Gènéthique nous informe :
Une équipe du Réseau universitaire de santé de Toronto (UHN) indique avoir effectué « avec succès » la première transplantation cardiaque du Canada à partir d’un donneur déclaré décédé après un arrêt cardio-circulatoire (DCC). L’intervention a été pratiquée au mois de septembre à l’Hôpital général de Toronto.
Il s’agit de patients qui ne remplissent pas les critères de mort cérébrale et pour lesquels une décision d’arrêt des traitements est prise, « en accord avec leur volonté, ou celle de leur famille ». Une fois que le cœur cesse de battre et que « la mort est confirmée », les organes sont récupérés.
Le patient ayant reçu ce cœur « se remet bien de l’opération » selon l’UHN. D’après le Dr Barry Rubin, directeur du Centre de cardiologie Peter Munk, « ce genre de greffe pourrait faire augmenter de 30 % le nombre de donneurs de cœur ».
Une autre transplantation cardiaque, après une euthanasie
Une autre « première » a été effectuée en matière de transplantation cardiaque, également dans l’Ontario. Il s’agit du cœur d’un patient de 38 ans souffrant de la maladie de Charcot qui a été euthanasié.
L’équipe de l’université de Pittsburgh et de l’hôpital d’Ottawa ont décrit la procédure dans un article publié dans the Journal of Heart and Lung Transplantation. C’est un Américain qui a reçu le cœur.
Les praticiens affirment que l’« aide médicale à mourir » et la détermination du décès ont été effectuées « conformément aux normes canadiennes ». Ils considèrent que « bien que des données à plus long terme et des données sur d’autres cas soient nécessaires, ce cas suggère qu’une transplantation cardiaque sûre peut être réalisée après une « aide médicale à mourir » ».
Un véritable consentement ?
Des inquiétudes ont été soulevées quant au fait que les personnes vulnérables pourraient se sentir « poussées » à recourir à l’« aide médicale à mourir », même si elles changent d’avis, si elles savent que des personnes attendent leurs organes.
Sur les 894 donneurs décédés en 2024, 7% ont été euthanasiés. Ainsi, 5% des 3212 transplantations d’organes réalisées l’année dernière ont eu recours à des organes donnés après une « aide médicale à mourir ».
Les pratiques sont différentes selon les régions. Les organismes de don d’organes de l’Ontario et de la Colombie-Britannique recommandent que les personnes qui demandent l’« aide médicale à mourir » « soient approchées et informées de la possibilité du don d’organes ». Dans d’autres provinces, comme l’Alberta et le Manitoba, on n’évoque pas le don d’organes, à moins que les patients n’abordent eux-mêmes le sujet.