Benoît-et-moi a traduit
la lettre pastorale du cardinal Francis George, archevêque de Chicago,
consacrée à la dénaturation du mariage. En voici des extraits :
"[…] Fondamentalement, la nature du mariage n'est pas une question religieuse. Le mariage nous vient de la nature. Le
Christ sanctifie le mariage comme un sacrement pour les baptisés, lui
donnant une signification au-delà de sa réalité naturelle, l'État
protège le mariage, car il est essentiel à la famille et au bien commun
de la société. Mais ni l'Église, ni l'État n'ont inventé le mariage, et aucun ne peut changer sa nature.La
nature et la Nature de Dieu, pour reprendre l'expression dans la
Déclaration d'Indépendance de notre pays, donne à l'espèce humaine deux
sexes mutuellement complémentaires, capables de transmettre la vie à
travers ce que la loi a jusqu'à présent reconnu comme une union
conjugale. De manière idéale, des relations sexuelles consommées entre
un homme et une femme sont basées sur l'amour réciproque et doivent
toujours être fondés sur le consentement mutuel, si elles sont
véritablement des actions de l'homme. Mais peu importe la force
d'une amitié, ou aussi profond que puisse être un amour entre personnes
de même sexe, il est physiquement impossible que deux hommes ou deux
femmes, puissent consommer une union conjugale. Même en droit civil, la non-consommation du mariage est un motif de l'annulation.[…] Une proposition visant à
changer cette vérité sur le mariage dans le droit civil est moins une
menace pour la religion qu'un affront à la raison humaine et au bien
commun de la société. Cela signifie que nous prétendons tous
accepter quelque chose que nous savons physiquement impossible. La
législation pourrait tout aussi bien abroger la loi de la gravité. Quelle est, alors, l'enjeu de ce projet de loi? Ce qui est certainement en jeu, c'est la relation naturelle entre parents et enfants. Les
enfants, même s'ils sont aimés et élevés par ceux qui ne sont pas leurs
parents biologiques, veulent savoir qui sont leurs parents, qui est
leur famille naturelle. La fascination pour les tableaux généalogiques
et l'ouverture des dossiers d'adoption sont la preuve de cette volonté
de se retrouver dans une succession biologique des générations. […] Si la
nature du mariage est détruite en droit civil, la famille naturelle s'en
ira avec.De plus, ceux qui connaissent la différence entre le mariage et les «arrangements de même sexe» (unions homosexuelles) seront considérées comme des bigots. C'est
là que la question religieuse entre en jeu. Y compris la «liberté
religieuse» dans le titre de la proposition de loi, reconnaissant que
l'enseignement religieux fondé sur des vérités naturelles sera désormais
considéré comme une discrimination illégale et punissable par la loi.
L'intitulé de la loi est ironique, sinon hypocrite. Ceux qui savent que
le mariage est une union entre un homme et une femme pour l'amour de la
famille porteront un opprobre social qui les rendra indésirables dans la
plupart des facultés et des comités de rédaction des grands journaux.
Ils seront exclus de l'industrie du divertissement. Dans les écoles
publiques, on enseignera à leurs enfants et petits-enfants que leurs
parents sont arriérés, l'équivalent de racistes égarés. Les lois
enseignent: elles expriment les valeurs sociales acceptées et la plupart
des gens suivent les tendances sociétales, même lorsque la majorité
épouse des causes immorales. […]"