Au cours d'un débat sur Atlantico concernant le populisme, Guillaume Bernard déclare :
"Les partis
politiques de gouvernement sont confrontés à une double crise. D’une
part, il peut y avoir une distorsion entre leur discours électoral et la
politique qu’ils mènent une fois arrivés au pouvoir : les électeurs
peuvent se sentir floués et se tourner vers des partis plus extrêmes.
D’autre part, l’Europe et le monde connaissent depuis plusieurs
années des bouleversements profonds : effondrement du régime soviétique,
attentats du 11-septembre, crise financière, etc. Cela a provoqué une
transformation (une perte pour certains) des repères partisans.
Pendant longtemps, c’est de la gauche que venait la poussée
idéologique. Désormais, c’est par la droite qu’apparaissent les
nouvelles idées et organisations. C’est ce que j’appelle le « mouvement
dextrogyre ».[…] D’un côté, l’Union européenne est une organisation
internationale reposant sur de l’interétatique, de l’autre, elle
fonctionne, en interne, comme un État fédéral (étant
d’ailleurs entendu qu’il existe plusieurs formes de fédéralisme). Or, si
l’exécutif européen (la Commission) domine (par exemple dans
l’initiative normative), il ne faudrait pas oublier que la décision
finale est laissée au pouvoir législatif, c’est-à-dire, essentiellement,
au Conseil de l’Union. Si l’Europe a du pouvoir, c’est parce que les
États le lui ont confié (ou abandonné). En outre, il est certain que cette
procédure décisionnelle où ce sont les exécutifs nationaux qui sont le
législatif européen (pouvoir qu’il partage avec le Parlement) est peu
lisible pour les opinions publiques et contribue, notamment, à
l’abstention lors des élections européennes.[…] Il est certain que les mouvements populistes, dans leur démarche de dénonciation des élites « corrompues », se font le parangon de la démocratie directe. Plusieurs
éléments démontrent que les élites politiques se coupent dangereusement
des citoyens : il n’a pas vraiment été tenu compte du rejet (en France
et aux Pays-Bas) du traité établissement une constitution pour l’Europe,
il a été demandé aux Irlandais de revoter, à propos du traité de
Lisbonne, lorsqu’ils l’avaient d’abord rejeté, etc. De manière
plus générale, alors que les nouvelles technologies permettraient de
consulter régulièrement les électeurs, le mandat représentatif des élus
(qui aboutit au principe selon lequel les promesses électorales
n’engagent que ceux qui y croient) risque de devenir le symbole d’une
fracture idéologique et sociale."
trahoir
Exemple de réaction du pays réel, encore du “populisme” ou juste ru réalisme ?
Le gouverneur du Finistère Jean jacques Brot pris à partie par les maires ruraux
Link: http://breizatao.com/?p=11666
BREIZATAO – POLITIKEREZH (11/12/2012) Le gouverneur et préfet du Finistère Jean Jacques Brot a été pris à partie lors d’une réunion rassemblant des élus ruraux du département.
C’est ce qu’indique le journal Le Télégramme d’hier. Les maires présents, visiblement excédés,
protestaient contre les subventions par habitant s’élevant à 64 euros pour une commune rurale contre 128 pour une commune urbaine. Ils ont également protesté contre la technocratie parisienne qui “décide pour la politique d’aménagement du territoire sans consulter les élus territoriaux” ou encore les débilités
administratives dont souffre notre pays. Ainsi la “loi littoral” s’applique-t’elle à des communes n’ayant pas un mètre de côte !
Présent également, Jean Ollivro, géographe, qui a dénoncé un modèle jacobin obsolète, “un état criblée d’une dette faramineuse”, “une administration trop tatillonne”, comparant la création d’entreprise en France à un “110 mètres haies” tandis “qu’en Allemagne on déroule le tapis rouge aux entrepreneurs”.