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Gilets jaunes : Deux officiers de gendarmerie ont refusé d’obéir à des ordres qui étaient disproportionnés face à une foule calme

Gilets jaunes : Deux officiers de gendarmerie ont refusé d’obéir à des ordres qui étaient disproportionnés face à une foule calme

Le gouvernement a réussi à transformer le conflit social des gilets jaunes en un débat sécuritaire en opposant forces de l’ordre et gilets jaunes. Il a en partie réussi comme l’a montré le vote de l’électorat bourgeois de droite aux européennes, qui a préféré l’ordre et ses économies (LReM) à ses valeurs morales ou patriotes (LR, RN).

Les forces de l’ordre ont été instrumentalisées et poussées à commettre des violences policières, violences constatées par tous dans des vidéos qui ont fait le tour d’internet. On se souvient de ce colonel de gendarmerie qui avait parlé de violences policières lors de la répression de gilets jaunes.

Aujourd’hui, on apprend que deux officiers de gendarmerie ont clairement refusé d’obéir à un ordre illégal qui venait de la préfecture via un commissaire de police :

Dans un document révélé par Mediapart, un capitaine de gendarmerie explique pourquoi son escadron a refusé de prendre part à la charge au cours de laquelle Geneviève Legay, une manifestante de 73 ans, a été grièvement blessée à la tête, le 23 mars à Nice. Ce jour-là, le gradé commande une soixantaine de gendarmes. Face à eux, une foule est rassemblée calmement, place Garibaldi, à l’occasion de l’acte XIX des gilets jaunes. Rabah Souchi, le commissaire de police qui dirige le dispositif et représente la préfecture sur le terrain, choisit pourtant d’employer la force et de déclencher une charge pour faire respecter l’arrêté d’interdiction de la manifestation. Un policier pousse alors violemment cette militante d’Attac qui tombe au sol. La tête de Geneviève Legay heurte violemment un poteau. Elle est hospitalisée en urgence.

Dans le rapport envoyé à sa hiérarchie deux jours après les faits, le capitaine de gendarmerie explique pourquoi il a refusé que son escadron participe à la manœuvre voulue par le commissaire Rabah Souchi. Selon lui, les «ordres reçus» étaient «disproportionnés face à la menace (foule calme)». Il n’y avait donc pas de «nécessité absolue d’utiliser les armes pour charger cette foule». Autrement dit, l’ordre était illégal.

L’affaire est sensible et souligne la responsabilité du représentant de la préfecture dans les blessures subies par la manifestante. Contactée par Libération, la direction générale de la gendarmerie indique avoir bien été destinataire de ce compte rendu via la procédure classique de remontée des informations après chaque opération. Un tel refus, «ça n’arrive pas tous les quatre matins, mais c’est une application de ce qui est rabâché en formation et dans les ordres donnés par la hiérarchie sur le terrain sur la nécessaire proportionnalité de l’usage de la force», commente un haut gradé.

Selon nos informations, le capitaine a même, dans un premier temps, refusé que ses gendarmes portent leur casque vu le calme de la situation. Quand l’ordre a été donné de charger, la tension est vite montée entre le commissaire et les gendarmes. Un capitaine à la tête d’un autre escadron a d’ailleurs lui aussi contesté la légitimité de cette charge. «Face à leur refus, le commissaire concerné les a menacés d’un passage en cour martiale», s’étonne auprès de Libération un colonel de gendarmerie informé de l’affaire. Selon lui, les deux capitaines ont effectivement «pris le risque de passer devant la commission de déontologie». Mais la hiérarchie a tout de suite validé leur décision.

 

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10 commentaires

  1. Ces officiers n’ont fait qu’appliquer le Règlement de discipline générale des Armées qui dispose qu’un militaire a le “devoir de refuser d’exécuter un ordre manifestement contraire à la morale ou aux bonnes mœurs”.
    Mais il faut saluer leur courage qui n’est pas dans l’air du temps, surtout depuis l’avènement de JUPITER, de Casse-ta-mère et de leurs séides. Et, Dieu merci, le transfert de la Gendarmerie sous l’autorité du Sinistre de l’intérieur n’a pas aboli la capacité de discernement de ses personnels.
    ???

  2. Je sais d’expérience que ce genre de refus d’obéir à un ordre illégal se paye généralement en période de notation, de passage au grade supérieur…
    Heureusement qu’il y a quelqu’un en haut qui sonde les reins et les cœurs et qui demandera des comptes au jugement dernier, parce que sur terre, c’est assez mal barré.

  3. C’est toute la différence entre la Gendarmerie (armée) et la police qui a toujours été une auxiliaire zélée de l’Etat.

  4. «Face à leur refus, le commissaire concerné les a menacés d’un passage en cour martiale»
    “un passage en cour martiale” Hé bé! rien que ça! Ils savent le sens des mots?

  5. Qu’on les décore ! Voilà de vrais gendarmes.
    Il y a beaucoup trop de racailles au sein de la gendarmerie et l’inspection Générale de la gendarmerie ne fait strictement rien !

  6. Non c’est au sein de la police qu’il y a de la racaille moins au niveau de la gendarmerie la preuve est là

  7. Venez chez moi et trouvez UN seul gendarme digne de ce nom !

  8. Rabah Souchi, le commissaire de police aurait il donné le même ordre face à des jeunes voyous des “quartiers” qui pillaient les boutiques?

  9. Normalement, après un tel incident, le pouvoir tente de reprendre la main et “d’éduquer” les hommes de main concernés en les envoyant dans des opérations difficiles, brutales, où ça castagne (cf ‘Pardonne-moi Natacha’, témoignage d’un converti russe des forces spéciales dans les années 70)

  10. Je ne voudrais pas en rajouter une louche mais un “Rabah Souchi” qui prône la violence, ça vous étonne ? Quand on vous dit que le grand remplacement est bien là, avec son lot de calamités.

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