Le Comité des droits de l’homme de l’ONU fait pression sur le Salvador pour qu’il légalise la mise à mort de l’enfant à naître en passant par une première étape :
"Prendre des mesures pour empêcher que les femmes qui s’adressent aux hôpitaux publics soient dénoncées par le personnel médical ou administratif pour avoir commis le délit d’avortement."
Jeanne Smits décrypte la méthode :
"L’argumentation des pro-avortement se situe comme d’habitude à un niveau qui frappe les sentiments en un point bien calculé – et empêche de réfléchir. Ici l’idée est la suivante : il serait répugnant de condamner et d’emprisonner une femme qui, dans sa détresse, aurait eu recours à l’avortement. […] Tout cela pour dire que cette question ne peut pas être résolue par une phrase lapidaire du genre : «Mais vous voulez envoyer des femmes en prison !»
La Commission des droits de l’homme de l’ONU fait à peu près cela en créant immédiatement une image subliminale : celle de femmes se vidant de leur sang à la suite d’un avortement clandestin et qui n’osent pas demander les secours d’urgence dont elles ont besoin, de peur d’être dénoncées à la police. Ou encore celle de femmes qui, une fois tirées d’affaire à l’hôpital, sont aussitôt remises à la police.
Or cela n’existe pas au Salvador… Pour la Fondation Si à la Vida (Oui à la vie), Regina Cardenal a rappelé que la manipulation n’est pas neuve. «Il y a quelques années dans le New York Times avaient paru une série de mensonges sur les lois» du Salvador ; le journal affirmait même que des femmes condamnées à 30 ans pour avortement croupissaient en prison. «Nous avions vérifié : il n’y avait pas même une femme condamnée. Ils se servent de mensonges parce que l’avortement est un business, et c’est pourquoi les pressions ne sont pas près de s’arrêter.»"
Artémise
Bon, on commence à comprendre que l’avortement, c’est mal. Très bien. Je suis même plutôt d’accord avec vous, du reste. Je suis comme vous je crois, révoltée par l’énorme chiffre des 200 000 avortements par an en France.
Mais concrètement, que défendez-vous ? La prison pour les femmes ayant avorté ? La peine de mort même, comme au XIXe siècle ? Comment ne pas ajouter de la détresse à la détresse ?
C’est le serpent qui se mord la queue.
[La pénalisation des médecins qui tuent et l’aide aux femmes enceintes. MJ]