Dans La Vie, Alain de Broca, neuropédiatre au CHU d'Amiens, philosophe et responsable de soins palliatifs pédiatriques, réagit au récent sondage sur l'euthanasie et évoque les paradoxes de l'homme moderne face à la mort. La question binaire des sondeurs : "pour ou contre l'euthanasie?" occulte la complexité de la réponse à la souffrance des personnes en fin de vie. Après avoir vénéré le médecin, l'homme contemporain
"en bafoue toute la vocation en lui demandant d'achever l'humain qu'il a passé tant de temps à accompagner et à soigner ! Pourquoi ne pas remettre au goût du jour la fonction de bourreau. Au moins, il était un vrai professionnel. Il avait un statut qui lui permettait de faire un travail sobre, efficace […]. Car la mise à mort, c'est ainsi qu'il faut parler, doit avoir un rituel social et technique. Il doit être codifié pour que ce dernier geste paraisse compassionnel, alors que ce n'est qu'un meurtre par nature".
A ceux qui prônent l'alignement sur des pays voisins en matière de fin de vie, Alain de Broca propose de venir accompagner son équipe jour après jour avec les familles endeuillées et les enfants en soins palliatifs pour qu'ils voient "la force de l’intersubjectivité jusqu’au bout de notre parcours terrestre". Ces personnes auront "peut-être envie de dire merci à une société qui prônera de [les] secourir et ce, jusqu’au dernier terme de [leur] vie".
senex
Très bien vu et dit.
Une nouvelle Profession :”Thanatothérapeute”…!
Marie
publié dans la Vie : ça se souligne parce qu’elle est souvent décriée sur ce site.