Si le nombre de prêtres décroît dans l’Eglise, il n’en va pas de même pour le nombre de catholiques. Entre 1978 et 2004, la population catholique a augmenté de 45%, passant de 757 millions de à 1,098 milliard en 2004.
C’est en Europe que la progression est moins forte avec une hausse de 12 millions en un quart de siècle. Le pourcentage est descendu de 40,5% de la population européenne en 1978 à 39,5% en 2004. En Afrique, au contraire, la population catholique a presque triplé entre 1978 (55 millions) et 2004 (149 millions). Les chiffres ont également grossi en Asie – de 49,5 % entre 1978 et 2004 – et dans les Amériques : 79,6 % de fidèles catholiques en plus.
Marc
François Bluche, dans “la Foi chrétienne” aux éd. du Rocher (1996), a écrit:
“Lorsque l’on passe du sentiment global des Français aux croyances catholiques, l’inquiétude augmente, les interrogations se multiplient. On assure que 28% des catholiques considèrent la mort comme une fin […] il est vrai que, sur cent catholiques, sept ne savent plus si Dieu existe et quatorze pensent qu’il n’existe pas. […] Par exemple, face à la question: êtes-vous favorable à l’ordination des femmes? 69% répondent oui, 21 seulement disent non et rejoignent la ferme détermination du pape Jean-Paul II. Et de même en ce qui regarde les directives de l’Eglise dans le domaine de la vie sexuelle: 25% des catholiques seulement assurent s’y référer “si possible”, tandis que 65% ne s’en préoccupent pas. […]
Dans cette ambiance on est moins étonné de réponses “théologiques” ou catéchétiques souvent aberrantes. “Pouvez-vous, demandait le sondeur, me dire si vous y croyez ou non?” Oui, à 53%, pour la Résurrection du Christ (contre 40 non). Mais non à la sainte Trinité (50%, contre 34 oui). Quelle étrange contradiction! Non au péché originel (56% contre 33 oui). Mais alors, pourquoi la Résurrection du Christ, et pourquoi son Incarnation si elle ne commande pas la Rédemption? C’est ici qu’on saisit sur le vif les conséquences du retrait du Credo et, parallèlement, les conséquences d’inutiles séances de catéchisme où l’on parle de tout sauf des grands mystères de la foi.
Le jugement est largement refusé (58% de non, pour seulement 30% de oui), et l’enfer (65% de non, contre 26% de oui): “Qui devant l’amour ose parler d’enfer?” Hélas, pour mieux refuser l’enfer, et le diable (66 non, contre 26 oui), les Français se privent aussi de Paradis (49% de non, pour 42% de oui)! Après tous ces refus du surnaturel il est surprenant d’observer que la croyance au miracle (48%) l’emporte encore, chez la “Fille aînée de l’Eglise”, sur le refus (44%).
– France, qu’as-tu fait de ton baptême? demandait Jean-Paul II”
Et en 2006, au début du pontificat de Benoît XVI, a-t-on des tendances relativement sûres de l’évolution des croyances chez des personnes qui s’affirment catholiques? Par exemple avec des statistiques du même genre que celles utilisées par l’historien François Bluche?
Olivier
Les chiffres “mondiaux” sont parfois trompeurs: le nombre de prêtres parait à peine baisser alors qu’en réalité il est en chute libre en Occident tandis qu’il progresse (au rythme démographique) en Asie et Afrique.
Il en va de même pour les “catholiques”; l’appellation même de catholique ne va pas sans ambiguité car beaucoup trop, en Europe et singulièrement en France, s’en réclament sans pour autant observer les commandements de l’Eglise catholique (messe dominicale, abstinence, jeune, etc).
Pire, très nombreux sont ceux qui baptisent leurs enfants sans avoir la moindre intention de leur faire suivre plus tard un quelconque cathéchisme même moderniste, simplement par la tradition d’un événement “festif”; chose plus encore observée avec le mariage, dont la réalité du sacrement échappe à la grande majorité des nouveaux mariés, tout à la joie d’avoir “réussi un beau mariage”…
La société française est certainement le meilleur exemple actuel de société complètement déchristianisée, où les catholiques (donc pratiquants car autrement on ne saurait parler de catholique) deviennent une minorité de plus en plus ténue.
Triste réalité certes, mais qu’il faut malheureusement se garder d’occulter.
Nouhèl
J’ai une question pour Marc :
Le sondage dont vous nous faite part a-t-il été effectué seuleument auprés de catholiques romains ou européen, ou alors aussi auprés “d’autres catholiques”, notamment orientaux.