Les sondages font-ils l'opinion ? Le débat sur l'influence des sondeurs sur les votants est toujours crucial avant les élections, mais, après coup, on constate généralement, avec les marges d'erreurs, que plus l'élection approche, plus les sondages deviennent précis. En tout cas pour les élections officielles. Mais qu'en-est-il pour les primaires ? Les sondeurs interrogent-ils les bonnes personnes, en l'occurrence celles qui feront l'effort de se déplacer pour choisir celui ou celle qui sera candidat du parti ? Il est certain que, concernant les primaires, les sondeurs manquent encore d'expérience.
En octobre 2011, pour la primaire socialiste, voici ce qu'ont donné les résultats du 1er tour :
- François Hollande 39,17 %
- Martine Aubry 30,42 %
- Arnaud Montebourg 17,19 %
- Ségolène Royal 6,95 %
- Manuel Valls 5,63 %
- Jean-Michel Baylet 0,64 %
Et maintenant, voici quelques sondages (effectués après l'arrestation de DSK) :
CSA en mai 2011 :
- Hollande 33 %
- Aubry 23 %
- Royal 20 %
- Montebourg 3 %
- Valls 2 %
- Moscovici 2 %
Opinionway en mai 2011 :
- Hollande 62 %
- Aubry 22 %
- Royal 9 %
- Montebourg 4 %
- Valls 3 %
Martine Aubry et surtout Arnaud Montebourg étaient sous-évalués tandis que Ségolène Royal fut sur-évaluée.
A un mois du vote, en septembre, voici ce que pronostiquaient les sondages :
CSA :
- Hollande 34 %
- Aubry 27 %
- Royal 19 %
- Montebourg 6 %
- Valls 4 %
- Baylet 1 %
Opinionway :
- Hollande 46 %
- Aubry 24 %
- Royal 13 %
- Montebourg 12 %
- Valls 5 %
- Baylet 0 %
Ipsos :
- Hollande 44 %
- Aubry 27 %
- Royal 13 %
- Montebourg 10 %
- Valls 5 %
- Baylet 1 %
Si les deux candidats de tête sont bien identifiés, Ségolène Royal resta largement surévaluée et Arnaud Montebourg sous-évalué.
Alors, pour la primaire LR, faut-il définir son vote en fonction des sondages ? Pour notre part, nous pensons qu'au premier tour, il faut toujours voter pour le candidat le plus proche nos convictions et cesser de faire des calculs avant d'aller voter. C'est aussi une question d'honnêteté : en votant pour le candidat le plus proche de nos idées, nous leur donnons une visibilité qu'elles n'ont pas en choisissant un candidat plus éloigné de nos convictions.