Le diocèse de Paris a édité un petit livret intitulé Vivants !, distribué dans toutes la paroisses, pour évoquer la fin de vie. Composé d’un éditorial de l’archevêque, de ressources et de repères sur l’enseignement de l’Eglise, ainsi que de témoignages de professionnels comme de patients. Le livret cite notamment la lettre « Samaritanus bonus » du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur le soin des personnes en phases critiques et terminales de la vie (juin 2020) :
« De même que nous ne pouvons accepter qu’un autre homme soit notre esclave, même s’il nous le demande, nous ne pouvons choisir directement de porter atteinte à la vie d’un être humain, même s’il l’exige. Par conséquent, supprimer un malade qui demande l’euthanasie ne signifie pas du tout reconnaître son autonomie et la valoriser, mais signifie au contraire méconnaître la valeur de sa liberté, fortement conditionnée par la maladie et la douleur, et la valeur de sa vie, en lui refusant toute possibilité ultérieure de relation humaine, de sens de l’existence et de croissance dans la vie théologale. (…) C’est pourquoi l’euthanasie et le suicide assisté sont une défaite pour ceux qui les théorisent, ceux qui les décident et ceux qui les pratiquent. »
Dans Le Figaro, Mgr Rougé, évêque de Nanterre, débat face au philosophe laïciste Raphaël Enthoven, qui a signé une tribune antichrétienne sur l’euthanasie. Extrait des propos de Mgr Rougé :
[C]e qui m’a choqué dans votre tribune, c’est l’affirmation que légiférer en faveur de l’euthanasie constituerait un acte de laïcité libératrice, un dépassement salutaire de l’imprégnation religieuse maléfique de notre société! J’y ai vu le prolongement de ce qu’a pu écrire Vincent Peillon dans La Révolution française n’est pas terminée: « La Révolution a échoué parce qu’elle n’a pas réussi à éradiquer le catholicisme, religion intrinsèquement incompatible avec la liberté. »
On voit aujourd’hui beaucoup de soignants, agnostiques ou athées, qui s’opposent fermement à l’euthanasie, au nom de la cohérence éthique de leur mission de soignants. Le refus de l’euthanasie ne relève pas nécessairement ni d’abord d’une appartenance religieuse. D’autre part, en tant que chrétien, je pense que mon rapport à la vie ne vient pas interrompre le débat, mais permet au contraire de le relancer, de poser de bonnes questions: accompagne-t-on, aujourd’hui, suffisamment bien les personnes en fin de vie, les personnes atteintes de maladies chroniques graves ou de handicaps très lourds?
N’hésitez pas à vous inscrire pour participer ou diffuser le documentaire sur l’euthanasie :