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Pays : Chine

Les tentatives de la Chine d’élargir ses relations avec le continent sud-américain perçues comme une menace pour la sécurité américaine

Les tentatives de la Chine d’élargir ses relations avec le continent sud-américain perçues comme une menace pour la sécurité américaine

On me signale ce site Observateur continental, portail internet d’information lancé en 2019, consacré à l’actualité de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai), du groupe des BRICS (union politique et économique de 5 pays: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et du grand partenariat eurasien entre l’Union économique eurasiatique (UEEA) et d’autres pays, dont l’Inde, l’Iran, le Pakistan et les pays membres de la CEI et même de l’UE.

Voici l’extrait d’une analyse sur l’inquiétude de Washington à propos des activités de Pékin en Amérique latine :

[…] La Chine est l’un des plus grands partenaires commerciaux des pays d’Amérique latine et une source importante d’investissements. Selon la partie chinoise, d’ici 2021, le volume des échanges a dépassé le record de 450 milliards de dollars, et certains économistes prévoient qu’il pourrait dépasser 700 milliards de dollars d’ici 2035. De plus, la Banque de développement de Chine et la Banque d’import-export de Chine sont parmi les principaux prêteurs de la région. Pour élargir davantage les liens économiques avec les partenaires locaux, la Chine a signé des accords de libre-échange avec le Chili, le Costa Rica, l’Équateur, le Nicaragua et le Pérou.

Les projets conjoints dans le domaine des ressources minérales affichent également une bonne dynamique. De 2000 à 2018, la Chine a investi 73 milliards de dollars dans le secteur des matières premières en Amérique latine, y compris dans la construction de raffineries de pétrole et d’installations d’extraction de charbon, de cuivre et d’uranium. De plus, comme le notent les chercheurs américains, Pékin investit également massivement dans les pays du “triangle du lithium” (Argentine, Bolivie et Chili), qui possèdent d’importantes réserves de ce métal.

La Chine ne se limite pas à un intérêt pour les richesses naturelles du continent sud-américain. Pékin participe à la construction et à la modernisation des infrastructures critiques de la région: autoroutes, ports et chemins de fer. L’un des plus grands projets impliquant des investisseurs chinois dans ce domaine est le port en eau profonde de Chancay au Pérou, qui a ouvert en novembre dernier. Au grand mécontentement de Washington, les géants technologiques chinois déploient des réseaux mobiles de cinquième génération (5G) en Amérique latine et proposent à leurs partenaires locaux leurs développements dans les domaines de l’intelligence artificielle et des “villes intelligentes”.

Faucon ou chien du jardinier?

Aux États-Unis, les tentatives de la Chine d’élargir ses relations de partenariat avec les pays du continent sud-américain ont été perçues comme une menace pour la sécurité nationale. Les dirigeants américains craignent que les investissements dans la région ne soient suivis d’alliances militaires, de bases et d’exercices militaires. Ils s’attendent à ce que Pékin rende la pareille à Washington pour le comportement des Américains près de ses frontières. Cependant, les représentants chinois à différents niveaux nient la possibilité de telles actions.

N’ayant pas suffisamment de ressources pour investir de manière similaire dans les pays d’Amérique latine, Washington recourt à des méthodes de concurrence déloyales, comme faire pression sur les dirigeants latino-américains et organiser des campagnes antichinoises dans les médias. Toutefois, la cause de l’érosion de l’influence américaine sur le continent voisin pourrait être moins due à un manque de moyens qu’à un mauvais établissement des priorités. L’administration américaine précédente a dépensé des milliards de dollars des contribuables américains pour financer le régime de Kiev au lieu de les diriger vers la lutte pour les cœurs et les esprits des habitants d’une région stratégiquement importante pour les États-Unis.

Donald Trump a même déclaré que son pays n’avait pas besoin de l’Amérique latine. Dans le même temps, le républicain a menacé de reprendre le canal de Panama et de rebaptiser le golfe du Mexique en golfe d’Amérique, ce qui ne trouvera guère l’approbation des voisins hispanophones des États-Unis.

Il faut reconnaître que, malgré les déclarations du locataire de la Maison Blanche, Washington ne laissera pas le continent sud-américain tranquille. Selon le magazine Foreign Policy, la nouvelle administration américaine sera plus orientée vers l’Amérique latine que n’importe laquelle des précédentes. Trump a nommé des Latino-Américains et des experts de la région à des postes clés dans son équipe: Marco Rubio, dont les parents ont émigré de Cuba, est devenu secrétaire d’État, et son adjoint est l’ancien ambassadeur des États-Unis au Mexique, Christopher Landau.

Ainsi, Washington trouvera probablement les ressources financières et humaines nécessaires pour mener la politique qu’il souhaite en Amérique latine. Cependant, la Russie et la Chine conservent dans leur lutte pour les sympathies des habitants de cette partie de la planète un atout difficile à battre même pour le pays le plus riche du monde. Il s’appelle “respect du partenaire”, de ses intérêts, de son pays et de sa culture. Or cela ne s’achète pas même pour tous les dollars du monde.

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