Dans La Longue Marche des catholiques de Chine, Yves Chiron retrace l’évangélisation de la Chine depuis l’apôtre saint Thomas, jusqu’à aujourd’hui, avec son lot de persécutions toujours actuelles. La Chine compterait aujourd’hui dix millions de catholiques. Le premier évêque chinois a été sacré en 1685 et on compte plus d’un millier de prêtres chinois au début du XXe siècle.
En 1949, l’instauration d’un régime communiste a chassé tous les missionnaires occidentaux et a tenté de créer une Église nationale séparée de Rome. Depuis, l’Eglise chinoise est divisée entre la clandestine, fidèle à Rome, et l’officielle, inféodée au régime. Or, ces dernières années, un certain nombre d’évêques de l’Eglise officielle ont demandé à être reconnu par Rome, qui a accédé à leur demande. Au point que Rome a demandé aux évêques clandestins de cesser d’élever clandestinement des candidats à l’épiscopat, comme ils en avaient reçu la permission exceptionnelle.
Plus récemment encore, un « Accord provisoire » a été conclu entre le Saint-Siège et la Chine communiste en septembre 2018. Cet accord suscite un certain nombre de réactions, puisque le clergé clandestin ne se sent plus soutenu par Rome, qui a reconnu de facto tous les évêques de l’Eglise inféodée au régime. Yves Chiron a rencontré, lors d’un de ses séjours en Chine, le cardinal Zen et l’Église clandestine pour mieux comprendre le passé et raconter l’actualité brûlante de l’Église catholique.
Le cardinal Zen dénonce le secrétaire d’Etat le cardinal Parolin, qui ne dit pas toute la vérité au pape sur la situation réelle de l’Eglise en Chine, et estime que le pape François connaît très mal ce pays. Sur toutes les questions internationales, il est même sous l’influence directe du cardinal “et de ses conceptions mondialistes”.
Le gouvernement de Pékin est un pouvoir athée et persécuteur, explique encore le cardinal Zen. Une autorité à laquelle on ne peut pas faire confiance et qui, dans sa visée totalitaire, ne cherche qu’à contrôler toutes les institutions culturelles et religieuses.