De Loïc Mérian dans La Nef :
"La récente initiative du Saint-Père fin novembre en faveur des veillées pour la Vie a suscité une bien curieuse polémique. Voilà qu’ici ou là on a lu ou entendu que cette initiative du pape était destinée à «empêcher les milieux catholiques intransigeants de monopoliser la question de la vie». Nous avons vu aussi se déployer la sempiternelle critique frontale, par certains milieux catholiques eux-mêmes, des initiatives (à 90% animées par des laïcs), qui depuis plus de 30 ans, interpellent les consciences par leurs actions spirituelles et non violentes sur la question de l’avortement : «Nous sommes pour la vie mais pas comme ces extrémistes, ces violents “pro life”», etc. Quelle ineptie ! Vous connaissez des gens qui sont « contre la vie », vous ? Ce que défend l’Église contre le monde est bien plus concret : c’est qu’un embryon est un véritable être humain et que sa suppression est tout simplement un crime !
Il y en a assez que des catholiques eux-mêmes mêlent leur voix aux loups pour stigmatiser une mouvance qui n’existe pas. C’est un fantasme d’imaginer que des groupes paramilitaires pourchassent les médecins avorteurs ou les femmes à l’entrée des cliniques d’avortement ! Qu’ils aillent donc, ces bien-pensants, prier le rosaire à genoux devant une clinique pour les âmes de ces enfants sacrifiés avec les courageux militants de « SOS Tous petits », sous les hurlements, les œufs ou les pierres des gauchistes… ils pourront ainsi voir de près un vrai «extrémisme». Face aux questions «l’embryon est-il un être humain innocent ?», «l’avortement est-il le meurtre d’un innocent ?» il n’y a pas de catholiques intransigeants ou de catholiques bien pensants, il n’y a qu’une seule réponse, et la seule chose qui est extrême et intransigeante dans cette affaire, c’est que ces enfants non nés n’ont aucune chance de s’en tirer, de faire entendre leur voix pour échapper à la mort. On peut ensuite débattre paisiblement de la meilleure façon de dire à une femme qui va se faire avorter qu’elle porte un enfant qui pourrait avoir la chance de vivre et d’être aimé ; on peut débattre du meilleur moyen politique d’atténuer les effets de cette loi fondamentalement ignoble si on n’a pas les moyens de la supprimer ; on peut étudier les meilleurs moyens de prier, de témoigner… mais on ne peut pas cesser d’affirmer que chaque année des centaines de milliers d’enfants (il n’y a pas d’autre terme) sont tués (là non plus aucun autre mot) dans le sein de leurs mères.
Honneur à ceux qui, depuis 30 ans, parfois bien isolés, le disent, en témoignent par leurs actions pacifiques, leurs prières, leurs marches. Ils en font un « combat » ? Et alors, n’est-ce pas un beau combat ? Extrémistes ? Oui de la vie dès sa conception, sans bla-bla, sans tergiversation, en «mouillant leur chemise». Et bravo à ceux qui les rejoignent comme les ouvriers de la 11ème heure. Si aux États-Unis l’opinion publique est en train de basculer majoritairement vers l’opposition à l’avortement, si des États commencent à l’interdire, c’est parce que l’Église américaine, depuis 30 ans, du plus simple fidèle au plus haut cardinal, a fait de la défense de la vie un objectif prioritaire. Y a-t-il des catholiques en France qui seraient contre un tel résultat ?"
Eric
Pour faire comprendre aux gens que l’ambryon est un être humain, peut-être faudrait-il que les catholiques aient autant d’égo qu’un ambryon.
Jean
“Il n’y a qu’une seule réponse, et la seule chose qui est extrême et intransigeante dans cette affaire, c’est que ces enfants non nés n’ont aucune chance de s’en tirer, de faire entendre leur voix pour échapper à la mort. Ouvre ta bouche pour le muet, Pour la cause de tous les délaissés.”
Voilà qui fait penser à ces versets :
“Ouvre ta bouche pour le muet, Pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice, Et défends le malheureux et l’indigent.” (Proverbes 31:8-9).
Oui, on en a assez d’entendre dire qu’il faut être consensuel pour être modéré, comme si aller tuer des embryons était une preuve de modération… Tuer l’enfant qu’on porte, et que des partis politiques le soutiennent, si c’est pas là un extrémisme, je me demande ce que c’est…
Sylvie
Je serais à la marche pour la vie car je m’oppose à l’avortement, à l’euthanasie et à la vivisection.
L’avortement car il tue plus d’êtres humains que les conflits militaires en eux-mêmes ; l’euthanasie car il s’oppose aux soins palliatifs des personnes malades ; la vivisection est un crime douloureux qui met en danger la vie de nos compagnons à quatre pattes.
