième enseignement : l’amalgame. L’indignation générale exploite cet acte horrible pour discréditer des mouvements populistes, qui montent, partout en Europe. C’est la stratégie de l’amalgame, que l’on refuse quand il s’agit de l’Islam. Mais elle devient légitime quand il s’agit de chrétiens. Là encore, un chrétien fondamentaliste, anti-musulman, ne peut être assimilé à la droite identitaire dans son entier. Et il faut se méfier, car on ne sait pas tout sur ce criminel de masse. C’est peut être un « fou de Dieu », mais peut être aussi un laïc extrémiste. S’il se décrit, sur Facebook, comme «chrétien » et « conservateur » -ce qui n’est guère original en Norvège- en revanche, dans ses activités, il n’évoque aucune pratique religieuse, mais seulement son appartenance… à la franc-maçonnerie. Ce qui est, tout de même, moins courant! Il appartiendrait à la loge John Piliers (« Søilene », sur le site de laquelle figure en effet comme adhérent un certain Anders Behring). Pourquoi ce fait, peu compatible avec le « fondamentaliste chrétien », et, en tout cas, troublant, n’est-il pas mentionné ?
Quatrième enseignement : un raté très organisé. Le tueur va être présenté par des psychiatres, en paquets serrés, comme un raté se vengeant de sa nullité. Si ce type de passage à l’acte est, effectivement, révélateur de troubles mentaux, il n’est pas exclusif d’une certaine lucidité. Le tueur a préparé son acte, avec minutie, depuis 2009 et le résultat a été épouvantablement efficace. On a même du mal à croire qu'il ait pu agir seul.
Cinquième enseignement : la cible. Si l’on admet qu’il s’agit d’un geste raciste et anti-musulman d’une fureur de souche, la cible est intéressante. L’homme n’a pas mitraillé une mosquée, ni un rassemblement d’immigrés. Il s’en est pris au parti au pouvoir, jugé par lui comme traître à sa race et à son pays, au parti immigrationiste travailliste favorisant l’immigration, comme les jeunes militants, rescapés de la tuerie et interviewés, le prouvent amplement. Un geste qui, dans cette hypothèse, prétend alors dénoncer une immigration-islamisation par des partis voulant s’assurer une base électorale d’origine étrangère […]"
La page Wikipédia anglophone du tueur norvégien cite précisément ses écrits, notamment en matière de religion. On lit:
"Puisqu'il s'agit d'une guerre culturelle, notre définition d'être chrétien n'implique pas nécessairement d'avoir une relation personnelle avec Dieu ou Jésus. Etre chrétien peut vouloir dire beaucoup de choses: Que vous croyez en l'héritage culturel chrétien Européen. Que l'héritage culturel de cette Europe, nos normes (incluant ses codes moraux et ses structures sociales), nos traditions et notre système politique moderne sont fondés sur la chrétienté (Protestantisme, Catholicisme, Orthodoxie), et sur l'héritage de l'Europe des lumières. (…) Il n'est donc pas nécessaire d'avoir une relation personnelle avec Dieu ou Jésus pour se battre pour notre héritage culturel dans une vision Européenne. (…) Il est donc essentiel de comprendre la différence entre une théocratie fondamentalement chrétienne (tout ce que nous ne voulons pas) et une Société européenne sécularisée fondé sur notre héritage culturel Chrétien (ce que nous voulons). Donc on n'a pas besoin d'avoir une relation personnelle avec Dieu ou Jésus pour se battre pour notre héritage culturel chrétien. Il vous suffit de vous considérer comme Chrétien-Agnostique ou Chrétien-athée (sic)."
Voilà ce qui permet aux médias de parler de "fondamentaliste chrétien"…
Add : l'individu écrivait que Benoît XVI "a abandonné le christianisme et les chrétiens européens et doit être considéré comme un pape lâche, corrompu et illégitime."