Partager cet article

Religions : Eglise orthodoxe

Lettre à un frère (prêtre) orthodoxe de la part d’un ami moine bénédictin (3)

Lettre à un frère (prêtre) orthodoxe de la part d’un ami moine bénédictin (3)

Voici la suite de l’épître publiée en plusieurs parties sur le Salon Beige. Commencée pour l’Ascension, la lettre à un frère (prêtre) orthodoxe s’est achevée le jour de la Fête-Dieu. Le moine précise :

« J’ai laissé jaillir, tout en suivant quelques documents anciens. C’est une contemplation de l’œuvre de Dieu, que les divisions venant des hommes ne peuvent atteindre en elle-même ni ne doivent faire oublier… »

Saint Paul

Dans sa Lettre aux Galates, Paul précise bien ses rapports avec Pierre. Il le fait à deux niveaux :

D’abord au niveau de sa prédication de l’Evangile aux païens : trois ans après sa conversion sur le chemin de Damas voici ce qu’il dit : « Je suis venu voir Pierre à Jérusalem et je suis demeuré 15 jours auprès de lui. Je n’ai vu aucun autre des Apôtres si ce n’est Jacques, frère du Seigneur. Or, ce que je vous écris, sachez que je le fais devant Dieu sans mentir » (Ga 1, 18-20). Paul affirme avec une certaine solennité qu’il est soucieux d’être en accord avec Pierre dans son enseignement aux païens. Ensuite Paul rappelle sa participation à l’assemblée de Jérusalem (Ac 15) et sa consultation des « notables » qui définissent clairement sa mission et celle de Pierre : « … A mon Evangile, en tous cas, les notables n’ont rien ajouté. Au contraire, voyant que l’évangélisation des incirconcis m’était confiée comme à Pierre celle des circoncis, car Celui qui avait agi en Pierre pour faire de lui un apôtre des circoncis avait pareillement agi en moi en faveur des païens, et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques, Cephas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et à Barnabé en signe de communion : nous irions nous aux païens et eux à la circoncision… » (Ga 2, 6-9).

Au niveau d’une conduite de Pierre non conforme à l’Evangile : « Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était dans son tort » (Ga 2, 11). En bref, le Christ a fondé son Eglise sur Pierre qui évangélise les Juifs, ensuite il a appelé Paul pour évangéliser les païens : Paul se reconnaît dépendant de Pierre au point de vue de son enseignement mais il n’hésite pas à lui faire remarquer qu’à Antioche il fait un faux pas. Ils sont donc en communion, ce qu’ils expriment en se tendant la main.

Pierre et Paul

Cher Frère dans la foi chrétienne, cher Père dans le sacerdoce, la communion de Pierre et de Paul n’est-elle pas la nôtre, communion dans le même Evangile, les mêmes Ecritures ? N’est-ce pas une invitation à nous tendre la main ? Y a t-il dans l’interprétation de la Parole de Dieu qui précède un élément qui nous sépare ? Je n’en ai pas conscience. Si je me trompe dites-le moi. La distance entre Pierre et les Apôtres ne peut être mise en avant pour justifier la distance actuelle entre certains successeurs des Apôtres et le successeur de Pierre. Cette distance nous affecte, nous peine mais le retour à l’Ecriture nous console. Cette distance n’est pas originelle, elle n’est pas un « péché originel », elle n’est pas irréparable. Il y a entre nous une communion originelle, une contemplation de la beauté de l’Eglise, une et apostolique, orthodoxe dans sa foi et catholique dans sa charité.

L’Eglise, épouse unique du Christ

Sur cette terre la foi de l’Eglise, Epouse du Christ, ne peut être que droite, vraie de la charité révélée par le Christ qui est la Vérité, le Chemin unique qui conduit au Père, la Vie éternelle qu’il donne en son Esprit (Jn 14, 6 ; 1 Jn 5, 11-12). Sur cette terre l’amour de l’Epouse du Christ embrasse tous les hommes : sa mission est universelle, catholique et son Epoux est avec Elle tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 19-20).

Dans sa Lettre aux Ephésiens, Paul a proclamé l’unité, il a exhorté à la chercher en tout (Eph 4, 3-6). Il en donne le motif à la fin de sa lettre quand il présente le mystère du mariage – sacrement : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau qu’une parole accompagne ; car il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel, mais sainte et immaculée » (Eph 5, 25-27).

Fils par l’unique baptême

Paul nous convoque pour contempler l’Eglise dans sa beauté, sa sainteté. Avec lui nous entrons dans contemplation de l’Epoux sur son Epouse. Nous la contemplons à sa naissance quand elle sort des fonts baptismaux. A elle s’applique le refrain de l’Epoux du Cantique des Cantiques : « Tu es toute belle, ma bien-aimée… » (Ct 4, 7).

Au baptême, lavés dans le Sang du Christ, nous naissons « petits-enfants » (1 P 2, 1) au témoignage de Pierre. Jean l’affirme avec force : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3,1).

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services