J’ai sauvé la vie d’un petit chaton que je possède chez moi et qui m’apporte beaucoup de réconfort.
Si je vais à cette marche c’est pour exprimer mon attachement au droit à la vie de la conception à la mort naturelle.
Mes parents sont décédés de mort naturelle et jamais je n’aurais voulu que l’on fasse une euthanasie en ce qui les concerne.
pmc
Merci encore au Salon Beige qui nous fait bénéficier d’une large revue de presse.
C’est vrai qu’il en est de l’avortement comme de beaucoup de sujets : Il ne faut pas être trop engagé, pas trop déterminé, sous peine d’être étiqueté extrême.
Cet état d’esprit, fort répandu dans la population, est bien commode pour anesthésier toute opinion qui sortirait du politiquement correct, du prêt à penser.
Il m’est arrivé d’entendre des catholiques dire d’autres croyants : Les Untel, oui, ils sont catholiques, mais alors tradis – tradis, hein !
Il faut sûrement que le café ne soit pas trop chaud, la glace pas trop froide, et puis aller à la messe, mais pas forcément tous les dimanches et puis ne pas s’agenouiller, quand même…
Dalet
Vous vous trompez, il y a un mot qui conviendrait mieux que “tués”, c’est “assassiné”.
Olivier M
La conclusion est très juste: l’Eglise américaine a fait cause commune, du simple fidèle jusqu’au cardinal.
Et en France, qu’en pensent et que font donc nos évêques, à la notable exception de 3 ou 4 d’entre eux?…
ludo
Merci pour à Loïc M.
Guillaume
Bien dit Loïc Mérian! Le souci de notre temps est bien la peur de l’image et de la diabolisation. Mais tout cela finira par tomber
PG
Sans les évêques de France le combat des catholiques contre l’avortement sera toujours affligé d’un grave handicap de départ.
Car alors cette lutte apparait soit comme ”d’extrême droite”, soit comme celle de cathos marginaux, et cela, au sein même du catholicisme français. Or ce sont les masses catholiques qu’il faut réveiller : sans les évêques, impossible.
D’où ces chicayas sur la stratégie : faute d’une ligne claire de l’épiscopat, l’élaboration d’une méthode d’action claire et acceptée de la plupart est déjà un premier obstacle, on le voit ici depuis des mois dans les commentaires, entre nous qui pensons la même chose à 95 %. Alors en dehors de nos cercles étroits par le nombre, sans nos évêques…….
[Avez-vous sollicité votre évêque sur ce sujet pour qu’il vienne à cette MPLV ?
Il y en a déjà une quinzaine qui soutiennent cette MPLV.
Si les catholiques attendent tout des évêques, ils peuvent attendre longtemps : aux Etats-Unis ce sont les fidèles qui ont commencé, seuls, et qui ont fini par faire venir les évêques.
MJ]
Bernard
Cher Pg
Lorsque vous écrivez “Sans les évêques de France le combat des catholiques contre l’avortement sera toujours affligé d’un grave handicap de départ” je demeure dubitatif.
Un certain Marty n’a t’il pas été le meilleur ami des avorteurs au temps où une certaine loi fut votée ?
Souhaitant à toutes et à tous une bonne et sainte année
Bernard
PG
@ Bernard
Je suis désolé de ne pas pouvoir vous reconnaître, connaissant une dizaine de Bernard ”possibles”.
Les évêques français ont changé et nous ne pouvons demeurer dans la culture du ressentiment, même si, et Michel JANVA a raison de nous ”pousser” à interpeller nos évêques, ceux-ci se retranchent souvent et j’en ai fait l’expérience par deux fois avec des évêques, ils répondent par leur crainte d’une récupération politique ou ”extrêmiste”.
Somme toute, nous ayant marginalisé religieusement, puis ayant laissé se marginaliser le combat pour la Vie, ils craignent maintenant le fait qu’ils se sont ôtés tout espace d’expression dans le champ politique, que nous sommes les seuls à occuper encore sur les PNN….
Mais cela démontre que sans eux, et MJ l’admet en nous demandant de les remobiliser, rien n’avancera ; leur passivité a de plus divisé nos rangs sur ces sujets, stratégie, tactique, éparpillement, instrumentalisation, etc…..
La comparaison de MJ avec les cathos américains n’est pas fausse, mais il ne faut oublier le contexte US d’une société dans laquelle les associations, les fondations, l’initiative privée et la vie collective sont le fondement de la vie sociale, culturelle, civique et politique. En France la hiérarchie, quelle soit sociale, politique ou religieuse demeure le moteur du système : le Français, même catholique, a été émasculé par le jacobinisme.